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——————————— Monday 23, April 2018 ———————————

A la limite de ma détermination – TornBlueJeans

Tout vindicatif qu’on soit, on ne peut pas lutter seul.

[…]

Ces interactions très minimes font que dans mon activité associative, il est très difficile d’avoir du reward, ces retours qui te donnent l’énergie pour continuer. Une grande partie de ce reward étant purement intellectuel, dans le fait de lire ou d’apprendre des choses intéressantes. Il est aussi dans le retour des équipes de l’ARCEP, quand notre réponse est bonne, c’est précieux. Il y a quelques mails du type : « c’est important ce que tu fais ». Ça, ça dit : « tu es seule mais pas tout à fait : on est avec toi ». Le reste tient dans : rester têtu.

Evidemment, chaque retour est important et donne envie de donner de l’avant. Chaque mail qui dit que c’est intéressant est lu et apprécié. Il y en a peu, mais heureusement qu’il y a ça.

Mais là je botte en touche. J’ai vraiment l’impression de m’entêter pour pas grand chose. Ça me rend grognon.

Ces derniers mois, j’ai pris plusieurs coups. Le premier a été de comprendre qu’en fait, très peu de personnes trouvent intéressants les travaux que je mène. La régulation des télécoms, ça ne soulève pas les foules depuis le début. La revue de presse, ça fait deux ans qu’on devrait avoir bien plus de bénévoles, mais à l’AG de La Quadrature…la table pour en discuter est vide.

Vide.

C’est dur de ne pas le prendre personnellement.

L’impression que ça donnait en sortie d’AG, c’est d’être obsolète. J’ai l’impression d’être comme ces vieux paysans qui s’acharnent encore à moissonner à la charrue alors que tous les petits jeunes ont une moissonneuse-batteuse. Obsolète.

Mais à la limite, mettons qu’on s’en fout des gens et que de toutes façons, ça m’intéresse. Ce qui est factuellement vrai.

[…]

Ça fait trois ans que je mène la barque de la régulation des télécoms, que je ne m’essouffle que maintenant est symptomatique qu’on arrive à une limite : la solitude, combinée à peu de retours sur un travail solitaire dont les prises sur l’avancée des luttes s’identifie mal, accentue la solitude […]

Ça donne très envie de laisser tomber, juste pour arrêter d’avoir ce sentiment de s’acharner pour rien, qu’au moins ça cesse de creuser la solitude –l’autre problème, pour lequel les solutions sont loin d’être simples.

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