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——————————— Saturday 09, February 2019 ———————————

Du RN à LFI, la classe politique condamne la tentative d'incendie au domicile de Richard Ferrand — RT en français

Quasiment toute la classe politicienne, de la France Insoumise au Front National, en passant par le PCF, Hamon, le PS, Jadot, le MoDem, LR, Dupont-Aignan, exprime sa solidarité envers Richard Ferrand. Très bien, cela démontre, une fois de plus, qu'aucune de ces personnes me représente.

Car, oui, je cautionne la tentative d'incendie de la demeure personnelle de Richard Ferrand si sa nature criminelle venait à être officiellement confirmée par les forces de l'ordre.

Ça suffit de prendre les citoyens pour des pigeons. Ils nous disent que seuls le débat et la co-construction doivent exister ? Que seule une gentille manifestation pacifique à l'itinéraire connu et décidé par une sainte préfecture (comme lors des manifestations contre la loi Travail de 2016) est légitime ? Fort bien. Sauf que ça fait des décennies que la classe politicienne y est sourde. Pour ma part, cela fait bientôt 15 ans que je tente manifestations pacifiques, discussions avec des parlementaires, dépôts d'amendements, discussions avec les régulateurs des domaines qui m'intéressent (comme l'ARCEP), consultations publiques en vue d'un projet de loi, budgets participatifs, faux débat, etc. Le présent shaarli en rend compte. Rien de tout cela fonctionne. Ça consomme un temps fou pour aucun résultat. Le combat, dans sa forme ritualisée, est asymétrique, donc injuste.

Quand, de par ta fonction et ta passivité, tu inféodes le pouvoir législatif au pouvoir exécutif en bafouant la séparation des pouvoirs, tu cherches les emmerdes. Soyons honnêtes et francs. Il est en position de responsabilités, de changer la donne, et il n'en fait rien. Il détient l'opportunité financière et les réseaux sociaux pour exercer une autre fonction, mais il choisit de rester à ce poste. Il est responsable.

Je ne dis pas que la violence est souhaitable. Je dis qu'elle a été provoquée par une indifférence de la classe politicienne à l'égard des citoyens. À chaque fois, la classe politicienne veut contrôler les moyens d'expression du citoyen et canaliser celle-ci dans une voie qu'elle maîtrise et par laquelle elle s'assure que les désidératas citoyens seront étouffés, donc inoffensifs donc que rien ne changera. Je ne dis pas que la violence est agréable, je dis qu'elle est le dernier recours, la dernière voix d'expression qui n'est pas contrôlée par le gouvernement et qui pourrait assurer que les revendications soient entendues. Je ne suis plus mal à l'aise à l'idée de cautionner la violence physique quand les méthodes convenues via le contrat social sont bafouées en permanence par l'une des parties.

Je ne cautionne pas l'atteinte aux personnes, mais je n'ai que faire des biens matériels

Certes, je crois fortement que nos élus nous représentent : il y a, en haut-lieu, une majorité de personnes détestables qui servent avant tout les intérêts d'une unique classe sociale tout en fuyant leurs responsabilités, car il y a, en bas-lieu, une majorité de personnes ignorantes et passives qui cherchent en permanence à servir uniquement leur petit intérêt individuel tout en fuyant leur responsabilité (boulot, climat, etc.). Mais cela n'octroie pas pour autant un quelconque droit à la classe politicienne d'abuser des citoyens.

Plutôt que de continuer une escalade, je propose à nos gouvernants de revenir à une forme ritualisée du conflit social, donc à respecter l'autre partie, à se tenir à carreau et à concrétiser les volontés citoyennes.

Si tous ces politiciens condamnent cette tentative d'incendie, c'est parce qu'ils ont peur, par contagion, pour leurs petits biens, pour leurs petites personnes. Il s'agit d'une réaction avare visant à défendre leurs acquis, leur mode de vie, leur prétendue réussite, leur inaction, pas d'une réflexion structurée sur la situation.

Les prisons serrent la vis mais publient leurs plans

C'est une manie : l’administration pénitentiaire vient encore de diffuser, pour un marché public, les plans complets d’une prison, celle de Saintes (Charente-Maritime). En accès libre : il suffit de télécharger le dossier sur Internet et, hop ! tous les étages, couloirs, cellules, cours, passages, sorties, grilles, etc., apparaissent en détail, agrémentés des annotations utiles. Un régal pour les Rédoine Faïd locaux et autres candidats à l’évasion…

QHS ressuscités

Etonnant laxisme au moment où la même administration se prépare à ressusciter la plus implacable des formes d’emprisonnement, à savoir les « unités pour détenus violents » (UDV), copie des quartiers de haute sécurité (QHS) de jadis. Ces derniers, ayant engendré violences et troubles mentaux, avaient été supprimés par Robert Badinter en 1982. Au programme de ces tout modernes UDV : isolement total, mobilier scellé au sol, cour de promenade minuscule, trou dans la porte pour passer les mains afin qu’elles soient menottées avant toute sortie. « Le détenu sera constamment observé », annonce le document de 16 pages que « Le Canard » s’est procuré. Et il y sera placé pour trois mois renouvelables une seule fois… sauf s’il doit y rester plus. Cette surveillance continue permettra, entre autres, d’« apprécier la nature de son parcours incidentiel (sic), notamment à l’aune de ses déclarations ».

Quel beau cocktail de technocratie et d’humanité !

Dans le Canard enchaîné du 30 janvier 2019.

Envoyé spécial. A l'euro près - 31 janvier 2019 (France 2) - YouTube

Le contenu de ce genre de """"reportages"""" sur les fins de mois difficiles me laissera toujours sans voix… Ils montrent toujours des situations "àlacon" : famille monoparentale (dans lesquelles, en général, la femme a souvent des qualifications professionnelles insuffisantes pour s'en sortir seule, car elle a choisi de fonder une famille plutôt que de poursuivre des études, le but de l'espèce humaine, étant de se reproduire, pas vrai ?), fonctionnaire qui a tout plaqué pour suivre un mec à l'autre bout de la France (je sais bien que la sexualité est au même niveau que l'eau, l'air et la nourriture dans la pyramide de Maslow, mais il faudrait peut-être voir à pondérer), crédit immobilier hallucinant (parce que la réussite sociale, c'est d'être propriétaire, et de centaines de mètres carré, qui plus est, c'est bien connu), 2-6 gamins (parce que surpeupler la terre est notre projet), dépenses énergétiques conséquentes (transports - parce que se déplacer à pieds, en vélo ou en transports en commun c'est trop chiant -, isolation thermique déficiente de la maison à crédit), etc. Vivre c'est aussi anticiper, réfléchir, faire des choix de mode de vie, et les assumer, non ? Sinon je souscris un crédit à 1200 €/mois, je fais 12 gosses et je pleure de ne pas pouvoir m'en sortir avec mon salaire à 2800 € net/mois. Quelle est la limite du raisonnable ? Le summum, c'est quand même d'exposer que l'on ne peut pas vivre sa retraite avec 2000 € net/mois sans enfant à charge… Faut oser.

L’encombrant fichier qui “n’existe pas”…

Suite et confirmation de « Macron ressuscite les RG pour ficher les gilets jaunes ».

Il fallait faire taire les critiques et calmer les réseaux sociaux après la révélation par « Le Canard » (23/1) d’une consigne fournie aux poulets du Renseignement territorial (ex-RG) leur enjoignant de fliquer sur papier les meneurs locaux des gilets jaunes. Des porte-parole du ministère de l’Intérieur ont donc fait le tour des popotes médiatiques. « A aucun moment il n’a été constitué un fichier gilets jaunes, ont-ils répété. Un tel fichier n’existe pas. »

Dans ce cas, c’était bien la peine d’adresser aux troupes l’instruction - dont « Le Canard » a copie — de recenser nominativement les « personnalités exerçant une réelle influence sur le mouvement ou se signalant par des discours ou des commentaires vindicattfs ou subversifs trouvant de l’écho sur les réseaux sociaux ». Le tout dans une note titrée « Meneurs du mouvement des GJ ». Ça « existe » ou non, chef ?

Soucieux de prouver que ce recensement est dans les clous, l’Intérieur assure avoir agi dans le cadre du décret du 16 octobre 2009, qui permet de répertorier les « personnes dont l’activité individuelle ou collective indique qu’elles peuvent porter atteinte à la sécurité publique ». Le fichier en résultant, qui recense actuellement près de 50 000 individus, est baptisé « Prévention des atteintes à la sécurité publique » (Pasp). Il a été déclaré à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Bravo !

N’empêche que la Cnil se méfie des loustics. Il y a un an, elle a lancé un contrôle du fichier Pasp. Ils auront sûrement en tête l’article 3 du décret, qui a donné naissance au Pasp : « Il est interdit de sélectionner dans le traitement une catégorie particulière de personnes. » Les gilets jaunes, par exemple… Est-ce à cause de cet « interdit » que la Direction du renseignement territorial a ordonné à ses troupes de ne pas nourrir le Pasp mais de lui remonter discrètement les fiches numérisées, intitulées « Meneurs du mouvement des GJ » ? Malin, le poulet !

Gêné aux entournures, un officier du Renseignement crache le morceau : « Il s’agit d’une collecte pour un fichier de travail. » C’est ce qui s’appelle franchir la ligne jaune.

Avec ou sans gilet ?

Dans le Canard enchaîné du 30 janvier 2019.

Les incroyables consignes du parquet sur les gilets jaunes

Que faire des gilets jaunes interpellés ? Un courriel, que « Le Canard » a consulté, adressé par leur hiérarchie aux magistrats du parquet de Paris donne des consignes. Une vision édifiante de la défense des libertés…

Ainsi, au chapitre « suites judiciaires », la possibilité d’être relâché après une arrestation n’existe pas ! Même si les policiers pincent quelqu’un par erreur, il faut, précise froidement le courriel, « de préférence maintenir » l’inscription au fichier TAJ (pour « traitement des antécédents judiciaires »), même « lorsque les faits ne sont pas constitués ». Prenons le cas d’une femme qui, dans son sac, aurait des lunettes de piscine, très prisées des manifestants pour se protéger des gaz lacrymo. Contrôlée, embarquée « en raison de cet attirail » — comme on l’entend sans cesse, ces temps-ci, dans les prétoires —, l’interpellée, même vraiment en route pour la piscine, sera fichée. Et, plus tard, à la moindre arrestation pour une peccadille : « Madame, vous apparaissez au fichier TAJ. » Ah, c’est pas bon, ça, madame… Se faire rayer du TAJ réclame des trésors de persévérance, sans garantie de succès.

Le courriel de consignes recommande aussi le fichage, même si « les faits sont ténus ». Autrement dit, même s’il n’y a rien ou presque, ou si « une irrégularité de la procédure » a été constatée. Mieux encore, les magistrats sont priés — toujours cette prudence ! — de ne « lever les gardes à vue » que « le samedi soir ou le dimanche matin, afin d’éviter que les intéressés grossissent à nouveau les rangs des fauteurs de trouble »…

Réaction d’un porte-parole du procureur, interrogé sur ces saisissantes instructions écrites : « Ne laissez pas penser que le parquet de Paris prolonge les gardes à vue de gens qui n’ont rien fait… »

Qui donc irait imaginer pareilles horreurs ?

Dans le Canard enchaîné du 30 janvier 2019.

Chez Hanouna, on est gilet jaune à l‘écran mais pas en coulisses

Depuis le 1er janvier, le groupe Canal Plus a décidé de baisser les cachets de ses intermittents. Mais, là-dessus, pas de débat avec Marlène Schiappa !

On a réussi à faire « quelque chose de formidable en termes de démocratie », s’est extasiée Marlène Schiappa, sur C8, au terme de ses trois heures de show chez Cyril Hanouna (25/1). Le lendemain, la com’ était assurée : outre son gros million de téléspectateurs, la production s’enorgueillissait de la contribution majeure de « Balance ton post ! » au grand débat national de Macron.

Que demande le peuple ? « Sept propositions » retenues lors de l’émission vont être « directement » transmises au gouvernement par la sous-ministre de l’Egalité femmes-hommes. On y trouve, pêle-mêle, la prison pour les fraudeurs fiscaux, le retour de l’ISF ou la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité… Dans son cahier de doléances, cependant, le sauveur Cyril Hanouna a oublié d’en consigner une huitième : le pouvoir d’achat des intermittents trimant pour Hanouna Cyril. Et, en général, pour Canal Plus.

Touche à mon poste !

Pendant que l’animateur vedette de C8 joue au Petit Père des gilets jaunes et parle de créer une « banque du cœur » sur le modèle des Restos de Coluche, la précarité gangrène ses propres studios ! Depuis le 1er janvier, le montant de la paie des intermittents du spectacle — dont Canal use et abuse sur ses chaînes — a subitement dégringolé. Ses per— sonnels techniques signataires de CDD à répétition (les fameux CDDU, ou « contrats de grille ») ont perdu jusqu’à 30 % de leur cachet journalier !

Ingénieurs du son, cadreurs, chefs électro, assistants vidéo, scripts, titreurs… tout le monde est touché. Les shows « Touche pas à mon poste ! » et « Balance ton post ! », de C8, n’échappent pas à la règle : ces émissions — produites par H20, la boîte d’Hanouna — sont enregistrées dans des locaux de Vivendi avec du personnel fourni et payé par la Société d’édition de Canal Plus. Jusqu’ici, la situation n’a guère ému le meilleur ami des gilets jaunes.

Dans l’émission « Balance ton post ! », chère à Marlène Schiappa, le serrage de ceinture atteint, par exemple, 10 voire 20 euros par jour pour un intermittent chargé de la lumière. La perte sèche grimpe à 50 euros pour un assistant plateau, et même à 70 euros pour un ingénieur du son ! Dans les régies d’autres émissions, c’est pire : jusqu’à 100 euros de moins pour un cadre technique de réalisation assurant le boulot d’un chef d’antenne. C’est l’insurrection qui vient, à Canal ?

Chez Bolloré, on n’a pas jugé utile d’expliquer cette brutale mise à la diète aux principaux concernés. Un mail (limpide) leur a toutefois été envoyé mi-décembre : « Un référentiel tarifaire minimum des contrats d’intermittent entrera en vigueur afin de mettre en cohérence et d’harmoniser les pratiques tarifaires. Votre interlocuteur habituel vous contactera dans les plus brefs délais afin d’échanger individuellement sur cette nouvelle politique. » Laquelle « nouvelle politique » a été précisée oralement : « Chacun a été informé de sa baisse de salaire entre deux portes. C’est ça ou le chômage. Ceux qui refusent ne sont pas rappelés », raconte un intermittent.

Pour le groupe Canal, qui ne livre jamais le nombre officiel des soutiers qu’il emploie, le coup de rabot n’est pas innocent : Gérald-Brice Viret, le directeur des antennes, a récemment glissé, lors d’une rencontre interne, que les CDDU représentaient « de 400 à 500 équivalents temps plein ». Il y a six ans déjà, Sophie Tissier, une intermittente de « Touche pas à mon poste ! », avait fait irruption sur le plateau pour se plaindre d’une baisse de son forfait imposée par Canal. Virée, elle s’est lancée dans une longue bataille judiciaire contre le mastodonte Canal, qui a fini par l’emporter. Ironie — si l’on peut dire — de l’histoire, cette révoltée est aujourd’hui devenue l’une des figures des gilets jaunes féminins.

Vendredi soir, comme c’est dommage, ni Schiappa ni Hanouna n’avaient pensé à l’inviter…

Intéressant papier qui permet de rappeler la précarité qui règne dans le milieu des intermittents du spectacle d'une manière générale (hors Canal).

Dans le Canard enchaîné du 30 janvier 2019.

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