Cet optimisme semble confirmé chaque jour par l’apparition de projets dans de multiples domaines. Le dernier Salon de l’agriculture a célébré la contribution apportée par les drones à l’agriculture de précision (cartographier un champ pour déterminer précisément les quantités d’eau ou de pesticides à utiliser, par exemple). Les applications humanitaires se multiplient dans les pays en voie de développement, notamment pour relier villages isolés et hôpitaux, transporter échantillons de sang ou vaccins ou encore accélérer le développement économique.
Des drones sont d’ores et déjà utilisés pour prévenir la présence de requins sur les plages australiennes ou repérer des nageurs en difficulté sur la côte basque. Des spectacles utilisent des essaims de drones coordonnés pour faire mieux que les feux d’artifice, et les forces de l’ordre, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni mais aussi à la préfecture de Paris, recourent à ces « yeux dans le ciel » pour surveiller les manifestations ou assurer des missions de surveillance.
La livraison par drones, longtemps considérée comme une vaste utopie, fait l’objet d’investissements sonnants et trébuchants. Amazon mais aussi UPS, Walmart ou encore la Poste française multiplient les expérimentations. […]
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Ce paradoxe entre les misères du « hardware » et les promesses du « software » tient d’abord aux anticipations excessives qui, pariant sur l’explosion des ventes aux particuliers, ont vu déferler des produits grand public en trop grande quantité. Cette bulle a fini par éclater, provoquant une baisse spectaculaire des prix qui a servi la stratégie du leader mondial, le chinois DJI, qui détient aujourd’hui plus des trois quarts du marché global des drones de loisirs et ignore la crise.
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L’avenir du drone se situe dans l’univers professionnel car la valeur ajoutée apportée par ces appareils se situe d’abord dans l’usage qui en est fait. C’est la valeur des données et informations recueillies par le drone (plan numérisé d’un champ ou d’un chantier, livraison de produits dans des endroits d’accès difficile, sauvetage de personnes en difficulté…) bien plus que l’engin lui-même qui comptent dans l’équation économique. C’est ce qu’ont compris la plupart des fabricants en difficulté qui se concentrent désormais sur les usages professionnels.