Enfin un budget qui va augmenter franchement : celui affecté aux barbouzes de la DGSE. En 2019, « la Piscine », sise boulevard Mortier, à Paris, devrait ainsi disposer de 342,922 millions d’euros pour financer ses investissements et de 465,281 millions pour payer son personnel.
A la fin de l’année prochaine, si l’on en croit les documents budgétaires du projet de loi de finances, la DGSE devrait compter 5 843 salariés. Et embaucher 200 ingénieurs ou techniciens, pour la plupart experts en cyberespionnage, en écoutes téléphoniques et en big data. Avis aux chômeurs…
Pour apprécier la générosité du gouvernement, il suffit de rappeler les sommes attribuées en 2018 à la DGSE : 285,62 millions pour les investissements et 445,6 millions pour le personnel. A comparer aux 342,922 millions et aux 465,281 millions de 2019. Soit 76,98 millions de mieux. Quel autre service de l’Etat peut se flatter d’une telle hausse de crédits ? La DGSE dispose aussi d’une autre source de financement qui, comme son budget propre, ne donne lieu à aucun débat devant les assemblées parlementaires : celui dit « des fonds spéciaux ». Leur enveloppe a été fixée pour 2019 à 67,19 millions d’euros.
Ces millions sont en principe, et ce depuis 2002, destinés à financer les actions clandestines de la DGSE, ainsi que celles de la DGSI (le Renseignement intérieur) et de la DRM (le Renseignement militaire). Il est d’usage que la dotation initiale soit régulièrement abondée par le budget de l’Etat au cours de l’année, pour atteindre près de 75 millions.
Sans plus de débat parlementaire ni plus d’explications venues du gouvernement.
Le budget 2018 de la DGSE était déjà en hausse par rapport à 2017 : +40 millions pour les salaires , +50 millions pour les investissements.
Dans le Canard enchaîné du 7 novembre 2018.