Un véritable révolutionnaire que ce Moham med ben Salmane (MES) ! Le 4 janvier, le prince héritier du royaume saoudien a fait embastiller 11 princes pour « perturbation à la paix civile et à l’ordre public » (« Les Echos », 9/1). Faut dire que les représentants de cette branche cousine avaient poussé le bouchon un peu loin en organisant un sit-in devant le palais… Les seigneurs du désert protestaient contre l’abolition de leurs privilèges. Désormais, les malheureux devront payer, comme tous les autres Saoudiens, une TVA de 5 % et leur note d’électricité. De quoi péter les plombs !
Inflexible, MES qui veut réduire la dépendance de son royaume au cours de l’or noir, a expédié les 11 contestataires, non pas en résidence surveillée dans un hôtel de luxe, mais dans une vraie prison de haute sécurité. En novembre, l’héritier avait fait enfermer 200 personnalités au Ritz-Carlton de Riyad. Une douzaine d’entre eux auraient recouvré la liberté moyennant finances. Mais pas le plus emblématique : le prince Al-Walid ben Talal refuse de verser les 6 milliards de dollars réclamés, soit un septième de sa fortune.
Un crime de lèse-majesté !
Encore un endroit joyeux et juste sur la planète…
Dans le Canard enchaîné du 10 janvier 2018.