Qu'elle semble difficile à élaborer, cette « loi d’orientation des mobilités », censée être débattue au printemps ! « Gouvernance territoriale de la mobilité [des transports] », « décarbonation des flottes de véhicules », « développement des zones à très faible émission », « amélioration de la sécurité routière », le sujet est vaste et mouvant…
Culot sans Borne
Pour se faire aider, le ministère de la Transition écologique et solidaire n’a pas hésité à lancer au privé un appel d’offres d’un genre très nouveau. Publiée le 11 janvier au « Bulletin officiel », l’annonce promet 30 000 euros au lauréat pour réaliser l’« étude d’impact » (mesurant les conséquences du futur texte) préalable à la rédaction de la loi). Plus original : l’heureux gagnant devra également en rédiger l’« exposé des motifs ». A savoir la présentation du projet, son argumentaire politique, sa substance et sa raison d’être. Un rôle normalement dévolu au ministère proposant le texte.
Mais, avec ses deux ministres (Hulot et Borne), ses deux secrétaires d’Etat (Lecornu et Poirson) et ses 38 conseillers, le ministère de la Transition écologique et solidaire ne pouvait manifestement pas s’en sortir seul. « La prestation est surtout centrée sur l’étude d’impact », botte-t-on en touche chez Borne.
Les grands principes politiques sont sans doute mobiles, eux aussi…
Yep, remplaçons le gouvernement, le président, les parlementaires, les exécutifs locaux par une seule et même société privée et faisons de la France une même startup unifiée et disruptive et laissons des financiers la gérer de bout en bout. \o/ What could go wrong?! Alala, que ferait le privé si le public ne lui donnait pas à manger… C'est désespérant… Contrairement au Canard, je ne suis pas convaincu que ça soit le premier appel d'offres de ce genre.
Dans le Canard enchaîné du 24 janvier 2018.