Un livre de développement personnel écrit sous la forme d'un roman. Original.
Ce livre traite deux grandes thématiques : les croyances limitantes et l'inépuisable « réussir sa vie ».
La première partie a rien d'original pour qui a lu les accords Toltèques : toute notre vision des choses, toute notre vie est basée sur l'interprétation que nous faisons du monde qui nous entoure. Nous filtrons la réalité car il y a trop d'informations à assimiler par nos cinq sens. Ce que nous retenons dépend des filtres que nous appliquons et donc de nos croyances : si l'on est convaincu que le monde qui nous entoure est hostile, nous retiendront que ce chien semble dangereux, que cet homme a une démarche dangereuse, que ce plancher qui grince est dangereux, etc. Nous croyons en permanence et nous agissons de manière à confirmer nos croyances. Quelqu'un qui se pense inintéressant aura des prises de parole hésitantes, confuses, monotones, etc., ce qui le rendra inintéressant et fera que quelqu'un lui coupera la parole, ce qui confortera sa croyance : il est inintéressant. Prophétie autoréalisatrice et croyance renforcée. Nos croyances ont des effets négatifs et positifs. Même croire que tout le monde est méchant a un aspect positif : l'absence de naïveté et la protection que l'on construit autour de soi nous protégeront, alors que la personne qui pense que tout le monde est tout le temps gentil aura développé aucune protection et sera donc plus vulnérable. Nos croyances viennent de l'enfance, d'autrui, et de la conclusion que nous tirons de nos expériences. Ces conclusions peuvent être inconscientes ou être des généralisations au lieu d'être circonscrites : c'est un échec à un instant T (instant de fatigue ?), dans un lieu donné (était-il propice à cette activité ?), dans un contexte donné, avec un niveau d'expérience donné, etc. Aucune raison de ne pas réessayer après avoir corrigé ce qui fait défaut.
La deuxième partie est tout aussi classique dans le monde du développement personnel. Qu'est-ce qu'une vie réussie ? Se conformer à ses souhaits. Exprimer ses compétences. Respecter ses valeurs. Donner le meilleur de soi (l'humain s'épanouit dans l'exigence de soi et se complaît dans le laisser-aller). Rester en harmonie avec qui on est. Se consacrer à autre chose qu'à nous-même, même si c'est infime et indirect, comme un sourire pour les autres. Si l'on ne respecte pas nos valeurs, on ressent une gêne, un léger malaise, un sentiment de culpabilité. Comment savoir si l'on est en harmonie avec soi-même ? Si tu te sais mourant, quels moments de la semaine passée conserves-tu ? Si tu gardes seulement 30 % de tes activités, c'est que tu n'es pas en harmonie avec toi-même. Il faut découper ses souhaits en tâches et, pour chaque, associer les compétences requises avant de se demander si l'on les possède, si quelqu'un qui les possède peut nous aider ou si nous pouvons les acquérir. Ressentir qu'on n'arrivera pas à mener une action à bien, c'est l'affirmation consciente qu'il manque une réponse à la question inconsciente « comment puis-je réaliser cela ? ». Il faut s'entourer de gens qui te croient capable de faire ce que tu souhaites. Il ne faut pas se laisser déstabiliser par des gens qui se réconfortent en te rabaissant ou qui ont besoin que tu sois une victime afin d'être ton sauveur ou à qui ton courage leur rappelle leur absence de courage. Les choix qui nous font avancer et nous satisfont sont ceux qui nous coûtent, mais on a toujours le choix, même pour un boulot moins bien payé mais plus épanouissant qui entraîne un logement plus petit, qui, si on quitte son logement actuel, entraîne un éloignement de la famille et des amis. On ne peut pas être heureux si l'on se croit être une victime permanente des événements et d'autrui.
Quelques notes :
Je suis mitigé voire en désaccord sur les points suivants :
Évidemment, comme tout bouquin de dév' personnel, celui-ci aussi contient son petit lot de propos charlatans qui peuvent être dangereux : un placebo guérirait le cancer, « envoyer de l'amour » (ce n'est pas défini) permettrait de guérir des cellules cancéreuses dans une boîte de Petri.
Pour conclure, je ne résiste pas à l'envie de recopier cette petite blague : pourquoi un homme éjacule par saccades ? Parce qu'une femme avale par gorgées.
En bref, ce livre est agréable à lire. Il condense, sous forme de roman, des idées clés du mouvement de dév' personnel. Je ne pense pas que la méthode proposée (découper ses souhaits en actions, etc.) est efficace, entre autres car le narrateur-auteur va trop vite pour suivre la recette et acter ses choix décisifs d'où j'ai du mal à m'identifier à lui, mais, au moins, ce livre ne présente pas les fumeuses tirades vide de sens destinées à s'encourager et à résoudre tous nos problèmes, tirades habituelles dans le milieu.