« Aujourd’hui ce sont les câbles sous marins qui sont invisibles. Comment et par quels tuyaux courent les giga-octets d’information et de données, pour aller d’une machine à une autre, y compris quand elles sont séparées de plusieurs milliers de kilomètres ? »
J'en profite pour rappeler que non, Internet, comme le téléphone mobile, ne fonctionne pas par satellite. Le satellite offre une latence trop élevée et celle-ci a une influence négative sur les algos de TCP et donc sur le débit. Ce n'est pas réaliste pour nos usages actuels. Pour le téléphone portable, c'est des antennes terrestres puis un réseau filaire qui acheminent les appels et les SMS.
Notes concernant l'émission :
* Sur les câbles sous-marins (qui sont en fibre optique et reposent donc sur de la transmission lumineuse), il y a des répéteurs (matériel passif pour regénérer le signal optique) tous les 80 kilomètres. :O
* Ces mêmes câbles ne sont pas enfouis dans les océans compte-tenu des énormes profondeurs et de leur disparité. Ils sont enfouis aux abords des terres pour éviter les problèmes (ancres, bateaux,...).
* Qui décide et qui finance ? Des communautés d'intérêt qui mutualisent les investissements colossaux (plusieurs millions d'euros, le plus gros câble de la carrière du représentant d'Orange a dépassé le milliard d'euros). Historiquement, c'était des opérateurs télécoms mais, de nos jours, on voit de plus en plus des fournisseurs de services prendre des participations dans les consortiums de fabrication+pose+entretien des câbles sous marins.
* Les discussions dans ces consortiums sont vraiment nombreuses et intenses : discuter de chaque pays que le câble va desservir entre son pays de départ et son pays d'arrivée ; qui représentera la station d'atterrissement ? ; qui pourra louer le câble/segment de câble ? On est clairement dans de la géopolitique internationale puisque le passage du câble dans un pays peut être un facteur de développement économique et humain, par exemple.
* Chaque pays veut un droit d'atterrissement afin d'avoir du pouvoir et des entrées d'argent. Exemple de Singapour (cité-État qui se veut être la porte de l'Asie) qui investit toujours très gros dans ces câbles afin d'être une plate-forme d'interconnexion de l'Asie et de pouvoir demander des droits d'interconnexion (une donnée arrive sur ce câble sous-marin et repart sur un autre...).
* La surveillance de masse n'est pas nouvelle : dès le télégraphe, l'Angleterre et les USA surveillaient massivement les communications. Aujourd'hui, on sait écouter de la fibre optique sans la casser donc sans interruption de service donc de manière invisible (voir
http://shaarli.guiguishow.info/?-4Cn-A puis
http://shaarli.guiguishow.info/?-Q-AFw pour un cas d'usage concret par la DGSE documenté par la presse).
* Protéger physiquement un réseau public (
http://www.submarinecablemap.com) qui s'étend sur des milliers de kilomètres de l'espace public (océans, campagnes, trottoirs,...) afin que personne ne se branche dessus (service de renseignement, concurrent commercial,...) est juste impossible. C'est pour cela que le chiffrement de bout en bout et intégral de nos communications doit devenir la norme.
Via
https://shaarli.cafai.fr/?ZQzlvA