- Le cours de bourse d'Apple serait environ 45 % plus bas en l'absence d'un rachat d'actions annuel depuis 2013 (à partir de la 10e minute) ;
- La valeur de l'action perdure bien après le rachat d'actions (sauf exception). Ce n'est pas la loi de l'offre et de la demande (ou à une dose insignifiante) car : 1) pour qu'un seul acteur (la société commerciale qui "s'achète") influe autant sur le marché, il faudrait y aller comme un bourrin ; 2) le rachat est lissé dans le temps ; 3) après le rachat, la demande / "pression" étant en baisse, le prix de l'action redescendrait. La valeur d'une action est essentiellement (mais pas que, incertitudes des marchés, contexte, tout ça) la somme des bénéfices futurs (flux de tréso dispo, en vrai). Comme on ne les connaît pas, on prend le dernier bénéfice, on divise par le nombre d'actionnaires. Pour augmenter ce ratio, soit on augmente les bénéfices, soit on diminue le nombre d'actions ;
- Bénéfices = impôt + baisse du prix de l'action (personne pour acheter alors que le dividende vient de tomber) légèrement compensée (ce n'est pas garanti) par le bénéfice par action qui demeure identique (donc espérance de gains futurs) + une fois qu'on commence à en verser, c'est un mauvais signal que de ne plus en verser (= manque de flexibilité) ;
- Rachat / destruction d'actions = hausse du prix de l'action (cf. point 2) + ça arrange les grands dirigeants (stock-options) et les grands actionnaires qui peuvent vivre à crédit et ainsi échapper aux impôts (ainsi que les financiers derrière ces gens, j'y arrive). Dépôt des stock-options ou des actions en garantie (espérance d'un gain futur) d'un prêt qui sert à financer le train de vie, et à investir pour obtenir de quoi payer les intérêts du prêt et les commissions des financiers qui gèrent la paperasse à ta place. Inconvénients = ça ne dure pas (au bout d'un moment, il n'y a plus d'actions à racheter) + réduction de la protection contre la faillite comptable (le fait de ne plus dégager de bénéfices) + et, en cas de pépin (baisse sérieuse et durable du cours), ça pique pour les dirigeants / actionnaires (les garanties ayant perdu de la valeur, les créanciers exigent le remboursement du prêt) ;
- Rachat d'action par de la dette : ça augmente la rentabilité des actions (bénéfice / valeur comptable des actions) en remplaçant des actionnaires "chers" (ils veulent maintenir cette rentabilité) par des créanciers qui réclament moins (ça dépend des périodes, hein). Effet de levier. Le postulat de départ est que le patrimoine d'une société commerciale (immobilier, brevets, etc.) appartient aux créanciers à hauteur de ce qu'ils ont prêté et aux actionnaires à hauteur de leur mise de départ et de la somme des profits ou des pertes accumulés (c'est la valeur comptable du patrimoine). Un bénéfice s'ajoute au patrimoine et à ce qui appartient aux actionnaires, donc, mécaniquement, la rentabilité diminue (alors que celle de l'entreprise, bénéfice sur patrimoine, stagne ou augmente) : dans l'équation bénéfice / valeur comptable "des actions", si la valeur comptable augmente d'année en année, il faut augmenter le bénéfice pour maintenir le ratio. Le rachat d'actions, comme la coupe dans les dépenses, permet d'y remédier ;
- Normalement, une société commerciale préfère ré-investir le bénéfice. Le donner aux actionnaires (dividende ou rachat d'actions), c'est dire qu'on ne sait pas quoi faire du bénéfice, qu'on n'a plus de perspective d'expansion de la société commerciale. Mouais, j'y suis pas convaincu que ce soit la norme, même initialement. :D
Via http://abel.antunes.free.fr/shaarli/index.php5?8IVicg.