Macron ayant signé les ordonnances contre le Code du travail il y a une semaine, il est intéressant de s'arrêter sur l'essentiel des mesures.
Individualisation de la relation au travail : l'employé⋅e, en tant que personne éclairée et responsable, négocie directement avec son⋅a employeur⋅euse, tranquillou, dans la convivialité. Ainsi, toujours plus de décisions qui relevaient jusque-là du Code du travail pourront être prises par les branches professionnelles (recours aux CDI/CDD de mission dans d'autres secteurs d'activité que le BTP, leur durée, etc.) et toujours plus de décisions prises jusque-là par les branches pourront être prises au cas par cas dans chaque entreprise (comme la durée du temps de travail, les primes, le recours ou non aux heures supplémentaires, etc.). Flexibilité++. Rien de neuf jusque-là, à chaque loi portant sur le Code du travail, nos élu⋅e⋅s privilégient l'individualisation du travail. Désormais, il est également possible de se passer des syndicats pour conclure des accords d'entreprise dans les sociétés de moins de 50 salarié⋅e⋅s, l'employeur décidera avec un⋅e élu⋅e du personnel, non syndiqué⋅e. Dans les sociétés de moins de 20 salarié⋅e⋅s, il sera possible de conclure ces mêmes accords par un référendum à l'initiative de l'employeur ;
La suite : une 20aine de décrets doivent être pris d'ici la fin de l'année (donc la nouvelle législation sera applicable en totalité dès le 1er janvier 2018) et le Parlement doit ratifier les ordonnances (vérifier que le gouvernement a respecté le cadre et l'esprit voulu par le législateur) d'ici fin novembre / début décembre. Puis viendra le temps des autres massacres : celui de l’apprentissage, de la formation professionnelle puis de l'assurance chômage, déjà annoncés par le Château.