La DGSI avait en effet été alertée par les conversations entretenues « en clair » par Mohammed Mogouchkov [ assassinat d'Arras 2023 ]. Il avait en outre été inscrit au fichier de signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) en février 2021, et était surveillé, mais également écouté, par la DGSI, depuis juillet 2023, en raison de ses liens avec des membres de la mouvance islamiste radicale
La loi du 14 mars 2011 d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (dite LOPPSI 2) avait précisément légalisé la « captation de données informatiques (schématiquement, les logiciels espions) » […] « les ministères de la Justice et de l’Intérieur, après plusieurs mois de travail, sont parvenus à un accord en mars 2017 afin de structurer l’offre étatique de logiciels espions au profit de la police judiciaire »
Une « source proche du dossier » précise à L'Express que la DGSI ne dispose pas d'un logiciel espion de type « zero click », comme le Pegasus de NSO, mais également que le logiciel espion franco-français, développé « sous la houlette du très secret » service technique national de captation judiciaire (STNCJ), créé en mai 2018 et rattaché à la DGSI, « ne fonctionne pas auprès de certaines marques et de certains modèles de téléphone ».
Le logiciel du STNCJ utilise la méthode du « one click », et suppose donc que la cible clique sur un lien pour que son terminal puisse potentiellement être infecté. La Commission nationale de contrôle des services de renseignement (CNCTR) a donné l'autorisation à la DGSI de lui envoyer un tel **message piégé, quelques jours avant l'attentat, mais Mohammed Mogouchkov n'a pas cliqué. […]
« C'est en ultime recours que la DGSI, alertée par les conversations entretenues par Mohammed Mogouchkov en "clair", décide d'un contrôle d'identité, le jeudi 12 octobre, à Arras. Mogouchkov est dans la rue en compagnie de deux personnes lorsque des agents en tenue de police secours l'abordent, discrètement accompagnés de membres de la DGSI. Le piratage ne peut avoir lieu dans la rue et les policiers ne trouvent aucun prétexte pour exiger de Mogouchkov qu'il les accompagne au commissariat. Faute de pouvoir lui imputer la moindre intention terroriste, les policiers le laissent libre. »
Ce samedi 21 octobre, huit jours après l'attentat, « la DGSI n'avait toujours pas réussi à décoder l'ensemble des conversations du terroriste sur les messageries cryptées » [ La DGSI a réussi à décoder une partie des conservations chiffrées ? ]