Suite de : Collomb fait grincer le Parquet : Collomb a-t-il fait bénéficier son ex-compagne d'emplois publics partiellement fictifs ?
Les les plus odieuses pleuvent sur Gérard Collomb. Après les informations du « Canard » (5/6), qu’il a jugées « tant inacceptables qu’intolérables », sur les emplois attribués à son ex Meriem Nouri, le maire de Lyon a reçu, le même jour, la visite matinale des poulets — à son domicile et dans les bureaux de l’hôtel de ville.
Et voilà que maintenant les enquêteurs de la police judiciaire cherchent à évaluer la réalité des travaux accomplis par Meriem Nouri ! Ces indiscrets s’intéressent tout particulièrement à deux périodes de la carrière de l’ex. En 2005 et en 2006, dans le registre informatique de la direction des ressources humaines, il est simplement écrit, sous son nom : « A affecter ». Selon plusieurs de ses collègues interrogés par « Le Canard », « Meriem travaillait à domicile ».
Le maire balance
Pour la période 2015-2017, c’est Collomb qui avoue avoir des soupçons. Dans un communiqué publié le 5 juin, l’ancien ministre de l’Intérieur de Macron assure avoir, « pour les années 2015 a 2017 (…), pris l’initiative de faire diligenter une enquête administrative » et d’en « informer le procureur de la République ». Au passage, il précise n’avoir découvert le pot aux roses qu’en février 2019, c’est-à-dire à son retour de Beauvau.
Or, explique-t-il, « un signalement [avaitl été effectué par la hiérarchie [de Meriem Nouri] en novembre 2017 ». Sous-entendu : s’il y a un fautif, ce n’est pas moi mais Georges Képénékian, le maire par intérim. Un vrai mouchard, ce Collomb ! Pour en avoir le cœur net, les flics de la financière ont soumis à la question les directeurs successifs des ressources humaines de la mairie, les responsables du service paie et le directeur général des services.
Ceux-ci ont dû expliquer pourquoi, malgré une présence jugée erratique par les enquêteurs, l’ex-compagne du maire bénéficiait de nombreuses heures supplémentaires. Et pourquoi elle avait été affectée à la « mission Serin », qui présente au public les futurs aménagements de la Saône, dans la mesure où cette mission relève non pas de la ville mais du Grand Lyon, la métropole.
Au total, ont calculé les magistrats de la chambre régionale des comptes à l’origine de l’enquête préliminaire menée par le Parquet national financier, les dix années passées par Meriem Nouri au sein des services de la mairie auront coûté 890 000 euros. Cette affaire a déjà fait une victime collatérale en la personne de Thomas Collomb, l’un des fils de Gérard.
89 000 €/an, même brut, c'est pas si mal : on est sur environ 4 000 - 4 500 €/mois net en moyenne. :)
Capitaine de police en disponibilité, le trentenaire avait trouvé — sans piston, assurent le père et son rejeton — un boulot sympa mais éphémère au Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise (Sytral). Nommé le 14 mai « conseiller sécurité », avec un salaire brut mensuel de 4 186,69 euros (bien supérieur à son traitemerit de poulet), il a démissionné le 6 juin, « pour ne pas donner prise aux calomnies ».
Et ne pas empêcher son père de redevenir maire ?
Dans le Canard enchaîné du 12 juin 2019.