Dans son édition du 11 octobre 2017, le Canard enchaîné met en lumière de jolies girouettes de la scène politicienne. Après tout, l'important, ce ne sont pas les idées, c'est de remporter les élections, non ?
Les voilà devenus Verts, les élus hamonistes du conseil régional d’Ile-de-France. Ils sont partis tous les dix, Hamon en tête, rejoindre leurs copains d’EELV. Pour expliquer leur départ du groupe PS, ils ont dit : « valeurs communes », « rassemblement de la gauche ». Ils ne veulent pas « participer au repli et à la division en restant focalisés sur les batailles d’appareil qui n’intéressent que les initiés ». C’est vrai que les hamonistes s’y connaissent en « repli », avec 6,35 % des voix à la présidentielle. Quant aux Verts, même pas présents, ils s’étaient très bien « repliés ».
Leur départ est donc motivé par un vrai débat d’idées, pas par des histoires sordides de vieille politique, et pas du tout dans l’optique de prendre le pouvoir à EELV et d’obtenir, en 2019, quelques députés européens.
Non, mais, quelle idée.
À quoi ça tient… Des années durant, et notamment tout au long de la dernière campagne électorale, Marine Le Pen l’a dit, répété, martelé, et tout l’état—major FN derrière elle, et l’a écrit dans ses tracts, ses affiches, ses brochures, son programme : il fallait sortir de l’euro et sortir de l’Europe. « Comme l’Union soviétique en son temps, elle n’est pas réformable car construite sur l’idéologie à l’état pur, » Et basta !
Et, on s’en souvient, le parti lepéniste se prétendant aux portes du pouvoir, certains tremblaient à l’idée que l’Europe, après le Brexit, explose sous l’effet d’un Frexit frontiste : le chaos nous pendait au nez.
Mais à peine l’anti-européen Florian Philippot viré avec pertes et fracas Marine Le Pen l’annonce : plus question de sortir ni de l’euro ni de l’Europe. fini, la souveraineté monétaire triomphante, le patriotisme économique béton, la préférence nationale sourcilleuse, la pulvérisation de l’espace Schengen !
Une fois lepénisée, la France restera sagement dans l’Europe honnie et se contentera d’« élaborer un projet de traité simplifié ». En clair, elle essaiera de réformer l’Europe de l’intérieur.
Ah, ces européistes…