Un bouquin écrit par Laurent Obertone (pseudonyme) qui a déjà écrit plusieurs brûlots dont j'ignorais l'existence. Celui-ci aborde la domestication de l'Homme par l'Homme, c'est-à-dire la transformation désirée de la société française à l'état d'esclave par le pouvoir de la volonté générale (c'est ce que l'auteur nomme Big Brother). Pour l'auteur, tout ce qui sort de notre nature est bidon et il nous faut revenir à cet état de nature. Ainsi, les hommes doivent être virils et être des gardiens/protecteurs/chasseurs. Les femmes sont assignées à la reproduction et à la sélection naturelle. Bref, Laurent est là pour nous prévenir : nous nous faisons dévorer tout crû par la morale établie bien-pensante que nous avons collectivement instauré. L'école (et la formation continue), les médias, les politocards, l'art, la bien-pensance bobo, etc. voudraient, selon l'auteur, arracher tout individu à tous ses déterminismes qu'ils soient sociaux, culturels, ethniques, intellectuels, familiaux, etc. pour en faire un être policé à la morale commune, banalisée, inapte à la révolte/rébellion.
Toute l'argumentation de l'auteur repose, au bout du bout, sur le pivot « ce n'est pas naturel ». La méritocratie est justifiée car le fort doit écraser le faible car c'est naturel. L'homme doit se bastonner, s'imposer, notamment pour séduire sa femelle parce que c'est naturel (la testostérone n'est pas là par hasard, n'est-ce pas ?). La solidarité organique est un concept stupide car, à cause d'elle, très peu de personnes savent chasser et/ou se défendre d'une agression. On se fait donc domestiquer, on est dépendant. Une égalité en droit serait stupide pour compenser une inégalité de fait : y'a des gens moins intelligents que d'autres, y'a des gens moins musclés que d'autres, les femmes sont inférieures car elles peuvent procréer moins souvent, etc. et il faut faire avec, laisser la sélection naturelle opérer (ce qui fait qu'aux yeux de l'auteur, les prestations sociales sont une hérésie car elles servent à entretenir des personnes déficientes qu'il faudrait laisser de côté).
L'intégralité du livre est le reflet d'un mode de pensée très libéral mais aussi très conservateur d'un point de vue social, très orienté autour de la morale judéo-chrétienne en mode la vie c'est la souffrance, il faut souffrir pour vivre (d'où l'euthanasie est vue par l'auteur comme la domestication suprême), mériter ce que l'on est et ce que l'on a. Le progressisme serait un truc de bobos qui passent à la TV, le vieux cliché s'il en est. En gros : c'était mieux avant, quand l'Homme tapait sur des cailloux et montrait qui est le vrai Mâle alpha. On retrouve également des principes anarchistes : fuck l'État qui n'est qu'un maître de trop et dont la providence nous asservie, se dresser soi-même au lieu de se faire dresser par quelqu'un-e d'autre, etc.
L'auteur joue dans tous les registres : absence de sources pour les affirmations chocs (l'auteur se contente d'une vague description comme « une étude démontre que », charge à nous de retrouver la référence, LOL), déformation des résultats de recherche et des termes pour servir son propos (exemples : effet Pygmalion, anisogamie), exagération des faits (notamment sur l'ajustement du barème de l'épreuve de maths du Bac S de 2014), personnification du Mal (le Mal, c'est BHL, Plenel, Hollande et quelques autres noms qu'il faudra envoyer au peloton), théorie du complot (tou-te-s les boss de la presse seraient membres du Siècle ou Francs-maçons, personne sauf l'auteur n'aurait évoqué la présence d'Hollande, de Mélenchon et de tant d'autres au pot de départ d'une journaliste de l'AFP sauf que : https://www.google.fr/#q=pot+de+d%C3%A9part+AFP+m%C3%A9lenchon+hollande …), précipitation (exemple : l'auteur évoque ce qui serait un faux document publié par Médiapart dans l'affaire du financement libyen de la campagne de Sarko alors que l'affaire est toujours en cours et que le motif de faux n'a pas été retenu jusqu'à présent par la justice, voir http://www.lesechos.fr/03/06/2016/lesechos.fr/021995324202_financement-libyen---le-document-entre-sarkozy-et-kadhafi-est-authentique--selon-la-justice-francaise.htm ), utilisation de faits divers pour généraliser (j'ai beaucoup rit avec "on trouve parfois des câbles d'ascenseur rongés par l'urine des usagers [...] donc c'est la tragédie des communs, omg", par exemple …) et, enfin, l'auteur agit précisément de la manière qu'il dénonce (exemples : critiquer les spécialistes que nous vendent les médias pour faire autorité mais en appeler soi-même à la rescousse, lynchage de personnes ("booooouh telle personne n'a pas fait d'études supérieures !") en mode TPMP dont l'auteur dénonce préalablement les méthodes, se dresser contre la pensée unique tout en en proposant une autre en filigrane, la tolérance serait le masque de l'intolérance, etc.). Bref, ce livre est plus de la soupe qu'autre chose. :-
Pour l'auteur, tout est de la servitude sans aucune nuance. Militer pour obtenir des droits ou ne pas en perdre ? De la servitude aux grands syndicats bien établis qui toucheront des thunes de l'État tout en prétendant lutter contre ses réformes + de la servitude envers l'État : on lui demande une faveur + le Système est conçu pour tolérer les gentilles manifs et oppositions qui ne le menacent pas. Donc ne faisons rien ou faisons des révoltes dans le sang ? Défendre la liberté d'expression ? De la servitude aux grands médias bien établis qui toucheront de la thune de l'État et/ou des Puissants de ce monde car eux-seuls ont une capacité de diffusion de masse. Sauf que je peux défendre la liberté d'expression et être opposé aux aides d'État à la presse. Je peux vouloir défendre les micro-journaux locaux, pas que les grands médias bien établis. Je peux vouloir défendre la liberté du plus grand nombre à s'exprimer sur le net (voir https://shaarli.guiguishow.info/?2ZpWQA ). Bref, pour l'auteur, tout et son contraire est le Système, tout et son contraire fait le jeu du Système. ÉDIT DU 11/12/2016 À 12H : Par contre, cela m'inspire qu'il faut roder nos communications militantes. Exemple concret pour aider à la compréhension : quand le Peuple demande à être plus souvent écouté, on lui propose du référendum (c'est dans le programme de plusieurs candidats à la présidentielle 2017) et des consultations publiques (ça a été la mode ces dernières années). Sauf que quand le Peuple est noyé sous des consultations purement consultatives pour lesquelles les délais pour participer sont scandaleusement courts comme le fût la loi République numérique en France ou la réforme actuelle du droit d'auteur dans l'UE (voir http://shaarli.guiguishow.info/?VZhgmw ) alors le Peuple a perdu. On a avancé mais on a aussi beaucoup reculé. Pourtant, les élu-e-s ont écouté. Juste, nous n'avons pas la même notion de ce qu'est l'écoute d'autrui. Là où je veux en venir, c'est qu'il faut être clair sur nos exigences et ce, dès le début de toute action militante. Est-ce que ces consultations biaisées dès leur conception ne sont pas le reflet de notre inaction initiale ? Je veux dire, on a demandé à être écouté au lieu de prendre directement la parole (en contactant, chacun-e nos élu-e-s ou en proposant des actions de terrain, par exemple). Le Maître État a satisfait à notre demande de la manière qui l'arrange, pour reprendre la terminologie d'Obertone. Si l'on avait directement pris la parole, il n'y aurait pas eu cette dérive. Si le nombre de citoyen-ne-s qui se bougent le cul spontanément pour participer à la vie politique était plus important, les élu-e-s pourraient-il-elle-s encore les ignorer au point de forcer ces citoyen-ne-s à demander des consultations ? Pas sûr du tout. FIN DE L'ÉDIT.
En revanche, là où je suis d'accord avec l'auteur, c'est sur sa conclusion : qu'on partage ou non l'analyse qu'il dresse, les situations présentes n'existent que parce que le plus grand nombre de personnes le veut ou, tout du moins, ne fait rien ni ne propose rien pour aller dans une autre direction. L'exemple le plus flagrant est que l'on demande aux politocard-e-s « que comptez-vous faire sur le sujet X ? ». On attend tout d'eux-elles. On attend des solutions et de la considération des Puissants. C'est à eux-elles de créer de l'emploi, d'enlarger les pénis, etc. On attend le mensonge des Puissants, qui doit être toujours plus parfait. Pour moi, la bonne méthode est : faire (make) sans attendre quoi que ce soit et militer auprès des politocard-e-s. Ces deux modes d'action sont complémentaires. Voir : http://shaarli.guiguishow.info/?xo1oaQ
Sur la forme, le ton percutant ne me dérange pas mais le paquet de répétitions, si. Elles doivent représenter 150-200 pages. De plus, la 4e de couverture est plutôt trompeuse : « enquête sur un sujet tabou » + « Recueillant les confidences de journalistes, politiques et hommes d'influence repentis, [...] » + « République des écrans ». Je n'ai rien lu de cela. Je n'ai lu que des propos issus de coupures de presse, des pensées de l'auteur et des propos non sourcés. De plus, en quoi cela forme-t-il une enquête ? Il s'agit une analyse toute personnelle de la société française étayée par des coupures de presse, rien de plus.
Au moment de conseiller ou non la lecture de ce bouquin, je suis mitigé. D'un côté, lire une analyse et des postulats totalement différents des siens, c'est important pour l'esprit critique, c'est formateur. D'un autre côté, quand c'est si mal écrit sur la forme et le fond, quel intérêt ? :/
Points intéressants
- L'auteur nous fait quelques rappels salvateurs : les religions fraternelles sont un mensonge. Oui, même le bouddhisme (voir http://shaarli.guiguishow.info/?zl6l3A ). La révolution française a laissé place à une oligarchie (voir http://shaarli.guiguishow.info/?dAqyzw ). L'auteur découvre que la France n'a pas une conception de la liberté d'expression aussi large que celles des USA donc, oui, il y a des propos qui valent mieux que d'autres (intuitivement, j'pense à Orelsan), oui, il y a des formes d'art qui valent mieux que d'autres (l'auteur pense à l'arbre / plug anal gonfable qui fût installé place Vendôme et qui a fait scandale).
- Faut-il toujours suivre le Peuple ou est-ce que l'oligarchie aveugle et sourde a aussi profité au Peuple ? Exemples : « Dans l’opinion, si vous voyez les positions dominantes, on rétablirait la peine de mort et on virerait tous les immigrés. Donc, soyons attentifs… » ( http://www.20minutes.fr/politique/1456887-20141008-video-bartolone-estime-majorite-francais-favorable-retour-peine-mort ). On reparle de l'IVG et de 48 % des français-e-s qui y étaient favorables lors de son insertion dans le corpus législatif ? Le mariage pour tou-te-s était plus consensuel (58 % au plus bas des sondages ?). Que dire de la neutralité des réseaux qui est passée inaperçue du grand public mais qui est pourtant dans la législation européenne ?
- La recherche de l'égalité est séduisante mais ça serait un leurre : pour le-a dominé-e, il s'agit d'obtenir sans efforts la même chose que le voisin. Pour le dominant, il s'agit de renforcer son statut social "waaaaaouh, j'ai œuvré pour l'égalité, je suis bon au fond de moi" et de renforcer ainsi son pouvoir/influence. La charité peut être la forme la plus sournoise de l'égoïsme.
-
L'instrument de contrôle social le plus puissant, c'est que l'humain-e a peur d'être sanctionné-e par le groupe, a peur d'être isolé-e par le groupe. Cette réflexion de l'auteur me fait penser, qu'en effet, notre solution à tout est l'exclusion : l'exclusion d'un groupe social (association, par exemple mais il faut prendre groupe social au sens abstrait), l'exclusion de la société (prison, voir https://www.youtube.com/watch?v=AtI_CQuBxlI ), l'exclusion de la Nation (déchéance de nationalité). Est-ce bien raisonnable ? :/
- C'est tout le jeu des émissions TV style Le Petit Journal ou Touche Pas à Mon Poste : tu préfères rire avec ces chroniqueur-euse-s-là ou être exclu ? Sous-entendu : tu préfères humilier le dissident ou être exclu ? Sachant que si tu ne le fais pas, tu es déviant-e donc le jour de ton humiliation pourrait venir. C'est bien l'infotainment qui décide de ce qui est éthiquement bien ou mal en faisant applaudir ou siffler artificiellement une foule à chaque idée, à chaque raisonnement. L'ennui, c'est que nous reproduisons ça au quotidien pour tout et n'importe quoi, typiquement sur Twitter.
- J'ignorais l'image subliminale (qui n'en est pas une puisque la durée d'apparition est supérieure à 1/25 de seconde) du buste de Mitterrand dans le générique du journal TV d'antenne 2, peu avant la campagne électorale de 1988 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Message_subliminal#France .
- J'aime beaucoup la démonstration du matraquage publicitaire, je la recopie ici : « Tu sais que Carlos chantait « Tout nu et tout bronzé ». Tu sais ce qu'il faut faire en cas d'impact sur ton pare-brise, tu sais où la vie est moins chère, tu sais que les produits laitiers sont tes amis pour la vie. Parce que tu le vaux bien. What else? Ces informations n'ont pas besoin de ton autorisation pour laisser leur empreinte indélébile dans ton cerveau. ». L'auteur enchaînera plus loin avec le mythe du nuage de Tchernobyl « arrêté aux frontières » (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Cons%C3%A9quences_de_la_catastrophe_de_Tchernobyl_en_France#Controverses_sur_le_nuage_radioactif) et le mythe des épinards comme étant l'aliment le plus riche en fer, entre autres.
- Quand la presse a commencé à perdre des lecteur-rice-s, elle s'est mise à faire des décryptages, des vrais du faux, etc. qui, je le pense, sont tout aussi partiels et biaisés que leur travail précédent.
- Le sort de la gauche est d'échouer : causer d'égalité, de mixité sociale, etc. ça fonctionne uniquement en présence d'inégalités, de pauvreté, etc. Ainsi la gauche ne tentera jamais de vraies réformes dans le sens de ses idées car alors, qu'aura-t-elle à proposer aux prochaines élections ? Le sort de la gauche, c'est de laisser la droite créer les conditions économiques de la domestication par la gauche.
- La novlangue est déjà là : infirme -> personne en situation de handicap, « prendre ses responsabilités », « agir avec fermeté », « franche discussion », « vive émotion », du « citoyen » à toutes les sauces pour faire genre de l'impliquer partout (on parle même de pique-nique citoyen…), etc., etc.
Points contestables
- Pour l'auteur, l'éducation nationale serait obligatoire… Alors que ce n'est pas ce que dit la loi, j'en ai déjà parlé : http://shaarli.guiguishow.info/?_-WFTA
- Échanger avec des gens via Internet, c'est être seul. Ça aussi, j'en ai déjà parlé : http://shaarli.guiguishow.info/?s4zcVw
- L'auteur mélange police et justice quand il évoque la lutte contre "l'insécurité" … … … À faire trop de police, on ne fait plus de justice.
- Les administrations de l'État, les journalistes, les associations, les syndicats, etc. sont des salopards d'assisté-e-s abreuvé-e-s aux subventions mais l'auteur n'écrira jamais un mot de travers sur les capitalistes : ça ment avec la publicité, ça pollue, ça exploite les salariée-e-s (Marxisme) et la Terre, etc. mais ça ne pose aucun problème. De même, l'auteur ne dira mot contre les livres : une personne avec une TV est stupide, une personne avec un ordinateur est stupide mais une personne qui lit est intelligente et tout comme il faut. Bah alors, on n'insulte pas ceux et celles qui financent ton mode de vie, mon coco ?!
- L'auteur a une vision qui voudrait que le monde soit parfait. Non, Mediapart n'est pas parfait et commet des bourdes. Non, nos élu-e-s ne sont pas parfait-e-s. Simplement parce que l'espèce humaine est foncièrement imparfaite. L'important n'est donc pas d'avoir des médias parfaits, des politocard-e-s parfait-e-s, des artistes parfait-e-s, etc. mais juste d'avoir des contre-pouvoirs de partout. Tout le monde doit pouvoir avoir un regard et agir sur la chose publique : le journaliste doit révéler les magouilles des Puissants, l'artiste ou le citoyen ou les Puissants doivent aussi révéler les dérives de la presse, etc.
- L'auteur nous dit que l'art contemporain c'est de la merde, on fait semblant d'aimer, de comprendre pour se sentir supérieur au sein d'un groupe d'initié-e-s. L'art classique visait tout autant une élite : les fables de la Fontaine quand très peu de personnes savent lire… Pour faire partie des connaisseur-euse-s, il ne suffit pas d'admirer la Joconde mais de piger les techniques en œuvre pour la peindre, hein. Le langage symbolique a toujours été excluant.
- Quand l'auteur attaque les salaires des dirigeants de médias, des éditorialistes et des directeurs de publication, il oublie de prendre en considération la prise de risque : les infractions au droit de la presse ne s'attaquent pas au civil mais au pénal c'est-à-dire que c'est l'auteur et le directeur de la publication qui vont au tribunal. Et quand on voit une procédure en diffamation associée à chaque nouvelle un poil piquante, on mesure ce risque. Ça ne justifie pas des salaires totalement démesurés mais c'est à prendre en compte.
- Contradiction : l'auteur appelle à un renforcement de la responsabilité des éditeurs ou, en tout cas, que lesdits éditeurs soient plus souvent poursuivis mais, l'auteur crie à la censure de la plèbe lorsque les éditions numériques des journaux habituels modèrent ou clôturent les commentaires en ligne… … … Contradiction : la plèbe peut s'exprimer sans entraîner la responsabilité d'autres qu'elle-même, c'est ça, Internet.
- L'auteur confond plusieurs choses : le fait que des propos puissent choquer et le fait qu'il faille les censurer. Quand on appelle à la création d'un Islam de France, quand on attise la haine envers autrui en réaction à un message de Daesh, quand on me cause de déchéance de nationalité, etc., etc., oui, ça me choque car mon éthique (et non pas ma morale ni la bien-pensance du Système) estime que les choix de société qui lui sont présentés ne vont pas dans le bon sens, mais ce n'est pas pour autant que je souhaite la censure de ces propos. Cet amalgame est souvent utilisé par certains pour faire leur Calimero.
- L'auteur nous explique que la presse fait souvent deux poids, deux mesures genre un coup de feu sur un assistant photographe au sein de Libération est traité par la presse avec plus de gravité qu'un coup de feu sur monsieur ou madame ToutLeMonde. L'auteur prend cet exemple pour illustrer la caste des Puissants qui se sent agressée alors qu'elle s'en fout du commun des mortels. Il y a du vrai mais l'auteur exagère : l'humain-e est plein de biais qui font qu'un accident arrivant à l'un de nos proches nous touche plus (proximité émotionnelle), qui font qu'un attentat à Paris nous remue plus qu'un attentat au Liban survenu la veille (proximité géographique et culturelle), qui font qu'un militant de gauche tabassé par des skinheads nous révolte plus que l'inverse (proximité idéologique). Évidemment qu'il faut dénoncer ces biais mais de là à parler d'une caste qui pense uniquement à elle, y'a un gouffre.
- Je ne résiste pas à l'envie de résumer le chapitre sur le féminisme et la recherche de l'égalité entre les hommes et les femmes : les hommes et les femmes ne seront jamais à égalité car l'homme peut procréer plus souvent. Ça explique que c'est uniquement à lui de séduire : il doit payer le prix de la rareté de l'ovule. Quand un homme condamne un viol, il condamnerait seulement un vol. Le mariage était un frein a l'exploitation des femmes, ce qui lui donnait de la valeur. Même chose pour la prostitution. Même chose avant l'avortement. Bah oui parce que les relations hommes-femmes sont limitées à la seule procréation, c'est bien connu. Les hommes choisissent uniquement la beauté, les femmes choisissent uniquement le pouvoir, le rang social. C'est pour ça que les hommes de tout temps se sont efforcés de faire des trucs remarquables (art, science, sport, etc.) : pour impressionner la femelle. La parité en politique ne sert à rien car les électeurs votent pour des hommes. Joli raisonnement inversé. Même si le conditionnement social était une réalité, les femmes devraient s'auto-déterminer à leur majorité, or, ce n'est pas ce que l'on constate. Cette explication est très LOL quand elle vient de l'auteur qui t'explique, quelques chapitres auparavant que notre raison est pourrie par la pub, les médias, les biais cognitifs en tout genre.
P.-S. : ce shaarli pointe sur la première édition mais j'ai lu l'édition de poche publiée par La Mécanique Générale. Je ne trouve pas le bouquin sur le site web de celle-ci et j'ai pas franchement envie de faire un lien vers Amazon ou la FNAC.