C'est, apparemment, l’un des pays les plus écolos qui soient. L’énergie y est fournie à 95 % par l’hydraulique. Les voitures électriques y représentent la moitié des nouveaux modèles immatriculés : un record mondial. Le centre—ville d’Oslo est en passe d’être complètement interdit aux bagnoles. Dans le classement de l’ONU, en matière d’émissions de CO2, la Norvège est classée parmi les 15 pays les plus vertueux du monde.
Mais on peut être vert à l’intérieur et noir à l’extérieur : comme le relèvent « Les Echos Week-End » (8/12), depuis la fin des années 60, la Norvège exploite à fond les gisements pétroliers au large de ses côtes. Elle vient de proposer aux compagnies pétrolières 93 nouveaux lots d’exploitation en mer de Barents. Avec les revenus du pétrole, elle s’est constitué un pactole de l 000 milliards, dont 40 sont investis dans l’industrie pétrolière. Elle ne dégage presque pas de C02, mais, si l’on tient compte des énormes quantités de carburant qu’elle exporte dans le monde entier, elle est le 7e plus gros pollueur de la planète.
Qu’importe ! le modèle norvégien continue de faire rêver : il est si vertueux que certaines plateformes pétrolières fonctionnent à l’hydroélectricité…
L'information est intéressante, mais la fin de l'article est douteuse : ho, on a trouvé un truc à redire sur la démarche d'un pays plus vertueux que le nôtre ! Cela va nous permettre de nous complaire dans notre vice en mode « Ho, toute la démarche de la Norvège n'est pas parfaite, donc il ne faut rien tenter ».
Dans le Canard enchaîné du 12 décembre 2018.