Une entrevue de Bluetouff et Kitetoa. Rien d'intéressant pour ceux qui lisent Reflets.info car cette entrevue est un foutoir, les concepts ne sont pas expliqués, tout s'enchaîne à toute vitesse, il faut lire un minimum Reflets.info pour suivre, etc.
Quelques notes :
- Pour sortir son dossier sur IOL (interceptions obligatoires légales), l'architecture d'écoute des connexions Internet domestiques françaises, Reflets.info s'est basé sur un échange de documentation entre Qosmos, le fabricant des sondes utilisées dans cette architecture, et un des quatre fournisseurs d'accès à Internet d'envergure nationale. Cette documentation précise que le dispositif peut travailler sur un /16 IPv4, soit environ 65 000 connexions Internet. C'est cela qui a fait écrire à Reflets qu'IOL est un dispositif d'écoute de masse. J'ai toujours du mal à y croire compte-tenu des limitations techniques et financières de l'époque (état du réseau de maillage des centraux téléphoniques en 2006, une duplication d'un gros volume de données, ça encombre ce réseau de maillage donc ça porte atteinte à la qualité des connexions internet, etc.) ;
- Il est de notoriété publique que la France participe au grand marché de la surveillance : nos services secrets échangent des infos avec les autres services secrets, notamment pour couvrir des territoires sur lesquels un service n'est pas autorisé à agir. Exemple : la DGSE française peut légalement surveiller les résidents US, pas la NSA. Inversement, la surveillance de résidents français est encadrée pour la DGSI française mais open bar pour la NSA. Pourtant, compte-tenu de la proéminence de l'agence américaine dans le renseignement mondial, je me demandais ce que pouvait bien lui apporter nos services français de renseignement qui soit assez conséquent pour compenser le flot d'information qu'elle nous fait parvenir (sur le Yémen, par exemple). Une réponse possible : les USA sont très mal interconnectés à l'Afrique, il existe peu de câbles sous-marin directs. En revanche, la France est très très bien raccordée à l'Afrique. Voilà une monnaie d'échange crédible par sa quantité et le fait que l'Afrique soit un territoire prioritaire d'un point de vue de la lutte antiterroriste. Évidemment, pour que cette hypothèse fonctionne, il faut poser comme postulat que l'interception massive sur les fibres optiques transocéaniques (c'est l'objet du programme « UPSTREAM » de la NSA tel que décrit dans les documents publiés par Snowden) est courante, ce dont je doute, en comparaison d'une interception chez les géants du Net (programme PRISM) qui m'apparaît être plus fréquente et pratique (facilité d'utilisation, absence de chiffrement aux extrémités, etc.).