Le marché ne mène pas à la vertu, sauf par accident. Mais une contrainte légale simple (ici une mention de la retouche) peut avoir un effet. Aucun acteur du marché n'était capable de choisir seul la solution vertueuse. Il fallait l'imposer pour qu'elle devienne évidente.
Quand des textes comme ça sont discutés, les cyniques disent "Gnagna mondialisation, marchera pas". En fait, l'angle clef, c'est de chercher une mesure simple, que toute la profession peut assez facilement adopter, qui aille ds le bon sens. Quand c'est fait sur un marché jugé important, les effets sont toujours plus larges. Et le marché européen est toujours important. C'est pour ça que l'Europe peut beaucoup. C'est triste qu'elle fasse aussi peu, et aussi souvent n'importe comment. Sur la protection des donnés, la sécurité informatique, l'ouverture logicielle et matérielle, la neutralité du net, etc. Nous pouvons. La seule question est de savoir si nos politiques veulent.
Quand les acteurs du marché n'arrivent pas seuls à la bonne solution et qu'il faut intervenir, on parle d'équilibre de Nash. Le concept vient des maths, de la théorie des jeux. Si chacun joue pour soi seul, on arrive sur un équilibre sous-optimal. Et en pareil cas, en faisant coopérer les joueurs (genre, en mettant un régulateur, ou une loi), on peut forcer le bon équilibre. On pourra utilement lire : https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Forbes_Nash … et https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quilibre_de_Nash … (section "Optimalité"). L'aspect amusant ? Les maths datent de 1950-53. Les économistes ont compris l'effet dans les années 90. Les politiques, souvent pas encore.