Je pose ça là pour les personnes qui t'expliquent que t'es vulgaire quand tu t'opposes avec virulence à des idées ou à des pratiques tout à fait détestables sur un ton qui leur paraît inconvenant. À force de vivre dans un monde remplis de ces saloperies, on en perd notre boussole morale. C'est alors facile de pointer du doigt la forme du discours du gugus qui dénonce ces saloperies. La remise en question, c'est bien plus compliqué. Il faut faire simple et court.
Vous me trouvez grossier, et moi, mon cher ami, je vous trouve vulgaire. […] Dire « merde » ou « mon cul », c'est simplement grossier. Maintenant, voyons donc tout ce qui est vulgaire. Prendre une voix feutrée et sur un ton larvaire vendre avec les slogans au bon con d'auditeur les signes du zodiaque ou le courrier du cœur. Connaissant son effet sur les foules passives, faire appel à Jesus pour vanter la lessive. Employer les plus bas et les plus sûrs moyens. Faire des émissions sur les vieux, sur la faim, le cancer… Enfin jouer sur les bons sentiments afin de mieux fourguer les désodorisants. Tout cela, c'est vulgaire, ça pue, ça intoxique. Mais cela fait partie du jeu radiopĥonique : vendre la merde oui, mais sans dire un gros mot. Tout le monde est gentil, tout il monde il est beau !
Cette satire, « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », date de 1972. Je recommande de la visionner.