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——————————— Friday 20, October 2017 ———————————
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Rien à déclarer ? Si ! Les droits de l'Homme, Collectif, Hors collection

Alors que je cherche toujours à approfondir ma compréhension des droits de l'Homme (origine, contexte, signification, justifications philosophiques, etc.), je suis tombé sur l'accroche de ce livre qui se propose d'illustrer la déclaration des droits de l'Homme (celle de l'ONU, en 1948) avec des dessins et des sélections de textes.

Les dessins présents dans le livre sont plutôt réussis : ils transmettent de l'émotion et/ou se montrent critiques sur l'application effective de tel ou tel droit ou liberté. L'absence d'explication de fond des articles de la Déclaration est un manque patent. Les textes d'illustration permettent de se forger une opinion, mais ils manquent de diversité : les corpus proposés pour un article de la Déclaration vont souvent dans le même sens et des auteurs reviennent très très très souvent. D’autres textes sont plutôt méconnus donc il est intéressant de les trouver ici.

Bref, c'est un livre que l'on peut lire, mais sans plus.



Quelques notes :

  • La Déclaration n'a aucune valeur juridique, elle ne prévoit aucune sanction, aucune obligation, rien. En la lisant, on comprend pourquoi : elle protège tant de choses qu'il n'y a pas une démocratie moderne qui la respecte entièrement (ni à moitié, ni même à 1/4, d'ailleurs :- )…

  • Les libertés et droits fondamentales sont protégés contre les abus des pouvoirs par un régime de droits ;

  • La liberté s'exprime dans le rapport aux autres, dans la vie en société (Hannah Arendt) :

    Nous prenons conscience d'abord de la liberté ou de son contraire dans notre commerce avec d'autres, non dans le commerce avec nous-mêmes. Avant de devenir un attribut de la pensée ou une qualité de la volonté, la liberté a été comprise comme le statut de l'homme libre, qui lui permettrait de se déplacer, de sortir de son foyer, d'aller dans le monde et de rencontrer d'autres gens en actes et en paroles. Il est clair que cette liberté était précédée par la libération : pour être libre, l'homme doit s'être libéré des nécessités de la vie. Mais le statut d'homme libre ne découlait pas automatiquement de l'acte de libération. Être libre exigeait, outre la simple libération, la compagnie d'autres hommes, dont la situation était la même, et demandait un espace public commun où les rencontrer — un homme politiquement organisé, en d'autres termes, où chacun des hommes libres pût s'insérer par la parole et par l'action.


  • L’égalité naît du caractère identique de nos existences, elle disparaît avec la vie en société et renaît par les lois (Louis de Jaucourt) :

    L'égalité naturelle ou morale est donc fondée sur la constitution de la nature humaine commune à tous les hommes, qui naissent, croissent, subsistent et meurent de la même manière [ NDLR : malgré des différences biologiques ]. […] je connais trop la nécessité des conditions différentes, des grades, des honneurs, des distinctions, des prérogatives, des subordinations, qui doivent régner dans tous les gouvernements ; et j’ajoute même que l’égalité naturelle ou morale n’y est point opposée. Dans l’état de nature, les hommes naissent bien dans l’égalité, mais ils n’y sauraient rester ; la société la leur fait perdre, et ils ne redeviennent égaux que par les lois.


  • Les droits et libertés fondamentales sont l’idéal à atteindre et les limites à ne jamais dépasser alors que la loi est une implémentation imparfaite à un instant T (Victor Hugo) :

    Le droit et la loi, telles sont les deux forces ; de leur accord naît l’ordre, de leur antagonisme naissent les catastrophes. Le droit parle et commande du sommet des vérités, la loi réplique du fond des réalités ; le droit se meut dans le juste, la loi se meut dans le possible ; le droit est divin, la loi est terrestre. Ainsi, la liberté, c’est le droit ; la société, c’est la loi. De là deux tribunes ; l’une où sont les hommes de l’idée, l’autre où sont les hommes du fait ; l’une qui est l’absolu, l’autre qui est le relatif. De ces deux tribunes, la première est nécessaire, la seconde est utile. De l’une à l’autre il y a la fluctuation des consciences. L’harmonie n’est pas faite encore entre ces deux puissances, l’une immuable, l’autre variable, l’une sereine, l’autre passionnée. La loi découle du droit, mais comme le fleuve découle de la source, acceptant toutes les torsions et toutes les impuretés des rives. Souvent la pratique contredit la règle, souvent le corollaire trahit le principe, souvent l’effet désobéit à la cause ; telle est la fatale condition humaine. Le droit et la loi contestent sans cesse ; et de leur débat, fréquemment orageux, sortent, tantôt les ténèbres, tantôt la lumière. […] La persistance du droit contre l’obstination de la loi ; toute l’agitation sociale vient de là.


  • La loi doit encadrer, pas aller à l'encontre des droits et libertés fondamentaux (Marx et Engels) :

    Que les droits de l'homme ne délivrent pas l'homme de la religion, mais lui offrent la liberté religieuse ; qu'ils ne le délivrent pas de la propriété, mais lui offre la libre propriété ; qu'ils ne le délivrent pas du sordide gagne-pain, mais lui accordent au contraire la liberté de la profession.


  • À propos des exilé⋅e⋅s (Albert Camus) :

    Ils éprouvaient ainsi la souffrance profonde de tous les prisonniers et de tous les exilés, qui est de vivre avec une mémoire qui ne sert à rien. Ce passé même auquel ils réfléchissaient sans cesse n'avait que le goût du regret.


  • Sur le jugement des actes et la présomption d'innocence :
    • Souei-chou :

      Diriger les subordonnés avec simplicité, gouverner le peuple avec générosité. La punition n'atteint pas les descendants, les récompenses s'étendent aux héritiers. Pardonner les erreurs, quelle que soit leur gravité ; punir les crimes intentionnels, quelque légers qu'ils soient. Traiter comme légers les crimes dont la gravité est douteuse et comme grands les mérites dont l'importance n'est pas évidente. Il vaut mieux négliger une irrégularité que de tuer un innocent.

    • Cesare Beccaria :

      Quel est donc le droit, si ce n’est celui de la force, qui peut donner à un juge le pouvoir de faire subir un châtiment à un citoyen, alors qu’on est encore dans le doute quant à sa culpabilité ou à son innocence ? Le dilemme n'est pas nouveau : ou le délit est certain, ou il ne l'est pas ; s'il est certain, il ne faut pas lui appliquer d'autre peine que celle qu'ont fixée les lois, et la torture est inutile, puisque l'aveu du coupable n'est plus nécessaire ; s'il est incertain, on ne doit pas torturer un innocent, puisque tel est, selon la loi, un homme dont les délits ne sont pas prouvés.


  • Sur l'importance des voyages, de la découverte d'autrui, de la mixité culturelle :
    • François-Jacques Deseine :

      Tant il est vrai qu'on est persuadé que les voyages forment le jugement et perfectionnent l'homme, qu'on prétend être comme ces plantes qui ne peuvent porter de bons fruits qu'après avoir été transplantées.

    • Nicolas Bouvier :

      Certains pensent qu'ils font un voyage, en fait, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait.

    • Victor Serge :

      Il élargit la vision du monde et la connaissance des hommes, ; il dissipe les brouillards des conformismes et des particularismes étouffants ; il préserve d'une suffisance patriotique qui n'est en vérité que médiocre contentement de soi-même.


  • Sur la propriété :
    • Denis Diderot :

      C'est la propriété acquise par le travail, ou par droit de premier occupant, qui fit sentir le premier besoin des lois. Deux hommes qui semèrent chacun un champ, ou qui entourèrent un terrain d'un fossé, et qui se dirent réciproquement : Ne touche pas à mes graines ou à mes fruits et je ne toucherai pas aux tiens, furent les premiers législateurs.

    • John Locke :

      Celui qui se nourrit des glands qu'il a ramassés sous un chêne, ou des pommes qu'il a cueillies aux arbres d'un bois, se les est certainement appropriés. Personne ne peut nier que ces aliments soient à lui. Je demande donc : Quand est-ce que ces choses commencent à être à lui ? Lorsqu'il les a digérées, ou lorsqu'il les a mangées, ou lorsqu'il les a fait bouillir, ou lorsqu'il les a rapportées chez lui, ou lorsqu'il les a ramassées ? Il est clair que si le fait, qui vient le premier, de les avoir cueillies ne les a pas rendues siennes, rien d'autre ne le pourrait. Ce travail a établi une distinction entre ces choses et ce qui est commun; il leur a ajouté quelque chose de plus que ce que la nature, la mère commune de tous, y a mis ; et, par là, ils sont devenus sa propriété privée. Quelqu'un dira-t-il qu'il n'avait aucun droit sur ces glands et sur ces pommes qu'il s'est appropriés de la sorte, parce qu'il n'avait pas le consentement de toute l'humanité pour les faire siens ? Était-ce un vol, de prendre ainsi pour soi ce qui appartenait à tous en commun ? Si un consentement de ce genre avait été nécessaire, les hommes seraient morts de faim en dépit de l'abondance des choses [...]. Nous voyons que sur les terres communes, qui le demeurent par convention, c'est le fait de prendre une partie de ce qui est commun et de l'arracher à l'état où la laisse la nature qui est au commencement de la propriété, sans laquelle ces terres communes ne servent à rien. Et le fait qu'on se saisisse de ceci ou de cela ne dépend pas du consentement explicite de tous. Ainsi, l'herbe que mon cheval a mangée, la tourbe qu'a coupée mon serviteur et le minerai que j'ai déterré, dans tous les lieux où j'y ai un droit en commun avec d'autres, deviennent ma propriété, sans que soit nécessaire la cession ou le consentement de qui que ce soit. Le travail, qui était le mien, d'arracher ces choses de l'état de possessions communes où elles étaient, y a fixé ma propriété.


  • Il n'y a point de sociétés sans croyances communes (Alexis de Tocqueville) :

    Les croyances dogmatiques sont plus ou moins nombreuses, suivant les temps. Elles naissent de différentes manières et peuvent changer de forme et d’objet ; mais on ne saurait faire qu’il n’y ait pas de croyances dogmatiques, c’est-à-dire d’opinions que les hommes reçoivent de confiance et sans les discuter. Si chacun entreprenait lui-même de former toutes ses opinions et de poursuivre isolément la vérité dans des chemins frayés par lui seul, il n’est pas probable qu’un grand nombre d’hommes dût jamais se réunir dans aucune croyance commune. Or, il est facile de voir qu’il n’y a pas de société qui puisse prospérer sans croyances semblables, ou plutôt il n’y en a point qui subsistent ainsi ; car, sans idées communes, il n’y a pas d’action commune, et, sans action commune, il existe encore des hommes, mais non un corps social. Pour qu’il y ait société, et, à plus forte raison, pour que cette société prospère, il faut donc que tous les esprits des citoyens soient toujours rassemblés et tenus ensemble par quelques idées principales ; et cela ne saurait être, à moins que chacun d’eux ne vienne quelquefois puiser ses opinions à une même source et ne consente à recevoir un certain nombre de croyances toutes faites. Si je considère maintenant l’homme à part, je trouve que les croyances dogmatiques ne lui sont pas moins indispensables pour vivre seul que pour agir en commun avec ses semblables.


  • Sur la liberté d'expression :
    • Jean-François Revel :

      Rappelons-le : dans l'acception du dictionnaire, on est intolérant quand on combat des idées contraires aux siennes par la force, et par des pressions, au lieu de se borner à des arguments. La tolérance n'est point l'indifférence, elle n'est point de s'abstenir d'exprimer sa pensée pour éviter de contredire autrui, elle est le scrupule moral qui se refuse à l'usage de toute autre arme que l'expression de la pensée.

    • John Stuart Mill :

      Si tous les hommes moins un partageaient la même opinion, et si un seul d’entre eux était de l’opinion contraire, la totalité des hommes ne serait pas plus justifiée à imposer le silence à cette personne, qu’elle-même ne serait justifiée à imposer le silence à l’humanité si elle en avait le pouvoir. Si une opinion n’était qu’une possession personnelle, sans valeur pour d’autres que son possesseur, et si le fait d’être gêné dans la jouissance de cette opinion constituait simplement un dommage privé, il y aurait une certaine différence, suivant que le dommage serait infligé seulement à peu ou beaucoup de personnes. Mais le mal particulier qui consiste à réduire une opinion au silence revient à voler le genre humain : aussi bien la postérité que la génération présente, et ceux qui divergent de cette opinion encore plus que ces détenteurs. Si l’opinion est juste, ils sont privés de l’opportunité d’échanger l’erreur contre la vérité ; si elle est fausse, ils perdent un avantage presque aussi grand : celui de la perception plus claire et de l’impression plus vive de la vérité, que produit sa confrontation avec l’erreur.


  • Les libertés, c'est bien tant que ça ne dérange pas les personnes dominantes de la société (Pierre Kropotkine) :

    Voilà à quoi se réduisent ces soi-disant libertés politiques. Liberté de la presse et de réunion, inviolabilité du domicile et de tout le reste, ne sont respectées que si le peuple n'en fait pas usage contre les classes privilégiées. Mais, le jour où il commence à s'en servir pour saper les privilèges - ces soi-disant libertés sont jetées par-dessus bord.


  • Sur l’intérêt de la sécurité sociale :
    • Ordonnance de 1945 :

      La sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d’infériorité et qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d’eux-mêmes et de leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère.

    • Nicolas de Condorcet :

      Il existe donc une cause nécessaire d’inégalité, de dépendance et même de misère, qui menace sans cesse la classe la plus nombreuse et la plus active de nos sociétés. Nous montrerons qu’on peut la détruire en grande partie, en opposant le hasard à lui-même ; en assurant à celui qui atteint la vieillesse un secours produit par ses épargnes, mais augmenté de celles des individus qui, en faisant le même sacrifice, meurent avant le moment d’avoir besoin d’en recueillir le fruit. […] C’est à l’application du calcul aux probabilités de la vie et aux placements d’argent que l’on doit l’idée de ces moyens, déjà employés avec succès, sans jamais l’avoir été cependant avec cette étendue, avec cette variété de formes qui les rendraient vraiment utiles, non pas seulement à quelques individus, mais à la masse entière de la société qu'ils délivreraient de cette ruine périodique d’un grand nombre de familles, source toujours renaissante de corruption et de misère.

    • Robert Castel :

      Il faut rappeler avec fermeté que la protection sociale n'est pas seulement l'octroi de secours en faveur des plus démunis pour leur éviter une déchéance totale. Au sens le plus fort du mot, elle est pour tous la condition de base pour qu'ils puissent continuer d'appartenir à une « société de semblables ».

    • Organisation Internationale du Travail :

      L’erreur principale de l’époque fut de persister à croire que, si les travailleurs étaient livrés à eux-mêmes, ils feraient preuve de suffisamment d’imagination pour s’assurer individuellement ou par l’intermédiaire de dispositions collectives volontaires. L’erreur aurait dû être évidente. Les travailleurs étaient tellement absorbés à survivre au jour le jour qu’ils avaient à peine le temps de considérer les éventualités lointaines. Subvenir aux dépenses du jour avait la priorité sur épargner pour demain. Ils n’avaient pas non plus d’argent disponible en cas de maladie ou de chômage.


  • Sur la valeur du temps dans le contexte du travail (Jean Baudrillard) :

    Le repos, la détente, l'évasion, la distraction sont peut-être des « besoins » : mais ils ne définissent pas en eux-mêmes l'exigence propre du loisir, qui est la consommation du temps. Le temps libre, c'est peut-être toute l'activité ludique dont on le remplit, mais c'est d'abord la liberté de perdre son temps, de le « tuer » éventuellement, de le dépenser en pure perte. (C'est pourquoi dire que le loisir est « aliéné » parce qu'il n'est que le temps nécessaire à la reconstitution de la force de travail - est insuffisant. L'« aliénation » du loisir est plus profonde : elle ne tient pas à sa subordination directe au temps de travail, elle est liée à l'impossibilité même de perdre son temps. La véritable valeur d’usage du temps, celle qu’essaie désespérément de restituer le loisir, c’est d’être perdu. Les vacances sont cette quête d’un temps qu’on puisse perdre au sens plein du terme, sans que cette perte n’entre à son tour dans un processus de calcul, sans que ce temps ne soit (en même temps) de quelque façon « gagné ». Dans notre système de production et de forces productives, on ne peut que gagner son temps : cette fatalité pèse sur le loisir comme sur le travail. On ne peut que « faire valoir » son temps, fût-ce en en faisant un usage spectaculairement vide. Le temps libre des vacances reste la propriété privée du vacancier, un objet, un bien gagné par lui à la sueur de l’année, possédé par lui, dont il jouit comme de ses autres objets – et dont il ne saurait se dessaisir pour le donner, le sacrifier (comme on fait de l’objet dans le cadeau), pour le rendre à une disponibilité totale, à l’absence de temps qui serait la véritable liberté.


  • La culture de l'humanité comme finalité de l'Homme ? (Johann Gottffried von Herder) :

    C'est l'humanité qui caractérise notre espèce : elle n'est en nous qu'une virtualité native et doit être proprement cultivée. Nous ne l'apportons pas toute faite en venant au monde : elle doit devenir le but de nos efforts terrestres, la somme de nos activités, notre valeur […]. Même ce qu'il y a de divin dans l’espèce résulte de la culture de l'humanité en nous […]. Cette culture est une œuvre à poursuivre sans fin ni cesse, ou bien nous sombrons, grands et petits, dans la bestialité et la brutalité primitives.


  • Sur le déracinement et l'importance d'une nationalité (Simone Weil) :

    Le déracinement est de loin la plus dangereuse maladie des sociétés humaine, car il se multiplie lui-même. Des êtres vraiment déracinés n’ont guère que deux comportements possibles : ou ils tombent dans une inertie de l’âme presque équivalente à la mort, comme la plupart des esclaves au temps de l’Empire romain, ou ils se jettent dans une activité tendant toujours à déraciner, souvent par les méthodes les plus violentes, ceux qui ne le sont pas encore ou ne le sont qu’en partie. Les Romains étaient une poignée de fugitifs qui se sont agglomérés artificiellement en une cité ; et ils ont privé les populations méditerranéennes de leur vie propre, de leur patrie, de leur tradition, de leur passé, à un degré tel que la postérité les a pris, sur leur propre parole, pour les fondateurs de la civilisation sur ces territoires. Les Hébreux étaient des esclaves évadés, et ils ont exterminé ou réduit en servitude toutes les populations de Palestine. Les Allemands, au moment où Hitler s’est emparé d’eux, étaient vraiment, comme il le répétait sans cesse, une nation de prolétaires, c’est-à-dire de déracinés ; l’humiliation de 1918, l’inflation, l’industrialisation à outrance et surtout l’extrême gravité de la crise de chômage avaient porté chez eux la maladie morale au degré d’acuité qui entraîne l’irresponsabilité.

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