Covoiturage, échanges d'appartements, paniers locavores… l'économie circulaire est chaque jour plus présente dans notre quotidien. Mais est-il possible en 2016 de vivre 100% collaboratif ? Eugénie Ravon a relevé le défi pendant 2 mois : se loger, se nourrir, travailler, se déplacer… toute sa vie a été revue et corrigée pour correspondre à ces nouveaux modes de consommation.
J'ai bien aimé ce documentaire financé par Le Bon Coin et incarné par une comédienne (point de journaliste ici). J'en recommande vivement le visionnage.
Quelques notes :
- Économie collaborative : codification (via un système de notation, généralement) de pratiques et de relations sociales qui existent depuis des lustres (le troc, le marché de l'occasion, le voyage en stop, le prêt d'un bout de canapé/piaule, ce n'est pas nouveau). Pair-à-pair : mise en relation des détenteur-rice-s de moyens de production avec des utilisateur-rice-s. Chacun-e devient producteur-rice/acteur-rice. Reprise en main des choses, de son autonomie, du temps. Recréer du lien social. Micro-mondes, micro-communautés.
- Exemples : vente directe, logement, co-voiturage, coopératives alimentaires, AMAP (pas évoqués dans ce documentaire), savoir genre Wikipedia (le nom est juste évoqué dans un entretien dans le reportage), création artistique, fabriquer soi-même ses objets courants genre un tabouret (les imprimantes 3D ne sont pas évoquées), Fournisseur d'Accès à Internet genre FFDN (pas évoqués), village auto-géré, etc.
- Ce documentaire tente d'introduire, de manière brouillonne, une distinction fort importante entre des capitalistes profiteurs (Uber, Popchef, etc.) et du collaboratif humain (Wikipedia, LBC, covoiturage, AMAP, fabriques de quartiers, etc.). Les jobs à la demande où il n'y a plus de salarié-e-s mais uniquement des prestataires de services, c'est ce que le capitaliste véreux à toujours voulu : flexibilité, précarité, charges en baisse, profits en hausse, le patronat roi, etc. Oui, ces prestations précaires peuvent répondre à des demandes genre une personne désireuse de travailler beaucoup sur peu de temps dans le but d'accumuler de la thune pour monter un projet ou genre arrondir les fins de moi ou genre faciliter l'accès à """"l'emploi"""" à des personnes exclues du marché du taff, mais qu'on ne nomme pas ça collaboratif afin de faire jeune et branché mais qu'on utilise le vrai terme : prestation de service.
- Il semblerait, qu'en réalité, l'hôtellerie française a très peu souffert d'Airbnb à part le créneau 2-3 étoiles.
- Quelques inconvénients : les transports peuvent être plus long (covoiturage), vie privée réduite (airbnb), possiblement trop de liens sociaux (mêmes personnes, tout le temps, à toutes les occasions de la vie (coloc', travail, repas, AG, etc.)) dans les villages auto-gérés, avoir le temps (et l'envie) de revenir aux fondamentaux (genre la coopérative alimentaire suppose que ça ne sera pas des repas déjà tout préparés donc il faut cuisiner).
Comme ce documentaire est difficile à trouver en dehors de Youtube et que la diffusion et la préservation du savoir me semble être la priorité, j'en mets une copie à disposition : 60 jours collaboratifs.