Je suis un grand grand grand… fan de Doom 3. Mes premiers frissons vidéoludiques, c'était sur ce jeu. Il est sorti en 2004 mais j'y ai rejoué il y a moins de 6 mois. Je juste l'adore. Il a mal vieilli techniquement quand on constate qu'il ne gère pas l'affichage 16:9 d'aujourd'hui mais osef au fond. C'est un jeu de ouf de par son ambiance, de par les détails dans le scénario (je pense aux PDA), de par le nombre de passages secrets, etc.
Doom, reboot de la saga est sorti le 13 mai dernier. On revient aux sources avec un fast FPS brutal au lieu d'un survival horror comme l'était Doom 3. Forcément, ça donne envie. Quand on le trouve en magasin à 40 €, on se dit que ça vaut le coup (prix psychologique, you know what I mean ;) ) donc ça ajoute une raison supplémentaire. Forcément, je l'ai acheté.
Pourquoi ai-je acheté ce jeu ? D'abord, parce que tout un chacun-e devrait pouvoir vivre de sa passion ET que je suis en capacité de financement (note bien le « et » avant de me basher, cher-e lecteur-trice). Ensuite parce que je voulais éviter les cracks pourris. Il faut trouver un crack qui n'est pas un virus (et avec la mode actuelle des cryptolockers, j'ai autre chose à foutre que de reformater mon winwin même si je ne m'en sers pas au quotidien, loin de là). Il faut trouver un crack qui fonctionne or, on se souvient tous-toutes de parades anti-crack mythiques (voir
http://www.nioutaik.fr/index.php/2012/09/14/621-top-6-des-techniques-anti-piratage-de-jeux-video-les-plus-fourbasses ). J'ai autre chose à faire que ça…
Il y a au moins un mensonge sur la boîte du jeu : « Configuration requise pour PC [...] Recommandée : [...] 8 Go de RAM ». Ma machine a 8G de RAM et ça ne fonctionne pas : le jeu se fait buter sans arrêt par l'OOM-killer de Windows 7, même en mettant la qualité graphique au minimum possible. Pire, dès le tout début de la deuxième mission, ça ne passera plus du tout, le jeu se fera buter à chaque fois, au même endroit. J'ai ajouté 8G de RAM (pris sur une autre machine, faut pas déconner) et ça juste fonctionne. Pour le reste, un i7-4720HQ et une GTX 965M 2G, ça suffit amplement pour faire tourner le jeu avec la qualité graphique réglée sur « Élevée ».
ÉDIT DU 26/05/2016 À 14H33 : Vous êtes plusieurs à avoir réagi sur ce point. J'ai 16G de RAM en tout car mon autre ordi n'a que 2*8G. J'ai donc transplanté une barrette de 8G. Si ça avait été 4*2G, j'aurais donc eu 10G au total. J'ai fait tourner le moniteur des ressources de winwin en arrière-plan et le jeu pompe 5G en moyenne, avec des pics à 7G. Il n'y a pas de fuite mémoire, àmha. Je pense plutôt qu'il y'a un fail de l'OOM-killer de winwin. Est-ce que je suis sûr que c'est bien l'OOM-killer qui bute le jeu ? Oui, j'avais le message d'erreur "ce programme consomme trop, fermez-le blablabla". FIN DE L'ÉDIT.
Dans ce shaarli, je vais m'attarder sur Steam, sur ce qui me dérange et les options à désactiver pour réduire le flicage. Je n'ai pas été surpris de devoir utiliser Steam, on ne me l'a pas imposé, c'est écrit noir sur blanc dans un cadre rouge sur la boîte du jeu : une connexion Internet et le téléchargement de données sont requis et l'activation du jeu nécessite une connexion Internet et un compte Steam, ce qui nécessite d'accepter les CGV et l'Accord de Souscription Steam.
Je ne savais pas grand'chose de Steam à part que c'est une logithèque de jeux vidéo sous winwin, en cours de portage sous GNU/Linux, éditée par la société commerciale Valve, qui permet d'acheter des jeux et de faire du social/communautaire autour. L'occasion de me faire un avis sur pièce. :)
Déjà, je n'aime pas l'aspect logithèque quand ce n'est pas géré de manière communautaire. Je veux dire par là que la suppression d'un bien acheté sur une logithèque par l'éditeur de cette logithèque, ça s'est déjà vu. Exemple :
http://rue89.nouvelobs.com/2009/07/19/sur-le-kindle-amazon-detruit-des-livres-quil-a-vendus-111709 . Steam permet de distribuer des démos et autres avant-premières à une partie des utilisateurs seulement donc ce mécano pas cool de suppression d'un achat est parfaitement envisageable de par l'existence même d'un système d'autorisation pour les avant-premières.
ÉDIT DU 26/05/2016 À 14H33 : « Steam n'est pas encore tombé dans ce travers là ; les jeux supprimés de son catalogue restent dans la logithèque du joueur. Mais je suis d'accord avec toi : les CGU, ça évolue... ». (
http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?bGXcBg ) Avant la suppression de « 1984 » et de « La Ferme des animaux », Amazon n'avait pas non plus d'antécédents, CQFD. Ce n'est pas un problème d'évolution des CGU, elles disent déjà à quelle sauce tu peux être mangé. Simplement, les clauses en question ne sont pas *encore* appliquées. FIN DE L'ÉDIT.
J'ai toujours du mal à comprendre comment on peut arriver à 50 Go de données à télécharger. Pour un jeu qui n'a pas de cinématiques. Pour une seule langue (j'ai uniquement le français…). Que le jeu consomme de l'espace disque, je veux bien mais des textures aussi belles, on savait en faire y'a plusieurs années et ça logeait très bien sur un DVD de manière compressée. Dafuck aujourd'hui ?
D'autant plus que le téléchargement est totalement centralisé, Valve n'utilise pas une techno comme BiTorrent et y'a de bonnes raisons à ça comme les FAI qui limitent techniquement cet usage, le NAT (pour que torrent soit efficace, il faut utiliser du DNAT ce qui nécessite une action de l'utilisateur (ou le support de l'UPnP, il est vrai :- ),… . Heureusement, Valve utilise un CDN (Akamaï) donc ça dépote bien… pourvu que ton FAI ait une interconnexion décente avec ce CDN. C'est le cas de Numericable (11,2 mo/s) mais pas d'ARN, par exemple. On voit ici une illustration de comment se tirer une balle dans le pied et de comment fermer un marché : les FAI interdisent torrent et ne déploient pas IPv6 -> ça dissuade des sociétés d'y recourir -> ça crée de la centralisation dans le réseau -> il faut monter et maintenir des tuyaux énormes vers des destinations connues -> ça renforce les monopoles (ARN ne peut pas se permettre une telle interconnexion, financièrement parlant). Et ça, c'est grave. De manière plus anecdotique, une grosse interco, ça ne résout pas les problèmes de débit aux heures de pointe ou à la sortie publique d'un nouveau jeu.
Ensuite, par défaut, il faut avoir une connexion Internet pour lancer une session de jeu. Genre tu lances ton jeu une fois avec une connexion Internet active et ensuite tu peux débrancher pour le reste de la session de jeu (je ne sais pas combien de temps au max…), tant que Steam n'est pas fermé, même si tu dois relancer le jeu plusieurs fois. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que Steam sait que tu vas jouer.
De manière générale, Steam sait que tu as joué, quand (c'est écrit dans l'interface ;) ), à quelle fréquence, pendant combien de temps (c'est écrit dans l'interface ;) ) à quels jeux, ta progression dans chaque jeu (pour débloquer des succès/trophées dont j'ai pas pigé à quoi ça sert puisque c'est totalement indépendant du jeu et pour permettre de restaurer ta progression sur un nouvel ordi), etc, etc. Un vrai mouchard comme on en fait de plus en plus.
Tout ça se nomme Steam Cloud et c'est désactivable soit de manière globale dans les options générales de Steam (menu Steam, « Paramètres », « Cloud », décocher « Activer la synchronisation du Steam Cloud pour les applications compatibles »), soit dans les propriétés de chaque jeu, au cas par cas. Cette solution me convient, le fichage disparaît et on revient à un fichage traditionnel (X a acheté tel jeu à telle date) : le magasin physique n'avait pas mon identité, Steam a un mail bidon (Valve n'envoie rien dessus pour confirmer, j'imagine que ça me supprime des fonctionnalités vu qu'un message en arrière-plan me suggère sans cesse la vérification mais osef complet :- ).
Ce que je trouve dommage, c'est que la logique n'est pas bonne : le choix par défaut est important et là, il ne me semble pas correct. On ne devrait pas à avoir à s'intéresser à la logique sous-jacente, comprendre que s'il faut une connexion Internet pour lancer le jeu, ça veut dire que l'éditeur de la logithèque sait quand je lance tel jeu et combien de temps j'y joue, etc. Il faudrait faire un opt-in : proposer la fonctionnalité à l'utilisateur en lui expliquant clairement ce que ça signifie.
Mieux que ça : par défaut, Steam démarre automatiquement au démarrage de l'ordinateur. Donc Steam sait quand tu allumes ton ordinateur, à quelle fréquence, tout ça. Magnifique, non ? :) BTW, si tu te connectes à l'extérieur de chez toi pour une LAN party, Steam le sait aussi.
Là encore, ça se désactive dans les options générales de Steam (menu Steam, « Paramètres », « Interface », décocher « Lancer Steam au démarrage de l'ordinateur »), rien de grave en soit. Mais là encore, le choix par défaut n'est pas bon.
Steam, c'est aussi de la pub pour des jeux à chaque lancement… De la pub, encore et toujours… Je viens d'acheter un jeu (dont l'éditeur reversera une partie de la thune à Valve, faut pas se leurrer) et tu me colles de la pub ?! WTF ?! Tout ça pour me donner envie d'en acheter un autre, pour maintenir l'addiction, tout ça, tout ça. Société de consommation spotted.
Là encore, ça se désactive dans les options générales de Steam (menu Steam, « Paramètres », « Interface », décocher « M'informer des ajouts, ou modifications apportées à mes jeux, des nouvelles sorties et des sorties à venir), rien de grave en soi. Mais là encore, le choix par défaut n'est pas bon.
ÉDIT DU 26/05/2016 À 14H33 : Archivage de
http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?bGXcBg : « Quand tu tu dis que le choix par défaut n'est pas le bon, il n'est certes pas bon pour la vie privée du joueur, pas pour l'entreprise Steam qui se fait des bénéf tellement énorme qu'on ne connait pas au juste leur montant exact. Je suis même prêt à affirmer (si quelqu'un pouvait me le confirmer... Liandri ?) que désactiver les publicité comme tu l'indiques ne règle qu'une partie du problème : le gros panneau défilant en haut de la page d'accueil du catalogue, et même tout le bas de la page du catalogue quand tu scrolles, s'adapte en fonction de tes habitudes de jeu / consultation de pages du catalogue. ». FIN DE L'ÉDIT.
Ce qui me gonfle le plus, et ça rejoint l'aspect non-communautaire de la logithèque, c'est l'absence de pérennité d'une copie d'une œuvre que j'ai achetée. Bah oui, copier le DVD ne sert à rien : le jeu ne se trouve pas dessus. C'est pas grave, on copie le dossier Doom créé par Steam et qui contient bien les 50 G de données du jeu ? Hé bah non : il faudra forcément se connecter au moins une fois aux serveurs de Steam lors de la restauration du dossier sur un nouvel ordinateur, j'ai testé. Et c'est logique : sinon, il suffirait que quelqu'un achète le jeu, l'active et distribue la copie du dossier en torrent, même pas besoin de crack. Donc non, je ne peux réaliser aucune copie du jeu que je suis censé avoir acheté. C'est de la location, rien de plus. Rien ne garantit la pérennité. Rien ne garantit que la société commerciale Valve ne disparaîtra pas dans les prochaines années et qu'avec cette disparition, les serveurs d'activation disparaissent aussi. Rien ne dit qu'ils me laisseront rejouer à ce jeu 12 ans plus tard comme je le fais avec Doom 3. Tout ça n'est que du vent. On loue du vent. J'adore cette société de consommation totalement volatile. C'est pousser jusqu'au bout l'achat impulsif et le renouveau permanent de cette impulsion : on ne rejoue pas à un jeu, on en achète un autre.
ÉDIT DU 26/05/2016 À 14H33 : Sur l'aspect pérennité/location de vent, j'ajoute une remarque de blusky : les CGU de Steam interdisent la transmission (héritage) de la bibliothèque de jeux. Alors, certes, suffit de communiquer le mdp du compte aux descendant-e-s mais il n'empêche que c'est interdit. On est donc bien sur de la location. Qui s'arrête à la mort d'une des parties (Steam ou moi). FIN DE L'ÉDIT.
Je serai donc contraint de trouver un crack et de le stocker… Du coup, à part le fait d'avoir éventuellement financé la création de futurs jeux, je ne vois pas à quoi sert mon achat : je vais quand même devoir trouver un crack fonctionnel et lutter contre les virus… Super…