Après avoir écrit dans son livre-programme Faire que l'IVG était un «droit fondamental», l'ex-élu de la Sarthe est revenu sur ses propos lors d'un meeting à Aubergenville (Yvelines) le 22 juin dernier. «Ce n'est pas ce que je voulais dire. Ce que je voulais dire, c'est que c'est un droit sur lequel personne ne reviendra. Philosophiquement et compte tenu de ma foi personnelle, je ne peux pas approuver l'avortement», a-t-il expliqué, comme le rappelle l'AFP.
Traduction : je suis un loup dans une bergerie, élisez-moi, on verra bien après si je fais volte-face ou non.
Un argumentaire repris le 27 octobre, sur le plateau de «L'Émission politique» de France 2. «Jamais personne, et certainement pas moi, ne reviendra sur l'avortement. Je n'ai pas à m'expliquer sur mes convictions religieuses. Je suis capable de faire une différence entre ces convictions et l'intérêt général. Je considère que l'intérêt général, ce n'est pas de rouvrir ce débat».
Traduction : l'IVG c'est un peu comme la liberté de la presse : on ne peut pas s'y attaquer frontalement sinon les gauchistes font chier alors on la vide de son essence petit à petit, lentement mais sûrement.
Comme le rappelle France Info, François Fillon a vivement critiqué la volonté du gouvernement d'assouplir les conditions de l'avortement en instaurant en 2014 un amendement supprimant la notion de «détresse» de l'IVG. «En choisissant de réécrire la loi de 1975 sur l'IVG, le gouvernement fait une faute morale et politique.
Alors que l’opération visait à clarifier la position du favori, certains propos tenus par ses partisanes n’ont pourtant pas contribué à lever les ambiguïtés sur la position de M. Fillon. Au contraire… Après avoir assuré que son candidat ne compte « pas remettre en cause le droit à l’avortement », la députée d’Ille-et-Vilaine, Isabelle Le Callennec, a lâché : « On ne peut pas banaliser l’IVG. Cela reste un acte qui n’est pas anodin. Chacun a ses convictions personnelles. » Interrogée sur le fait de savoir si l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un « droit fondamental », elle a répondu par la négative : « C’est un droit qui est inscrit dans la loi. » Avant d’exprimer son agacement vis-à-vis des journalistes : « Ne cherchez pas à aller plus loin sur ce sujet car cela n’en est pas un. »
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A moins que le but soit justement d’entretenir le flou, en pariant sur le fait que cela se révélera payant dans les urnes… C’est ce qu’explique un membre de l’équipe de l’ex-premier ministre, sous couvert de l’anonymat : « Les réserves de Fillon sur l’IVG plaisent à l’électorat de droite. La preuve, il a fait 44 % dimanche dernier », se targue cet élu, de manière cynique. Comme si finalement, cette polémique était un mal pour un bien pour M. Fillon.
Goût de vomi dans la bouche. Un sujet de société massacré pour encaisser des voix. Tranquille.
Par ailleurs, on rappelle que Fillon est toujours aussi peu ouvert sur les couples de même sexe, l'adoption par ces couples, PMA, GPA, etc. Remarquons que, sur ces sujets-là, Juppé est aligné à part sur la fin de l'adoption pour les couples de même sexe que lui n'appelle pas dans son programme.