Vu que l'on a entendu tout et son contraire à longueur de temps, je voulais revenir à tête reposée sur l'utilisation de la cryptographie par les terroristes auteurs d'attentats.
Oui, mon angle d'attaque du sujet est très restreint puisque j'exclu ainsi la propagande de Daesh sur Telegram ou ailleurs (ce qui exclu ce genre de choses : https://fr.sputniknews.com/france/201609251027914228-attentat-police-terroriste-detention-messagerie/ ) , par exemple. Ce qui m'intéresse, c'est la préparation et la commission d'actes. La propagande, ça reste des mots, c'est une pente glissante comme je l'ai déjà écrit dans d'autres shaarlis.
Petite liste :
En dehors des attentats, on trouve diverses choses :
Farouk ben Abbes, un Belge de 39 ans, a lui été impliqué dans de nombreux dossiers terroristes : mis en cause dans la filière d’Artigat, il a été interpellé après l’attentat du Caire et mis en examen en 2010 dans le cadre du projet d’attaque visant le Bataclan [...] Lors de son interpellation en Egypte, Farouk Ben Abbes était en possession de documents relatifs à la fabrication d’explosifs et d’une clé de chiffrement informatique au nom d’Abou Khattab, le responsable de « l’Armée de l’islam ». Un mail intercepté le 10 mars 2009 entre Abou Khattab et Mustapha Debchi, membre du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, semble étayer les soupçons égyptiens : « Pour ce qui est du frère belge qui aspire à l’érudition, la franchise n’est pas non plus pour me déplaire. Demande-lui mot pour mot : est-il prêt à commettre une opération martyre en France ? (…) Donne-lui mon adresse électronique et la clé et envoie-moi sa clé à lui. »
C'est très intéressant, on dirait une utilisation d'OpenPGP. Source : http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/02/16/aux-origines-des-attaques-du-13-novembre_4866149_4809495.html
Chez la jeune femme, les enquêteurs ont saisi des clés de chiffrement ayant potentiellement servi à crypter des SMS et à enregistrer des numéros de portable.
« Elle » désigne Emilie L., compagne de Sid Ahmed Ghlam, auteur présumé de "l'attentat" déjoué de Villejuif en avril 2015. Et visiblement, on n'a jamais eu de confirmation de ces faits écrits au conditionnel. Voir http://www.liberation.fr/societe/2015/04/24/sid-ahmed-ghlam-un-suspect-surveille-d-un-peu-trop-loin_1264926
Dans un reportage sur les liens entre les terroristes de Bruxelles, la chaîne CNN rapporte avoir pris connaissance de la transcription d’un interrogatoire de Reda Hame, un djihadiste français revenu en France en août 2015, aussitôt arrêté par la Direction générale de sécurité intérieure (DGSI). Entraîné par Abdelhamid Abaaoud, Hame aurait expliqué aux enquêteurs avoir reçu une formation sur TrueCrypt, un outil qui permet de créer un disque dur virtuel chiffré. [...] Déjà en février dernier, L’Obs rapportait que lors de son arrestation, Reda Hame avait raconté qu’il devait préparer une action contre une salle de spectacle (c’était quelques mois avant la tuerie du Bataclan), et que « chez lui, les enquêteurs découvrent une clé USB contenant trois utilitaires de destruction de données numériques et le logiciel de chiffrement TrueCrypt ».
Une chose est sûre en tout cas : l'utilisation de méthodes de chiffrement (et de Telegram) n'empêche pas la police de remonter les réseaux, notamment les personnes en contact avec Rachid Kassim. Voir https://www.letemps.ch/monde/2016/09/16/deux-personnes-soupconnees-dactivites-terroristes-ont-arretees-belgique et http://www.7sur7.be/7s7/fr/31902/La-menace-EI/article/detail/2867542/2016/09/12/La-messagerie-cryptee-Telegram-un-defi-de-taille-pour-les-enqueteurs.dhtml