Le Pacs a 20 ans. Origines : les militants gays voulaient préserver la protection sociale et le maintien dans le logement pour le conjoint d'un défunt du sida en vogue à l'époque. Le RPR est contre. Le PS est plutôt contre. Toubon (le Défenseur des Droits actuel), la députée Boutin (et oui…) et Chirac femme s'y opposent. Le Grand Remplacement homosexuel agité à l'époque n'a pas eu lieu : 96 % des Pacs portent sur un couple hétéro. La seule critique pertinente du Pacs qui demeure encore est que, contrairement au mariage, il n'impose pas un engagement dans le temps, un soutien mutuel, etc.
(critique du livre L'Incroyable Histoire du pacs écrit par Patrick Bloche, Jean-Pierre Michel et Denis Quinqueton (Kero))
Il y a vingt ans était promulguée la loi créant le pacs (pacte civil de solidarité). C’est peu de dire que son accouchement fut long et douloureux : huit ans de polémiques, de diatribes homophobes et d’hystérie bienpensante.
En 1991, des militants gays lancent l’idée d’un contrat d’union civile, alors que les ravages du sida laissent de nombreux concubins sans guère de protection sociale et sans droit au maintien dans le logement du compagnon disparu. Comme le rappellent les auteurs (trois socialistes), le PS va réserver un accueil fort frileux à cette proposition, au point de déserter l’Assemblée en 1998 pour laisser à l’opposition le soin de rejeter un premier projet. Finalement, le pacs sera voté en 1999, avec l’appui du Premier ministre, Lionel Jospin.
La droite et l’Eglise vont se déchaîner. Qui se souvient de Jacques Toubon, garde des Sceaux, déclarant en 1995 que « l’ordre public s’oppose » au pacs ? de Christine Boutin brandissant la Bible depuis son banc de députée ? de Bernadette Chirac s’enflammant contre le « risque d’une banalisation du couple homosexuel » ? Aujourd’hui, c’est le pacs qui est banalisé : il concerne à 96 % des couples hétéros.
Dans le Canard enchaîné du 6 novembre 2019.