Bloqué il y a trois ans suite à de fortes mobilisations citoyennes en Europe [1] et à l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, le Tafta, ce projet d’accord de libéralisation du commerce transatlantique entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis, va-t-il revenir sur la table ? Les ministres du Commerce des pays membres de l’UE sont sur le point de valider un mandat qui autoriserait la Commission européenne à négocier un accord transatlantique visant à réduire les droits de douane sur les biens industriels, notamment automobiles, et à « harmoniser » des normes et réglementations [2]. La commission du commerce international (INTA) du Parlement européen a quant à elle voté une résolution en ce sens le 19 février.
Soucieux d’éviter une guerre commerciale transatlantique, la Commission européenne et les États-membres multiplient les gestes pour tenter d’amadouer Donald Trump. Celui-ci laisse entendre qu’il pourrait relever les tarifs douaniers sur les automobiles européennes, notamment les grosses berlines allemandes […]
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Face à ces craintes, la Commission se limite pour l’instant à demander de « lui faire confiance » et communique sur les gains économiques attendus : les exportations européennes de biens industriels vers les États-Unis augmenteraient de 8 % en cas d’accord, tandis que les importations augmenteraient de 9 %. Avec quel impact en termes d’emplois et sur les conditions de travail ? Ou sur le climat ? Mystère. Dès deux côtés de l’Atlantique, UE et États-Unis semblent peu s’inquiéter de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre liées à l’accroissement du commerce international.