G7 2019 : autorisation de défiler dans Bayonne contre annulations d'actions de désobéissance civile ? C'est pour cela qu'il faut former des comités informels qui conduisent des actions informelles : pas de chef, pas de contrôle du mouvement par l'opposant (le gouvernement, dans le cas présent).
Si les rues de Bayonne, d’Hendaye et d’autres communes basques ont été relativement plus tranquilles que ne l’anticipaient les journalistes, c’est notamment pour une raison difficile à avouer : les discrètes négociations menées par Laurent Nuñez, le sous-ministre de l’Intérieur.
Pendant des semaines, il a été la cheville ouvrière des contacts entre les organisateurs du contre-sommet du G7, les dirigeants de la mouvance nationaliste basque, le maire PS d’Hendaye, Kotte Ecenarro, et la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.
En échange d’une annulation de sept rassemblements de désobéissance civile, les responsables des deux groupes d’activistes locaux ont obtenu l’autorisation officieuse de défiler le dimanche dans Bayonne, lors de la marche dite « des portraits » (à l’envers).
Précision biographique : Laurent Nuñez fut sous-préfet de Bayonne de 2010 à 2012. Et, apparemment, il s’y est fait des relations. Au moins utiles…
Peut-être aussi que la mobilisation a été moindre car le sujet du G7 a subitement changé pour passer des inégalités à la forêt amazonienne qui brûle (alors que ça fait des décennies qu'elle brûle en grande quantité pour les besoins d'une agriculture intensive, juste le blanc occidental centré sur son nombril était ignorant) doublé d'une rencontre prétendument surprise entre les USA et l'Iran, ce qui a rendu caduque la mobilisation des associations spécialistes des inégalités et a prit de court les assos spécialistes du climat ? Mais l'important, c'est que Macron soit satisfait de son show, non ?
Dans le Canard enchaîné du 28 août 2019.