La Compagnie des Transports Strasbourgeois a changé les écrans d'affichage des horaires aux arrêts de tramways : on passe d'écrans à LEDS à des écrans+ordinateur. C'est encore en cours de déploiement (exemple : ligne A, tronçon Illkirch - Rotonde : OK, esplanade : NOK).
D'une part, ces nouveaux écrans sont moins lisibles et probablement plus consommateurs en énergie (LEDs versus écran complet + ordi derrière).
D'autre part, ils fonctionnent sous winwin Embedded ! N'importe quel système d'exploitation libre et gratuit développé en toute transparence par des communautés mondiales (famille GNU/Linux ou BSD) est capable de remplir une mission d'affichage aussi simple mais non, il faut avoir recours au produit propriétaire et payant fourni par une multinationale états-unienne opaque qui pratique l'évasion fiscale ! Il faut absolument utiliser des produits à l'éthique douteuse et jeter l'argent public et celui des usagers (vente de titres de transport) par la fenêtre !
Oui, je suis conscient que ce n'est pas évident car seulement quelques sociétés commerciales fournissent des « panneaux lumineux électroniques destinés à l'affichage d'informations dynamiques » basés sur un système d'exploitation libre GNU/Linux : Data Modul, Eyevis, Conrac,... et que ces sociétés ne sont peut-être pas en capacité de supporter un "gros" projet comme celui de la CTS. Peut-être que le système d'information derrière est codé/intégré par une société commerciale qui dev' sur winwin only... Mauvais prestataires, essayer de changer de prestataires.
Oui, la CTS a eu recours à un prestataire externe dans le cadre d'un appel d'offres public (
http://ted.europa.eu/udl?uri=TED:NOTICE:206188-2013:TEXT:FR:HTML&src=0). Néanmoins, la CTS aurait pu définir l'utilisation de logiciels libres par le prestataire comme un critère de choix ou, tout au moins, comme un souhait fort (afin que l'appel d'offres ne soit pas fermé donc potentiellement invalidé). Ce type d'action favoriserait l'intérêt commun, éveillerait l'intérêt de fournisseurs de solutions libres qui se sentent habituellement exclus d'office des appels d'offres publics et inciterait le marché à devenir plus éthique.
Qu'on ne vienne pas me parler de coûts annexes à ceux des licences qui rendrait le logiciel propriétaire et payant plus intéressant : on ne s'adresse pas à des utilisateurs finaux (il ne s'agit pas de postes de travail dans une entreprise, une administration ou une école) donc les coûts de formation sont inexistants. Nous sommes sur un service de base (de l'affichage quoi !) d'un service existant donc le besoin (et donc le coût) en support payant pour migrer et maintenir le système est, au mieux inexistant, au pire strictement égal à l'actuel.
Bon, en même temps, à quoi s'attendre de la part d'une compagnie de transports en commun qui utilise du propriétaire à tous les niveaux (dev' des solutions internes, bornes/distributeurs aux arrêts de tram, bases de données Oracle (en cours de migration vers MS SQL server), serveurs mails, ...) et qui fait de l'open data fermé (
https://strasweb.fr/2012/08/18/opendata-cts/) ? Pour moi, cela démontre avant tout un manque de volonté de la CTS plutôt qu'un manque de fournisseurs / marché public aux procédures strictes.
Bon, pour être honnête, la CTS utilise un peu de GNU/Linux pour au moins les sauvegardes et les transmissions. Joie ! C'est comme pour la défense (
http://www.nextinpact.com/news/79148-le-contrat-entre-defense-et-microsoft-sera-reconduit-april-scandalisee.htm), il y'a un foutu partenariat avec MS ou quoi ?!
C'est dommage... Ne pas utiliser de solutions éthiques pour résoudre des problématiques aussi simples...
Nous (un groupe informel de 18 personnes) avons exprimé notre mécontentement par mail à la CTS et à Lumiplan (prestataire) hier (18/02) sur la base des arguments présentés ci-dessus (et réciproquement, d'ailleurs). Réponse standard "mail transmis aux personnes concernées". Via des voix en off, nous savons :
- Que le mail est parvenu jusqu'au chef de projet concerné ;
- Que notre mail a produit uniquement un effet minimal (aka "il sera bien vite oublié") mais qu'il a au moins produit de l'effet... À force de gratter et sur un malentendu, on arrivera peut-être un jour à ce que la CTS reconsidère ce choix en faveur de logiciels libres ;
- La CTS a uniquement imposé les fonctionnalités dans le cahier des charges et le système d'exploitation n'est clairement pas un critère décisif ;
En attente d'une éventuelle réponse de la part de la CTS...