« Aux Philippines Rodrigo Duterte a promis de lancer une campagne impitoyable contre la criminalité après sa victoire sans appel à la présidentielle. [...] Rodrigo Duterte a séduit avec un langage cru et des propositions expéditives sur deux des fléaux de la société philippine : la criminalité et la pauvreté.
[...] A côté de lui, Donald Trump apparaît comme un homme politique raffiné et nuancé. Rodrigo Duterte a séduit ses fans avec des propos vulgaires et des menaces de mort proférées tout du long d'une campagne outrancière. Il a ainsi traité le pape de "fils de pute" parce qu'accusé de provoquer des embouteillages monstres lors d'une visite à Manille. Il s'est constamment vanté de ses relations adultères. Il aime apparemment beaucoup parler de la vigueur de son pénis. Et il a surtout provoqué l’indignation avec une plaisanterie sur le fait qu'il aurait aimé passer en premier pour violer une jolie missionnaire australienne lors d'une émeute dans une prison en 1989. Ou encore, cette promesse de tuer tous les dealers, les braqueurs et les vauriens. [...] Interrogé sur le sort qu’il réserverait à ses enfants s’il apprenait que l’un d’eux se droguait, il a tout simplement répondu : « Je le tuerais. »
[...] Rodrigo Duterte est totalement décomplexé face à la religion dans un pays pourtant très catholique. Il soutient même le mariage gay. Il se définit comme libéral populiste anti-élite.
Trois décennies après la révolution qui avait chassé Ferdinand Marcos, les détracteurs de Rodrigo Duterte ont mis en garde contre le risque d'une nouvelle phase de dictature et de turbulences. Mais à l'heure où la forte croissance de l'économie de l'archipel ne se traduit par aucune amélioration notoire du niveau de vie du plus grand nombre, Rodrigo Duterte semble avoir tapé juste en dénonçant les échecs des élites.
Selon, l’ONG Human Rights Watch, Rodrigo Duterte traîne la réputation d’avoir au minimum fermé les yeux sur des escadrons de la mort ayant sévi dans sa ville entre 1998 et 2008. Ceux-ci seraient responsables de la mort ou de la disparition d’un millier de personnes. En 2009, Rodrigo Duterte avait commenté : « Si vous faites une activité illégale dans ma ville, si vous êtes un criminel qui s’en prend aux innocents de cette ville, aussi longtemps que je suis maire, vous serez une cible légitime d’assassinat. [...] Oubliez les lois sur les droits de l’homme!», avait lancé celui qui est accusé d’avoir organisé à Davao des escadrons de la mort qui auraient tué plus de mille personnes.
[...] ou encore se passer d'un Congrès qui n'obéirait pas même si la constitution philippine ne le permet pas. »
Sources (en plus de celle pontée par ce shaarli) :
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http://www.leparisien.fr/international/philippines-le-tonitruant-populiste-rodrigo-duterte-elu-president-09-05-2016-5780841.php
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http://www.liberation.fr/planete/2016/05/09/le-populiste-rodrigo-duterte-remporte-la-presidentielle-aux-philippines_1451338