Face à Pharaon, Jupiter a parlé : « Le président Sissi a un défi, la stabilité de son pays, la lutte contre les mouvements terroristes, contre un fondamentalisme religieux violent. C’est le contexte dans lequel il doit gouverner, nous ne pouvons en faire abstraction. »
Recevant, la semaine dernière, le général-président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en visite officielle, Emmanuel Macron a balayé d’une phrase les accusations des ONG evoquant la « pire crise des droits humains en Egypte depuis des décennies ».
Au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste, Paris a ainsi décidé de fermer pudiquement les yeux sur 60 000 prisonniers politiques et la répression qui vise la gauche égyptienne, les libéraux et les gays, condamnés à la prison pour « déviance sexuelle ». Et de détourner aussi pudiquement le regard des disparitions d’opposants, des mauvais traitements infligés dans les commissariats et de la torture érigée en coutume lors des interrogatoires.
A la veille de la visite du général Sissi, à qui le président Macron a refusé de « donner des leçons » en matière de droits de l’homme, les spécialistes de la filière militaro-industrielle s’interrogeaient sur le poids économique d’un tel événement. Et, notamment, sur le nombre d’avions de combat qui pourraient être vendus à ce « partenaire stratégique »…
Ils n’auraient pas confondu Rafale et Mirage ?
Dans le Canard enchaîné du 1er novembre 2017.