Faites ce que je dis, pas ce que je fais, énième numéro. Mais, "à gauche", pour une fois.
« Le Canard » a « balancé des inexactitudes », a grondé Raquel Garrido, très énervée à la suite de la parution de notre article sur un arriéré de 82 215 euros qu’elle doit à la CNBF, la caisse de retraite des avocats. Deux jours après, la porte-parole de Mélenchon, ci-devant chroniqueuse télé chez Vincent Bolloré, dénonçait « un acharnement injustifié ». Demandant « qu’on [lui] lâche la grappe ! », elle invoquait les « milliers » de petits artisans et commerçants « qui ont des arriérés de cotisations ». Et rien sur les surendettés, familiers des Restos du cœur ?
Quoi qu’il en soit, « Le Canard » se doit d’être honnête. Pan sur le bec ! Deux « inexactitudes » se sont bien glissées dans l’entrefilet daté du 4 octobre.
La première apparaît de manière éclatante dans le document n° 1 ci-dessous. Nous avions parlé d’un arriéré de « cotisations sociales » de 32 215 euros, alors qu’il s’agissait d’une « dette de cotisations et contribution aux droits de plaidoirie » du même montant due à la caisse de retraite, qui en a informé ses administrateurs fin septembre.
La seconde est encore plus grave. Nous avons totalement passé sous silence le fait que Me Garrido n’a pas déclaré un sou de revenus à l’Urssaf en 2016. C’est dur d’avouer qu’on s’est trompé…
Du coup, l’Insoumise en scène a été, en mars 2016, l’objet d’une « contrainte » de 6 118 euros délivrée par l’organisme public (voir document n° 2). Et ça ne s’est pas arrangé. Le 28 septembre dernier, l’Urssaf l’a rappelée à ses obligations de déclaration et de versement : « Nous ne sommes pas en possession de votre déclaration de revenus professionnels et de vos cotisations personnelles obligatoires 2016. » Résultat, voilà Raquel Garrido victime d’une « taxation d’office ». Encore « un acharnement injustifié », à tous les coups.
« Ces documents sont caducs ou erronés », répond l’avocate au « Canard ». Elle aurait donc tout réglé en moins de dix jours ?
Devinette : qui a écrit dans un tweet, en 2014, que, « dévaloriser le financement des mécanismes de solidarité, c’est les tuer » ?
De crainte d’être accusés d’« acharnement », on ne donnera pas la réponse…
Dans le Canard enchaîné du 11 octobre 2017.