Quand le⋅a prolo est prié⋅e de pleurer le sort des élites déchu⋅e⋅s. On se moque du monde ! Je trouve ça très victimisant en mode "toi, là, méchant⋅e citoyen⋅ne, tu les a mis au chômage, c'est très très vilain, t'en es conscient ?!". C'est indécent. C'est à gerber.
Si l'on regarde qui a lancé / relayé ça : Le Figaro (famille Dassault, 5e fortune de France), Le Point (Pinault, 7e fortune de France), Orange, Closer (FinInvest, gigantesque holding italienne contrôlée par la famille Berlusconi), Ouest France et RTL (famille Mohn, 39e fortune de France). L'élite financière cherche à défendre les intérêts de ses petit⋅e⋅s camarades de jeu qui l'ont bien aidé, quoi.
N’empêche, ça pose à nouveau la question du train de vie que l’on paye à nos élu⋅e⋅s. Fastueux, il les embourgeoise, ce qui contribue, à mon sens, au fameux détachement des élites et au peu de renouveau des élu⋅e⋅s.
Je copie des extraits de ces tas de merde afin que l'histoire n'oublie pas :
« Tu sers ton pays comme parlementaire et comme ministre, en essayant de faire de ton mieux. Tu consacres une partie de ta vie à ton pays. Il n'y a rien en retour, ni statut de l'élu ni création de passerelles pour permettre de retrouver un emploi », persifle un ancien ministre sous le sceau de l'anonymat dans les colonnes du quotidien. Car contrairement à une idée reçue, les ex-ministres ne perçoivent pas de salaires à vie. Depuis un décret signé en 2012 par Hollande, l'indemnité atteint 9 440 euros brut mensuel pendant trois mois, sous réserve que l'allocataire n'ait pas retrouvé une activité rétribuée et que sa déclaration de patrimoine à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ait été correctement remplie.
Seulement 9000+ euros brut pendant 3 mois. Comme c'est triste. :'( Sans compter les salaires accumulés.
Les députés sont mieux lotis. Une fois leur mandat terminé, les élus touchent une allocation dégressive de retour à l'emploi pendant six mois, le temps pour eux de se remettre en selle.
Ça va bien, le mensonge, le Point ?! Il s’agit d’une allocation dégressive durant 3 ans dont plein salaire pendant 6 mois. On parle donc de 6000 € bruts pendant 6 mois puis 4200 € bruts pendant 6 mois puis 3000 € bruts puis 2400 € puis 1800 € bruts et enfin 1200 € pendant 6 derniers mois. Il s’agit donc d’un régime différent du salariat classique (57 % pendant 2 ans, max 3 pour les personnes "âgées" + salaire plus élevé).
« Je ne rentrais dans aucune case du formulaire. Le conseiller m'a reçue, mais il ne savait pas bien quoi faire pour m'aider », se souvient l'ancienne députée socialiste des Yvelines Françoise Descamps-Crosnier.
Ho, ceux et celles qui ont mis en place ce système découvrent qu'il est inhumain et qu’il ne prend pas en compte les spécificités de chacun⋅e. Comme c'est touchant. :’)
« C'est violent [...] Il y en a qui frisent la dépression, qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts. Mais ça, on ne peut se le dire qu'entre nous », se désole dans le Figaro Christophe Cavard qui évoluait dans l'hémicycle sous la bannière de l'Union des démocrates et des écologistes.
Ha bah, voilà ce que ça fait de s'aclimater à un train de vie qui survole les nuages. Comme on dit à un⋅e français⋅e moyen⋅ne sur-endettée : va falloir apprendre à vivre autrement, les petit⋅e⋅s.
Plutôt que de demander la fameuse carte rose bien connue des demandeurs d'emploi, certains élus et ministres optent pour l'entrepreunariat. C'est le cas de Myriam El Khomri. Le porte-étendard de la loi travail peut se targuer aujourd'hui d'avoir monté sa société. « Je n'ai pas connu de difficultés particulières parce que j'ai vite monté ma propre entreprise de conseils aux entreprises dès le mois d'octobre. J'ai commencé à travailler sur plusieurs missions dans le domaine de la qualité de vie au travail », relate-t-elle au Figaro.
Tu complexifies la loi -> tu donnes des conseils. Bien vu. N’empêche, « El-Khomri » et « qualité de vie au travail » dans une même phrase, ça pique.
Mais ce n'est pas donné à tout le monde. « Ce n'est pas simple de retrouver du boulot quand on ne fait pas partie d'un réseau, de la haute fonction publique, qu'on n'est pas énarque », peste un ancien ministre, qui note avec amertume que la fameuse promo Voltaire de l'ENA, celle de François Hollande, ne compte aucun chômeur dans ses rangs.
Bienvenue dans le monde réel dans lequel Pôle Emploi est inefficace, car l'écrasante majorité des recrutements se font par cooptation.
Certains ne se battent même plus pour retrouver un poste dans les plus hautes sphères, mais "pour vivre" : "S'il faut vendre des pizzas, j'irai en vendre. Il faut que je travaille."
Ho, les pôôôôôôôôôôôôvres ! :'(
Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement peine aussi à trouver un travail, même si elle est encore conseillère régionale d’Île-de-France. Elle expliquait en août dernier postuler auprès des dirigeants qu’elle a côtoyés lors de ses précédentes responsabilités.
Pantouflage, quand tu nous tiens. :)
Autre voie de reconversion pour les politiques déchus : les plateaux de télévision et les radios, qu’ils fréquentaient assidûment lorsqu’ils avaient un mandat. À droite, Roselyne Bachelot avait montré la voie à suivre en devenant chroniqueuse sur D8 dès 2012. Ses collègues l’ont imité. L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy et battu lors des dernières législatives Henri Guaino officie désormais comme éditorialiste à Sud Radio, tandis que Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac et longtemps sénateur est, lui, chroniqueur sur France 2.
Du côté des socialistes, le proche de François Hollande Julien Dray et ex-député de l’Essonne jusqu’en 2012 intervient régulièrement sur LCI, tandis que l’ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti fait partie de la bande de l’émission « On refait le monde » sur RTL.
J'ai vécu sans sérénité avec ma seule retraite de députée, 1.400 € par mois".
Holalalala dis donc ! Évidemment, t'avais pas mis d'argent de côté. ;)
"Dans le populisme ambiant, pas le droit de se plaindre, on est obligés de rester silencieux. On ne peut pas dire qu'on galère", soupire un ancien ministre de François Hollande qui préfère rester anonyme.
On en oublierait presque les récents émois de cette parlementaire En Marche, en souffrance, obligée de "manger des pâtes" parce que son salaire de députée est bien inférieur à ce qu'elle touchait dans le privé.
Que ces médias arrêtent de jouer sur les mots : ce sont des nanti⋅e⋅s, qui se sont acclimaté⋅e⋅s à un train de vie superflu qu'il⋅elles ne peuvent plus se payer. Comme on l’explique à un⋅e sur-endetté⋅e lambda : zont qu'à apprendre à redescendre et à vivre plus sainement.
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