« Attendez, attendez, moi je n'ai pas de leçon à recevoir ! [...] Si vous n'aimez pas que la France soit bloquée, arrêtez de la bloquer ! [...] Ce n'est pas moi qui vais créer des emplois, c'est la conjoncture [...] La meilleure façon de se payer un costard ? Vous n'allez pas me faire peur avec votre T-shirt ! La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler ! » Emmanuel Macron à Lunel, le 27 mai 2016.
La première partie de cette déclaration est débile, tout simplement : on a tous et toutes quelque chose à apprendre, seul-e ou via une autre personne. Même quand t'es ministre, c'est-à-dire un glandu à la tête d'une administration centrale dans laquelle les décisions sont réellement prises par tout un tas de conseillers.
La deuxième partie est une inversion de la charge : le gouvernement est sourd à toute autre forme de dialogue mais les syndicalistes sont les méchants de l'histoire, le gouvernement n'ayant plus que ça pour rallier l'opinion publique à sa cause et sortir de ce bourbier politique (remember CPE, remember de quelle manière on est sorti de 68 pour aller voter massivement De Gaulle pour remettre de l'ordre).
La dernière partie de la phrase est paternaliste/infantilisante/moralisatrice et en tout cas indigne d'un ministre, c'est-à-dire d'un gus grassement payé par les impôts/taxes/valeur_ajoutée donc par le travail des autres pour faire la marionnette comme c'était le cas à Lunel qui était clairement une opération de communication du gouvernement (montrer un peu de numérique pour dire que y'a de l'espoir en France, qu'il y'a de l'espoir à Lunel (8 départs vers la Syrie) pourvu que tu retournes travailler, saloperie de gréviste car le salut, c'est le travail).
Quand son interlocuteur lui dira « Prenez garde parce que la jeunesse est désespérée », sur un ton pas plus menaçant que ce que Balavoine avait sorti à Mitterand en 1980 ( voir
http://www.ina.fr/video/I00000219 ), Macron répliquera : « Je ne vous menace pas, alors vous ne me menacez pas ! Non, la jeunesse n'est pas que désespérée, y'en a une qui veut bosser [ la bande son est difficilement compréhensible à partir d'ici ] et nous l'aiderons. »
Je note que la liberté de parole a bien régressé en France en 26 ans.
Bref, c'est du Macron tout craché : du libéralisme économique et des bourdes partout. :)