Coucou la revoilà,la défiscalisation des heures supplémentaires ! Sarkozy l’avait inventée en 2007 pour torpiller les 35 heures. En 2012, Hollande l’avait supprimée parce qu’il ne fallait rien garder de l’héritage. Mais elle a la vie dure : la défiscalisation revient, sous le joli nom de « désocialisation », dans le budget 2019.
Evidemment, à la mode Macron : un peu de Sarko — on supprime les cotisations sociales des salariés sur le temps de travail au-delà de 35 heures par semaine ; et — « en même temps » — les heures sup continueront d’être soumises à l’impôt sur le revenu, comme l’avait voulu Hollande.
Un peu de pouvoir d’achat, mais pas trop de trou budgétaire : ce travail de dentellière bute toujours sur la même absurdité. Depuis la mise en place des 35 heures, à partir de 2000, l’Etat verse chaque année aux entreprises (en réductions de charges) une quinzaine de milliards. Et, « en même temps » que l’Etat (c’est-à-dire le contribuable) dépense cet argent pour réduire le temps de travail, il en dépense encore plus — 2 milliards chaque année — pour inciter à son augmentation.
Sapeur Camember, réveille-toi, ils sont devenus fous !
Dans le Canard enchaîné du 26 septembre 2018.