Une entrevue entre Snowden et Lessig (Jónsdóttir ne parle quasiment pas) à propos de la démocratie, des manières de la faire renaître, de la corruption, de nos peurs que la classe dirigeante utilisent pour nous contrôler, de l'espoir, du militantisme.
J'apprends rien de nouveau, mais la détermination et l'espérance d'autrui sont toujours belles à voir. :) J'ignorais que Snowden était aussi guimauve : il évoque la création d'une fraternité au-delà les frontières permettant ainsi de s'extraire de la notion de classes sociales et de résister tous ensemble. :)
Je note trois points :
- On a réduit peu à peu les discussions que nous jugeons sérieuses. Parler de la corruption en politique est jugé insensé. Pareil pour la préservation d'acquis sociaux. Ce sont les institutions qui ont fait cela. Ces mêmes institutions que nous, les peuples, trouvons obsolètes ;
- La candidature de Lessig à la primaire présidentielle s'est faite plomber par le Parti démocrate lui-même. Il savait qu'il n'avait aucune chance d'être élu président, il voulait néanmoins participer aux débats TV de la primaire afin d'y expliquer en quoi la corruption du système politique US empêche tout autre changement, que c'est donc la source des autres maux constatés. Le parti avait fixé des règles : Lessig devait collecter 1 million d'intentions de vote et un certain nombre de points dans les sondages. Quand il a réussi, le parti a changé les règles du jeu, l'excluant de fait ;
- Je suis en désaccord avec Snowden : les États-Unis n'ont pas convaincu les États alliés de les suivre dans la folie de la surveillance de masse à la suite de la publication des documents emmagasinés par Snowden, ces États procédaient déjà à des opérations de surveillance de masse, soit en solitaire, soit en collaborant avec les USA (et entre eux) pour échanger des informations sans trop violer leurs législations respectives. C'est le cas de la DGSE française et du GCHQ UK. C'est ça qui a fait que les politicien⋅ne⋅s ont faiblement condamnés les actions de la NSA : ils savaient voire ils en ont été les complices. Ce qui a poussé les législateurs UK, français, suisses, etc. à adopter des lois permettant de protéger leurs services de renseignement, c'est la volonté de se protéger d'une partie du peuple qui grondait suite à l'affaire Snowden.