Le conseil national de l’UDI a franchi, mardi, le Rubicon : il a décidé, pour la première fois, de soutenir publiquement la candidature d’un Marcheur lors de la prochaine législative partielle, qui doit avoir lieu, les 11 et 18 mars, en Haute-Garonne. La démarche n’aurait, en elle-même, rien de bouleversifiant si elle n’était pas directement liée aux tractations qui se déroulent en haut lieu depuis trois semaines.
Au nom d’Emmanuel Macron, en effet, Christophe Castaner, délégué général de LRM, a pris langue avec Jean-Christophe Lagarde, patron de l’UDI, Laurent Hénart et Jean-Michel Baylet, co-chefs des radicaux réunis, ainsi qu’avec un certain nombre d’élus de droite macron-compatibles, comme Christian Estrosi, ou appartenant à la nébuleuse juppéiste.
A tous, « Casta » a proposé une alliance et un plan d’action.
Première étape : la construction d’un cartel des « oui » pour faire adopter les réformes annoncées par Macron sur la réduction du nombre de députés et de sénateurs, l’installation d’une dose de proportionnelle aux législatives ainsi que la réforme du Conseil supérieur de la magistrature.
Vœux formulés par l’Elysée : que les parlementaires soudés par cette action commune ne s’abstiennent plus lors du vote du budget mais s’engagent à le voter en octobre. Une concorde qui ouvrirait ainsi la voie à une seconde étape, avec la création d’une liste unique, élargie, aux européennes de 2019, qui irait des Marcheurs aux juppéistes.
Tout ce beau monde se retrouverait, bien entendu, un peu plus tard, lors des municipales.
Bienvenue dans le nouveau monde de la gamberge électorale !
Ainsi se déroule une réforme constitutionnelle d'envergure dans notre pays… :( Si une tambouille à visée électoraliste est préparée en amont en coulisses, c'est que la réforme constitutionnelle va s'avérer corsée donc que nous, citoyen⋅ne⋅s allons y perdre des plumes… Ça cause tout de même de réformer les pouvoirs législatif et judiciaire, ce n'est pas rien.
Dans le Canard enchaîné du 31/01/2018.