Links per page:
20 50 100
page 1 / 1
-
07/08/2024
- Dans une entrevue, Lucie Castets a déclaré que les Français expatriés devaient payer leurs impôts au fisc français, comme le font les expatriés états-uniens. Son camarade Coquerel l'a renvoyé au rapport qu'il a rédigé en 2019, concluant que ça serait inapplicable : un impôt basé sur la nationalité et non plus sur la résidence changerait totalement la philosophie de la fiscalité française. De plus, afin d'éviter la double imposition, il faudrait renégocier pas moins de 120 conventions fiscales bilatérales… à un rythme de 3 accords par an (d'après Coquerel, on ne sait pas faire plus). J'ajoute, car le Canard ne fait pas de mise en perspective, y compris avec ses articles antérieurs, qu'il y aurait ensuite trouzemilles contentieux portant sur une interprétation divergente desdites conventions fiscales par leurs signataires (exemple ici avec Pinault). Bref, Castets rejoint DSK, Sarko, Hollande et tant d'autres qui ont espéré faire raquer les Français résidant à l'étranger, rien de neuf. J'ajoute que je ne suis pas convaincu par les deux arguments : d'une manière générale, un changement très lourd n'est pas infaisable et le rythme de croisière dépend de la priorité accordée au sujet ;
- L'association des maires d'Île-de-France (Amif) organise des « voyages d'études ». Le grand classique de toute profession & regroupement professionnel qui mélange travail et tourisme et qui est financé par l'employeur (ici les mairies) pour occuper leurs élites. Virée québécoise : 2 500 € pour un maire. Les maires sont accompagnés des patrons du BTP et des fournisseurs usuels des collectivités. 60 de ces sociétés commerciales (SFR, Eiffage, Bouygues, Engie, JCDecaux, Veolia, Transdev) adhérent à Amif Partenaires, qui finance le reste des coûts des voyages. Il faut bien s'attacher la fidélité des maires ;
- Dans son livre S'amuser au Moyen Âge, l'historien médiéviste estime qu'à cette époque, il y avait 90 jours chômés par an en comptant les dimanches (ce n'était donc pas bien différent d'aujourd'hui : 52 dimanches, 11 jours fériés, 25 jours de congés payés, les RTT, 52 samedis souvent chômés, etc.). Fêtes chrétiennes dont les anniversaires des saints et des saints patrons des corporations professionnelles. Influence de l'Église les rendant obligatoires de fait. Les paysans protestent : qui va s'occuper des bêtes et des champs ? Malgré les appels à la décence, les carnavals comportent déjà des démons à tête de cerf, des hommes déguisés en femmes, des gueux en évêques, des étudiants en professeurs. Ces jours-là, les épouses ont carte blanche pour batifoler avec d'autres hommes. L'arbre de mai est planté au village pour célébrer la verdure renaissante (ce n'est pas un peu tard ?). Dîner de gésine avant un accouchement. Repas de relevaille quand la mère se relève et retourne à l'église. Pour le Canard, on est encore loin de la pointeuse et du rendement. Je ne suis pas convaincu : ne pas bosser mais être obligé d'organiser et de participer à trouzemilles événements sociaux, pas sûr que ce soit un modèle gagnant et qu'on puisse parler de jours chômés, je me méfie des comparaisons temporelles partielles ;
- Parce qu'il faut bien aimer nos tyrans, le Canard nous ressert le marronnier selon lequel les pauvres députés déchus ont bien du mal à retrouver du travail (c'était déjà le cas en 2017). Certains recruteurs voudraient s'assurer qu'ils ne retourneront pas en politique, d'autres ont peur qu'ils glandent, etc. D'autres montent leur boîte de conseil car « Quand vous perdez 4 500 euros par mois du jour au lendemain, ça fait un trou » (osef de la comparaison en absolu avec le smicard, on a tous un train de vie relatif à nos revenus). On rappellera que les députés ont une aide au retour à l'emploi différente de la population générale (j'ai pas écrit « plus généreuse », ça dépend du critère d'évaluation, suivre le lien pour les détails).
14/08/2024
- Vieille rengaine autour du découpage électoral : faut-il, comme aujourd'hui, prendre en compte les habitants d'une circonscription ou le nombre d'inscrits sur les listes électorales ? Derrière se cache la question de l'immigration (qui permet à la Seine-Saint-Denis d'être mieux représentée à l'Assemblée qu'un bled rural : 58 k inscrits pour 131 k habitants dans la 6e circo de SSD versus 135 k inscrits pour 140 k habitants dans la 3e de Vendée, donc une voix est moins diluée en SSD, donc elle pèse plus), de la ruralité, et, le Canard ne le dit pas vraiment, la question de tripatouiller comme ça arrange pour remporter une élection puisque les quartiers populaires votent plutôt à gauche (législatives de 2022 : sur les 20 circonscriptions ayant le plus faible ratio inscrits / habitants, 18 ont élues la Nupes ‒ pourquoi prendre en compte uniquement les 20 premières, qu'est-ce que ça cache ?). L'Allemagne, le Royaume-Uni, le Portugal, l'Australie, etc. se basent sur le nombre d'inscrits. La loi 2009-39 qui a autorisé le dernier redécoupage de 2010 contenait un article en ce sens, retoqué par le Conseil constitutionnel dans sa décision 2008-573 DC (points 20 à 22 et 27). Je lis surtout que le Conseil tire de la Constitution une répartition essentiellement démographique et que la loi tentait d'ajouter, comme dérogation d'intérêt général, l'évolution respective de la population et des inscrits, ce qui permet du tripatouillage par circonscription individualisée. Je pense donc que le Conseil critique plus la méthode que le concept ;
- Les pêcheurs qui remontent un engin explosif peuvent percevoir 300 € / jour / bateau (donc 3 obus le même jour = 300 €). À condition de prévenir illico les autorités et donc de stopper le travail en attendant l'arrivée des démineurs sur le bateau. D'où certains pêcheurs ne se signalent qu'en fin de journée voire stockent les obus afin de les écouler jour après jour. :D En 2021, deux marins avaient perçus 24 000 € pour 80 bombes, soit un engin déclaré chaque jour de la saison de pêche… toujours en fin de soirée. Pas louche du tout. Six mois de prison avec sursis et 400 € d'amende pour chacun. L'ensemble des chalutiers bretons peut ramener environ 1 000 engins par année puisque les côtes françaises sont un dépotoir : bombes non explosées de la deuxième guerre, surplus de munitions des deux guerres immergé pour s'en débarrasser gratos. La marine nationale dispose de 90 démineurs pour les 3 façades littorales.
21/08/2024
Rien à rapporter.
28/08/2024
- La France consomme 120 000 tonnes de merguez par an. Dès 2015, la DGCCRF écrivait qu'elle s'emploie à maintenir une pression de contrôle constante sur ce secteur en raison du taux d'anomalies récurrent important. 2016 : sur 249 prélèvements, 2/3 étaient en dehors des clous (mélange de viandes qui ne correspond pas à l'étiquette, additifs interdits). 2017 : sur 157 prélèvements, 41 % étaient en dehors des clous. Pas de chiffres plus récents, y compris du côté du ministère de l'Agriculture (qui a pris la compétence des contrôles en matière alimentaire en 2023). Une merguez standard peut contenir du cochon, du mouton, du cheval, du veau, de la chèvre, du mulet, ou de l'âne, des colorants, des conservateurs, des arômes artificiels, masse de sel, du sirop de glucose, du gras de bœuf récupéré sur les carcasses (< 40 % d'une saucisse), des os et des cartilages à gogo, du collagène au-delà de la limite autorisée (25 %), etc. Conclusion : le lieu commun qui consiste à dire que les merguez c'est du gloubi-boulga épicé est vrai.
Mon 04 Nov 2024 01:17:58 PM CET - permalink -
-
http://shaarli.guiguishow.info/?qGrwxQ
Links per page:
20 50 100
page 1 / 1