Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a condamné la France pour le licenciement de la salariée voilée de la crèche Baby Loup. Une condamnation moins remarquable par ses effets — elle n’en aura évidemment aucun sur un licenciement approuvé en 2013 par la Cour de cassation en séance plénière — que par la qualité de ceux qui l’ont prononcée.
Le Conseil des droits de l’homme, qui a succédé en 2006 au Comité des droits de l’homme — lequel fut notamment présidé par la Libye de Kadhafi et a nommé en 2017 l’Arabie à la Commission de la condition des femmes —, réunit en effet en son sein quelques-uns des meilleurs défenseurs des droits de l’honnne de la planète. Parmi eux, la Chine et l’Arabie — champions des décapitations —, Cuba, l’Egypte, le Pakistan, la République démocratique du Congo, etc. Jamais le Conseil n’a émis la moindre condamnation contre les pratiques de ses membres, dont la moitié ne répond pas aux critères d’une société démocratique.
Le Conseil, il est vrai, est assez occupé par ailleurs. Sous l’influence de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), il a, depuis sa création, adopté plus de résolutions condamnant Israël (67) que tous les autres pays du monde (61), toutes dictatures confondues. Au point qu’en 2008 le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, était « déçu par la décision du Conseil de choisir seulement un dossier régional spécifique, le conflit israélo-palestinien, malgré l’étendue et la portée des allégations de violations des droits de l’homme dans le monde entier ». Et certains de ses membres œuvrent aujourd’hui à un ambitieux projet : inscrire le blasphème religieux comme une forme de racisme.
Rien n’arrêtera l’avancée des droits de l’homme, à l’ONU.
Dans le Canard enchaîné du 29 août 2018.
ÉDIT DU 16/09 À 12H14 : dans le Canard du 05/09 : « « Le Canard » s’est emmêlé les palmes, la semaine dernière, dans l’article intitulé « Guignolade onusienne ». Il a attribué au Conseil des droits de l’homme de l’ONU la « condamnation » — en fait, un simple avis — prononcée contre la France pour le licenciement de la salariée voilée de la crèche Baby Loup. En réalité, c’est le Comité des droits de l’homme qui a émis cet avis. Une différence qui n’est pas que de nom : le Conseil onusien réunit une cinquantaine de pays, dont certains fort peu préoccupés par les droits humains, alors que le Comité est composé de 18 « experts » indépendants. Le coupable s’engage à apprendre par cœur l’organigramme des Nations unies. » FIN DE L'ÉDIT DU 16/09 À 12H14.