Incroyable mais vrai ! Une des annexes au projet de loi de finances pour 2019 donne quelques occasions de sourire : celle qui détaille, en 55 pages, le coût de fonctionnement et le nombre de réunions des 887 « commissions et instances consultatives placées directement auprès du Premier ministre ou des ministres ».
Le lecteur y apprend ainsi que l’Observatoire des finances et de la gestion publique locales, composé de 16 membres, ne s’est réuni qu’une seule fois l’an dernier. Coût de fonctionnement annuel dela commission : 210 000 euros. Ça fait cher les retrouvailles.
Dans le même genre, les 47 membres de l’Observatoire national de la politique de la ville ne se sont concertés que deux fois en 2017, pour un coût de fonctionnement de 310 000 euros — en augmentation de 82 % par rapport à 2016, où l’instance s’était pourtant réunie quatre fois.
Quant à la commission interministérielle des données d’origine spatiale, rattachée au Premier ministre, dont le coût de fonctionnement pour l'année 2017 a été évalué à 19 000 euros, elle n’a pas jugé utile d’organiser la moindre réunion en 2017. A moins que ses 5 membres aient eu la tête dans la lune…
Les 10 membres de l’Observatoire des jeux — dont le coût de fonctionnement atteint 90 000 euros — se sont, eux, surpassés, puisqu’ils se sont retrouvés à trois reprises en 2017. Tout comme les 26 membres de l’Observatoire national de la vie étudiante. Coût de fonctionnement de leur instance : 327 000 euros. Pour bien observer, rien ne vaut la prise de recul !
A se demander pourquoi la « commission centrale des appareils à pression » (ça a existé) ainsi que la « commission des phares » ont été supprimées. Elles en faisaient vraiment beaucoup moins que les autres ?
Je propose la création d'un observatoire sur les observatoires Théodule. \o/
Je note néanmoins de la mauvaise foi dans cet article : le nombre de réunions d'un groupe ne permet pas d'exprimer la quantité de travail produite en amont par ledit groupe, une réunion sert souvent à se mettre d'accord sur des détails et à trancher les différends.
Dans le Canard enchaîné du 14 novembre 2018.