Macron l’a redit sur TF1 : désormais, les chômeurs qui refusent sans motif légitime deux « offres raisonnables d’emploi » seront sanctionnés. Le problème, c’est que ces sanctions sont déjà prévues par la loi, et ça fait un bail : depuis 2008 !
Pour être exact, il s'agit d'offres raisonnables d'emplois qui correspondent au Projet Personnalisé d'Accès à l'Emploi (PPAE) défini avec les conseillier⋅e⋅s popole (combien de kilomètres êtes-vous prêt⋅e à parcourir chaque jour ? Disposez-vous d'une voiture ? Temps plein ou temps partiel ? Quel métier précis voulez-vous exercer ? etc.). Ce dernier pouvant être (rendu) flou, bon courage aux conseiller⋅e⋅s popole pour démontrer que l'offre refusée y correspond et qu'une radiation est donc justifiée. :)
En théorie, celui qui refuse est radié. Il ne touche plus un sou. Il ne peut se réinscrire à Pôle emploi qu’au bout de deux mois. Point.
Mais, comme le notent les « Echos » (20/10), pourtant pas spécialement mélenchonistes, cette mesure est rarement appliquée et quasiment inapplicable. Car le marché du travail est beaucoup moins statique qu’on ne l’imagine. Comme le remarque « un bon connaisseur du dossier », près de 70 % des 6,4 millions d’embauches au deuxième trimestre de cette année ont concerné des CDD de moins de un mois. Ce qui veut dire que l’écrasante majorité des chômeurs accepte tout ce qu’on lui propose, même le plus furtif ou le plus précaire des boulots ! L’idée du « fainéant » qui refuse les boulots à la chaîne n’est donc qu’un fantasme…
Jupiter ferait bien d’atterrir.
Dans le Canard enchaîné du 25 octobre 2017.