La possibilité de résilier son assurance santé complémentaire à tout moment est, a priori, sur les rails législatifs. Un débat autour d’une proposition de loi allant dans ce sens, déposée par le groupe LRM en février, est en effet programmé ce mercredi 20 mars à l’Assemblée. En clair, la traduction législative d’une promesse de campagne du candidat Macron.
Le souci, c’est que cette proposition de loi macroniste ne sied guère aux mutuelles. Aussi ont-elles lancé leurs lobbyistes à l’assaut des députés de la majorité autour du thème : « Si cette proposition de loi est votée, cela va se faire au détriment des assurés sociaux, car cela risque de nous conduire à augmenter nos tarifs. » Un argument qui a fait vaciller un certain nombre de parlementaires macronistes.
« Un lobbying démentiel, qui me paraît très dangereux », a accusé le député MoDem Patrick Mignola, mardi matin au petit déjeuner des responsables de la majorité. Gilles Le Gendre, le patron des députés macronistes, a, pour sa part, promis que la proposition de loi serait votée.
Il avait déclaré avec autant d’assurance que la loi anti-casseurs passerait sans problème. En fin de parcours : 50 abstentions au sein de son groupe, et la nécessité pour Macron de saisir le Conseil constitutionnel.
Pour information.
Cet article est fortement incomplet. Lisons la """"préface"""" de cette proposition de loi :
Elle précise donc que la faculté offerte aux assurés par la loi relative à la consommation du 17 mars 2014 de résilier leur contrat d’assurance à l’expiration d’un délai d’un an à compter de la première souscription s’applique également à des contrats d’assurance de personnes souscrits par un employeur pour ses salariés.
2014 : on se dit que l'on va assurer de force un maximum de monde. 2019 : on se dit que l'on va assurer au maximum de monde sauf ceux qui ne le veulent pas. Comme disait ma grand-mère : « faire et défaire, c'est toujours du travail ». C'est désespérant… Bullshit job spotted…
La réaction des mutuelles est comique : ces organismes capitalistes, comme d'autres, prônent toujours la concurrence forcenée. Cette proposition de loi rend le travailleur moins captif, donc elle accroît la concurrence. Et, bizarrement, ça pose un problème à ces organismes. J'apprécie toujours autant de déceler ce genre de contradictions : la concurrence, c'est bien, mais pour les autres, nous on préfère une """"garantie"""" de non-concurrence offerte par l'État, communisme-style. :))))
Dans le Canard enchaîné du 20 mars 2019.