Suite de : Le Conseil contredit le Conseil.
Résultat de leurs grèves, de leurs manifs et de leurs protestations contre les audiences vidéo à la Cour nationale du droit d’asile (CNBA) : les avocats ont remporté deux victoires ! Primo, la nomination d’un médiateur, Alain Christnacht, choisi par le Conseil d’Etat et accepté par les deux parties. Il fallait au moins l’ancien négociateur des accords de Matignon en Nouvelle-Calédonie pour espérer un retour au calme ! Car le torchon crame entre la présidente de la CNBA et les défenseurs. La première raffole de ces audiences par caméras interposées ; les seconds dénoncent la distance entre les juges et les demandeurs d’asile, qui les prive de tout regard humain.
Audiences au rabais
Ce vaste désordre est dû à la loi de novembre 2018, qui supprime le consentement des réfugiés pour comparaître devant des caméras et institue deux « zones pilotes », où se sont tenues les premières audiences filmées, Nancy et Lyon, tandis que les juges officient à Montreuil (Seine-Saint-Denis), siège de la CNBA. Sauf que le médiateur vient — seconde victoire — de suspendre l’application de cette loi.
Finie, pour le moment, cette vidéo-justice, qui n’avait qu’un lointain rapport avec « Vidéo Gag »…
Dans le Canard enchaîné du 8 mai 2019.