L'ONG belge Transparencia milite pour l'accessibilité des données publiques. Elle a obtenu la publication, à l'avance, des documents préparatoires de certains conseils municipaux. Elle a produit un outil, Cabineto, qui permet de consulter la composition des cabinets des maires. La Belgique dispose de 6 CADA. :O Contrairement à la France, le patrimoine des élus n'est pas public, seul un juge peut le connaître.
Et si la transparence était une histoire belge ? Une ONG milite pour l'accessibilité des données censées être publiques et plus de transparence dans la vie politique. Pas con !
Proverbe d'outre-quiévrain : « Si vous avez compris la politique belge, on vous a mal expliqué. » Mais, même si le vote y est obligatoire, un pays qui est resté aussi longtemps sans gouvernement ne peut pas être totalement mauvais. En tout cas, l'exemple de l'ONG Transparencia peut inspirer !
En effet, souligne Ariane Thibault, le but de cette organisation, c'est de « rendre les documents publics accessibles ». Une problématique que l'on connaît bien en Paca puisque la surveillance du citoyen - dans l'espace public comme sur le web - n'a d'égale que l'opacité de la vie censée être publique, l'open data n'étant bien souvent qu'une vaste fumisterie.
« L'accès aux documents permet de faire vivre la démocratie, poursuit la responsable de l'ONG. À Mons et à Boisfort-Watermael, on a réussi à obtenir la publication des documents préparatoires des conseils municipaux une semaine à l'avance. » Avant ce succès, face au refus initial des autorités locales de les communiquer, l'association avait monté un site web en y publiant les documents qu'elle était parvenue à se procurer ! Un activisme bienvenu au regard de la difficulté chronique de nombreux élus provençaux d'opposition pour avoir les documents en temps et en heure…
Autre fait d'arme : « À Namur, le comité local a mis la main sur un compte-rendu du conseil municipal que la mairie avait refusé de donner et, avant de le publier, nous avons fait le tri entre les informations d'intérêt public et ce qui relève du huis-clos. » Une forme de démocratie 2.0 que prolonge le site web de l'ONG en recensant demandes de documents et réponses. Sans oublier Cabineto qui permet de connaître la composition des cabinets.
De fait, les situations sont contrastées. Si, en Belgique, il n'y a pas une seule commission d'accès aux documents administratifs mais six, elles ne mettent qu'un mois pour répondre contre plusieurs en France. A contrario, note la militante, « en Belgique, les élus ont l'obligation de rendre publics leurs mandats mais pas leur patrimoine. Il n'y a que le juge qui peut le connaître.
Une pudeur étonnante au pays du Manneken Pis ! En tout cas, alors que l'ONG cherche à nouer des liens avec Anticor et les médias locaux, pour notre prochain « palmarès des villes à fuir » et les municipales, le Ravi ne fera pas l'impasse sur cette obscure question de la transparence. C'est clair ?
Dans le numéro de septembre 2019 du Ravi, journal satirique en PACA.