La camelote militaire française serait utilisée contre des civils au Yémen, dans le Sahara occidental, en Égypte, en Indonésie et au Cameroun.
Le député de Haute-Garonne Sébastien Nadot, dissident de LRM, continue sa croisade solitaire contre les ventes d’armes françaises utilisées contre des civils au Yémen. Il réclame en vain, depuis un an et demi, la création d’une commission d’enquête à ce sujet. Le 23 septembre, il a sèchement rappelé par recommandé au président de l’Assemblée, Richard Ferrand, l’obligation pour la commission des Affaires étrangères de statuer sur cette demande. En dépit de l’obstruction, depuis des mois, de sa présidente, Marielle de Samez (MoDem)…
Pour tenter de contourner ce blocage sur le Yémen, Nadot étend désormais sa demande à d’autres pays. Ce trublion vient de déposer un nouveau projet de commission d’enquête portant directement sur le très discret organe, composé de hauts fonctionnaires, chargé d’autoriser au cas par cas les ventes d’armes : la commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG).
Commissions impossibles ?
Nadot invoque non seulement l’utilisation contre des civils au Yémen de canons Caesar saoudiens ou de chars Leclerc émiriens, mais aussi le déploiement de Mirage F1 marocains au Sahara occidental. Ainsi que la présence de missiles américains antichars Javelin, au départ vendus à l’armée française, dans une base du maréchal Haftar en Libye.
Ces missiles Javelin ont été """"oubliés"""", par la DGSE, dans une base militaire libyenne. :')
Il pointe également du doigt l’usage de véhicules blindés légers Mids et Sherpa par des bataillons d’élite en Egypte dans des opérations de répression pouvant viser des civils. Idem en Indonésie et au Cameroun, où des hélicos ou du matériel de fabrication française ont aussi été engagés contre des civils…
Le pays des droits de l’homme laisserait commettre de pareilles bavures ? Impensable.
Dans le Canard enchaîné du 2 octobre 2019.