En ce qui me concerne je n’ai aucune haine envers qui que ce soit, j’ai des colères et des combats au niveau systémique, pour ce qui est des personnes, je juge au cas par cas.
Mais arguer de l’honnêteté de la majorité des employeurs pour par exemple casser le droit du travail est pour moi un non sens. On entend plus que cette chansonnette “il faut faire confiance” dans la bouche de nos gouvernants dirigeants. Il ne peut être question de confiance dans ces affaires. La loi est entre autre là pour protéger du pire. Cette position c’est pour moi comme vouloir adoucir la législation sur le crime organisé au prétexte que la plupart des citoyens sont honnêtes. C’est irresponsable.
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Dire « Faut arrêter avec le méchant patron », c'est aussi avaliser nos privilèges dans la société actuelle : ce propos est tenu exclusivement par des personnes pour qui la vie va tranquillement, des personnes qui n'ont jamais connu la précarité, le chômage, les conditions de travail déplorables voire inhumaines, le harcèlement, les licenciements économiques, etc. Donc de leur balcon, le paysage est magnifique. Pourquoi changer ? Dire « tout ce que tu viens de lister ben ce sont des choses tristes mais qui peuvent arriver », c'est faire preuve de bien peu d'empathie et de solidarité en mode « ma gueule va bien, merci ».
La loi est aussi un instrument normatif qui consigne les idéaux d'organisation de la vie en commun désirés par la société à un instant T. On a choisi de punir les crimes de sang, de construire nos habitats selon telles règles, de s'exprimer de telle façon entre nous, d'avoir ou non une filiation comme ceci et comme cela, de s'associer dans tel cadre, de travailler dans tel cadre, etc. Dire « Faut arrêter avec le méchant patron », c'est (s')empêcher de penser, c'est (s')empêcher de vouloir et de décider collectivement d'une autre forme d'organisation de nos sociétés, c'est acter que tout est figé, que rien ne change.
Dire « Faut arrêter avec le méchant patron », c'est aussi extrême que de s'exclamer « à mort tous les patrons ! ». Où est le juste milieu ?