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——————————— Thursday 14, June 2018 ———————————

xkcd: Customer Rewards

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Interfaces réseaux haut-débit, métrologie et compteurs 64 bits

Un équipement actif de réseau informatique (switch, routeur) stocke, dans des compteurs, le nombre d'octets émis et reçus sur chaque port depuis son démarrage. Afin de mesurer un débit, les outils de métrologie (comme Cacti) interrogent un équipement réseau à intervalle régulier, en utilisant le protocole normalisé SNMP, pour relever les compteurs. Un calcul permet d'obtenir le débit à partir de ces nombres : nouveau relevé (octets) - relevé précédent (octets) / temps écoulé entre les deux relevés (secondes).

Sur combien de bits sont codés ces compteurs ? Historiquement, 32 bits. Cela signifie qu'un tel compteur peut stocker tout au plus qu'un échange de 4 gigaoctets (on stocke un nombre d'octets sur 32 bits, donc 2^32/1024/1024/1024 gigaoctets) a traversé le port qu'il représente entre deux mesures par le logiciel de métrologie. Si cette quantité est dépassée, le compteur va dans le négatif ou revient à zéro avant de recommencer sa croissance, c'est l'integer overflow habituel. Il y a perte d'information.

Or, sur des réseaux 1 gb/s voire 10 gb/s, cela arrive très vite. 500 mégabits/seconde = 62 mégaoctets/s. Il faudra donc 65 secondes pour faire déborder le compteur. 2 gb/s = 250 mo/s = 16 secondes. Si le logiciel de métrologie relève les compteurs toutes les 5 minutes, il y a de la perte d'information.

Les équipements réseaux proposent depuis longtemps des compteurs codés sur 64 bits. 2^64 octets, cela fait 16 exaoctets, soit 16384 pétaoctets, soit 16777216 téraoctets. Quand on sait que les débits les plus élevés de nos jours culminent à quelques térabits/seconde dans la pratique (sur les liaisons transocéaniques) et à quelques dizaines de térabits/seconde en laboratoire, on se dit qu'il y a le temps de voir venir avant de pouvoir transférer une telle quantité de données en 1 minute comme en 5 (intervalles de collecte souvent utilisés dans les logiciels de métrologie).

Sur des réseaux d'une capacité égale ou supérieure à 1 giga/seconde, il vaut mieux utiliser les compteurs SNMP 64 bits. Ils sont désignés par des OID différents (des index dans le grand tableau multidimensionnel interrogé par SNMP) dans la section ifMIB de la MIB-II normalisée à l'IETF, 1.3.6.1.2.1.2.2.1.(10|16) en 32 bits, 1.3.6.1.2.1.31.1.1.1.(6|10) en 64 bits, donc il faut configurer son logiciel de métrologie pour aller les chercher. Par exemple, avec Cacti, il faut créer un graphe « In/Out bits (64 bits counters) ». Attention : certains équipements les exposent uniquement si on les interroge avec la version 2 du protocole SNMP (de toutes façons, la version 1 ne devrait plus être utilisée et l'on devrait migrer doucement vers la version 3 et ses mécanismes d'authentification plus poussée et de chiffrement, m'enfin bon…).

Au taff, nous avons des liaisons 1G et 10G et un Cacti qui relève et calcule les débits toutes les 5 minutes. Au cœur du réseau, les graphes ne dépassaient jamais les 100-120 mégas. Les sauvegardes inter-sites géographiques apparaissaient à peine sur les graphes nocturnes. Après un passage en 64 bits, on a découvert que notre cœur de réseau pédale en réalité à 500-700 mégas en heures pleines. Nos sauvegardes inter-sites apparaissent à 2 gb/s pendant des heures. Les anciens graphes étaient plus en dent de scie, moins courbés, moins harmonieux, comparés aux nouveaux. Et surtout, nous mesurons désormais les mêmes débits (entrant / sortant) que notre opérateur vers les Internets.

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