Directeur de la SPA entre 2014 et 2016, Jean-Benoît Sangnier n’avait pas qu’un os à ronger. A l’époque, l’association avait rigoureusement démenti le montant de son salaire « secret-défense », publié dans un article du « Canard » (21/5/14)… et qui vient d’être confirmé devant la justice.
Viré il y a deux ans, Sangnier a saisi les prud’hommes. Et, lors d’une discrète audience, qui s’est tenue le 8 février, ses rémunérations ont été divulguées et ont laissé le tribunal pantois : en plus d’un salaire fixe annuel de 90 000 euros, porté ensuite à 110 000 euros, la SPA lui avait accordé, grâce à un montage, un bonus annuel de « 35 000 euros minimum », selon l’avocate de Sangnier — en 2014, il s’est même élevé à 47 000 euros. Pas vraiment 3un salaire chihuahua : après de savants calculs, le président des prud’hommes de Paris a estimé que la rémunération moyenne de Sangnier avait été de 12 083 euros brut par mois. L’ami des animaux savait se payer sur la bête !
Ainsi, le bougre réclamait des fortunes d’indemnités à la SPA, dont le budget est costaud comme un saint-bernard {45 millions d’euros de recettes par an) : pas moins de 290 000 euros de préjudice matériel ainsi que 145 000 euros de préjudice moral. Soit 435 000 euros en tout. Commentaire du président des prud’hommes : « Je n’ai jamais vu ça en trente ans. »
Il a mal regardé alors : 45 millions d'euros de préjudice moral avait été octroyé à Bernard Tapie, ne l'oublions pas.
Las ! le tribunal a finalement condamné la SPA a verser 141 000 euros à son ancien dirlo. Autant d’argent en moins pour nos amies les bêtes.
Les 162 000 donateurs de la SPA apprécieront…
Les gens comme ce directeur n'ont aucune décence… Un tel salaire pour de l'associatif… Il en va de même pour les personnes qui accordent ce genre de salaire ! De même, comment le salaire d'un dirigeant d'association pouvait-il être secret, c'est-à-dire ignoré de l'assemblée générale de l'association ?!
Je ne crache pas sur l'indemnité accordée par le tribunal : elle est forcément indexée sur le salaire, l'ancienneté, tout ça. Le tribunal n'a pas eu d'autre choix que de tenir compte de tout cela. La faute se situe en amont.
En tout cas, je comprends mieux pour quoi certains refuges de la SPA sont en manque de thune et pour quoi la SPA n'arrive pas à traiter tous les signalements qui lui parviennent… Rien que le salaire du patron, c'est 6 salarié⋅e⋅s de plus, alors si l'on prend en compte les autres gabegies potentielles…
Dans le Canard enchaîné du 21 février 2018.