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——————————— Saturday 02, December 2017 ———————————

Frais bancaires : pourquoi les banques abusent de leurs clients en difficulté | 60 Millions de Consommateurs

Devoir payer des intérêts lorsqu’un paiement se présente sur un compte pas assez provisionné, rien de plus normal – et personne ne conteste ces agios-ci. Tout pourrait s’arrêter là. Ce n’est pas le cas. Commissions d’intervention, frais de rejet, lettre d’information pour compte débiteur… Les réseaux bancaires ont mis en place une ahurissante mécanique de tarification.

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En moyenne, un client standard verse chaque année 34 € de frais liés à un solde débiteur, selon les centaines de relevés que nous avons pu analyser. Pour le consommateur en difficulté, c’est presque dix fois plus : 296 € en moyenne, selon les relevés de ceux qui ont demandé une aide aux associations familiales en 2016.

Attention ici : client⋅e en difficulté != personne pauvre, mais simplement personne dont les sorties dépassent ponctuellement les entrées.


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Lorsqu’un paiement se présente sur un compte dont le découvert va être dépassé, la banque l’honore en général, car elle y gagne gros : elle prélève des agios proches de l’usure, et surtout une commission d’intervention de 8 € censée rémunérer l’analyse de la situation par le conseiller.

Or, 54 % des conseillers affirment ne pas intervenir eux-mêmes pour facturer cette commission d’intervention, selon une enquête inédite du syndicat CGT Banque Assurance, que 60 Millions révèle dans son magazine de novembre 2017. La plupart du temps, l’ordinateur propose la tarification et le conseiller l’accepte, car la refuser nécessiterait une justification. Au bout de dix commissions, le plafond légal est atteint, et la banque passe alors aux rejets des paiements.

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L’étude révèle un phénomène troublant : à l’exception notable de la Banque postale et des banques en ligne, les frais pour incidents sont exactement analogues dans tous les réseaux bancaires. La commission d’intervention est fixée partout à sa limite légale de 8 €, à l’exception de la Banque postale (6,90 €).

Les frais de rejet de chèque et de prélèvement sont, eux aussi, identiques et au maximum légal. Partout, le rejet d’un chèque coûte 30 € s’il est inférieur à 50 € et 50 € s’il est d’un montant supérieur. Partout, le rejet d’un prélèvement de plus de 20 € est tarifé 20 €. Excepté, là encore, à la Banque postale.

Il n’existe donc quasiment aucune concurrence sur ces prix : impossible ou presque, pour les clients régulièrement ponctionnés, de trouver un établissement moins gourmand. Sauf à choisir une banque en ligne… si elle les accepte.

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Selon nos estimations, l’ensemble de ces frais liés aux incidents de fonctionnement est très rémunérateur. Ils représentent 30 à 35 % du chiffre d’affaires des banques de détail, soit 6,5 milliards de chiffre d’affaires chaque année. Le résultat net est estimé à… 4,9 milliards !

Via le Canard enchaîné du 1er novembre 2017.

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