La première fois que j'ai lu quelque chose sur les accords Toltèques, c'était chez Zythom. Il y a quelques mois, une collègue m'en a reparlé. Cela tombe bien puisque je lis actuellement d'autres livres de la catégorie développement personnel. Pas par passion, par besoin… J'essaye de trouver de la documentation potable pour améliorer mes relations avec autrui, qui ont pris une bonne dose de plomb dans l'aile ces dernières années, tendance perte de foi totale en l'humanité et cœur ostracé.
Bon, je te rassure tout de suite, je ne perçois pas les accords Toltèques comme le Guide ultime, mais on y trouve tout de même des notions qui gagnent à être diffusées : le fait que les propos d'autrui, y compris les insultes, ne t'engagent pas tant que tu ne le décides pas, le fait que l'amélioration de tes relations avec autrui commence par l'amélioration de tes relations avec toi-même, le fait que tout le monde vit dans un monde qui lui est propre, créé par son interprétation du réel, etc.
Il me reste un point d'incompréhension malgré mes quatre lectures : comment appliquer les accords toltèques au quotidien, c'est-à-dire comment effectuer un suivi de nos comportements ? Un suivi subjectif a-t-il un intérêt ?
Le livre de référence de Don Miguel Ruiz. Il nous présente 4 accords qui forment une philosophie de vie qui nous aide à nous débarrasser des accords limitants que l'on a conclus (parole blessante que l'on a cru, croyance destructrice que l'on a cru, etc.) et à retrouver la liberté personnelle. Je le trouve moins bien écrit que Le cinquième accord Toltèque en cela qu'il n'explique rien : tout est présenté comme une évidence, une vérité incontestable. Quand l'auteur manipule des concepts de sociologie ou de psychologie, il ne les mentionne pas et il préfère les substituer par son propre jargon. Je trouve ça dommage, car ça empêche l'adhésion des personnes qui ont besoin de comprendre, de tout expliquer.
Mes notes ci-dessous.
Généralités :
- Notre domestication (éducation) est basée sur la peur d'être puni ou de ne pas être récompensé. Cela nous amène à rechercher en permanence l'attention d'autrui, par peur d'en manquer. C'est aussi lors de la domestication que l'on inculque les croyances et les valeurs de la société (ce que l'auteur nomme le rêve de la planète). L'auteur accorde très peu de liberté à l'adulte moyen, qu'il ne semble pas croire capable de changer de valeurs ;
- Cette domestication crée dans notre esprit un Juge et une Victime. Le premier juge tous nos comportements et actes à la lecture du Livre de la loi qui est la somme de nos croyances, de nos interprétations, etc. La deuxième subit la décision du premier « je ne suis pas assez bon », « je suis moche », etc. . L'auteur note que ce mécanisme n'est pas juste, car, contrairement à la justice, nous nous jugeons et nous nous punissons plusieurs fois pour un même comportement en nous en souvenant et/ou en rabâchant aux autres leurs erreurs passées ;
- Nous recherchons la vérité, car nous ne contrôlons pas notre besoin de donner tort aux autres ;
- La recherche de la perfection, inatteignable, provoque forcément des dégâts sur l'estime de soi… d'où un mal-être permanent ;
- Il faut faire ce que l'on veut, ce dont on a envie, être soi-même, sauvage comme un enfant avant la domestication, il faut faire face à nos peurs. Il n'y a pas de liberté tant que nous agissons dans le but de plaire à quelqu'un d'autre que nous ;
- Appliquer la recette Toltèque : dresser un inventaire des croyances limitatives et les briser une à une ;
- Pardonner, ce n'est pas faire une fleur à autrui, c'est aussi agir par compassion avec soi-même ;
- Les accords Toltèques ne consistent pas à réprimer ses émotions (elles sont utiles !), mais à les contrôler, c'est-à-dire de les exprimer au bon moment, sous le bon format ;
- Les accords Toltèques consistent à jouir de la liberté dans la sagesse, non dans l'innocence comme le fait un enfant. La différence, c'est la connaissance de ce qui nous limite et l'action permanente pour tenter de s'en émanciper ;
- Ne pas juger autrui, ne pas chercher à avoir toujours raison ;
1er accord : que votre parole soit impeccable - parlez avec intégrité, dites uniquement ce que vous pensez, n'utilisez pas la parole contre vous-même ou pour médire autrui
- Ne pas utiliser la parole dans un but de revanche, de peur, de haine, de médisance, de culpabilisation, de mensonge (même par omission) ;
- Ne pas dire des choses contre soi (exemple : « je suis mauvais ») ;
- Toujours exprimer précisément ce qui ne va pas. Ainsi, à un enfant bruyant alors qu'on a mal à la tête, ne pas dire « silence ! t'as une voix horrible ! », mais dire « silence ! j'ai mal à la tête ». La première formulation amène l'enfant à se forger une opinion négative de lui-même : quelqu'un m'a dit que j'ai une voix horrible, je ne prendrais plus la parole en public, je ne chanterai plus, et je souffrirai de ne pas le faire. La deuxième décrite mieux la réalité : le problème n’est pas la voix de l’enfant, mais le mal de tête ;
- Je reste bloqué sur un point : dire « tu devrais faire ci ou ça » est une parole empoisonnée alors que dire « moi je fais comme ci, comme ça » ou « viens, on va faire ci ou ça » est une parole impeccable. Pour moi, dans les deux cas, le message de fond reste identique : tu fais mal… ;
2e accord : quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle - ce que les autres disent et font n'est qu'une projection de leur interprétation de la réalité, de leur rêve à eux
- Une insulte ne te concerne pas. Elle est la parole empoisonnée d'autrui qui exprime un malaise. Elle est son interprétation de la réalité. Cette interprétation n'est pas meilleure que la tienne. Exemple : « t'es gros » est une croyance, un sentiment, la peur de ce qui est différent de soi. Gros par rapport à qui, à quoi ? Répondre à cela, c'est défendre un point de vue, vouloir avoir raison à tout prix et chercher à se faire accepter… alors que personne d'autre que nous sait qui nous sommes. L'auteur expose même que lui dire « Ho Miguel, tu es dégoûtant, comment peux-tu dire ça ! » ne l'affecte pas, pas plus que les remontrances d'un chef de bureau ;
- Tout nous concerne, mais il faut sortir de l'idée que nous sommes responsables de tout ce qui arrive et, qu'en cela, nous y pouvons quelque chose. Notons que je déforme la parole de l'auteur : lui explique que rien de ce qui nous entoure nous concerne, mais je trouve ça dangereux (je pense au changement climatique, par exemple) ;
- Il convient de ne pas en faire une affaire personnelle car, quand trop de voix intérieures nous parlent, on ne sait plus ce que l'on veut, donc on n'agit plus. C'est ce que l'auteur nomme le mitote ;
- Il n'y a pas besoin de s'en remettre à autrui, pas besoin de faire confiance à ce qu'autrui dit ou fait, mais seulement de faire confiance à notre capacité de faire des choix responsables (en accord avec nos valeurs ? L'auteur n'explicite pas ce point) ;
- Si autrui rejette ta demande, ce n'est pas grave, il n'a pas porté un jugement sur toi, mais sur l'intégration de ta demande à son rêve (ses croyances, son interprétation de la réalité, etc.) ;
3e accord : ne faites pas de suppositions - ayez le courage de poser des questions et d'exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendu et drame
- Exemple de poison : « on est ensemble depuis x mois, on s'aime, tu aurais dû savoir et combler mon attente ». Ceci ne fonctionne pas, jamais. Il faut avoir le courage de poser des questions, d'exprimer ce que l'on ressent, d'exprimer ce que l'on veut. Ne pas supposer qu'autrui pense et ressent comme nous ;
- Nous recherchons des réponses à tout pour nous rassurer, alors autant trouver la bonne réponse, c'est-à-dire pas une de substitution qui nous permet d'éviter d'aller au front ;
4e accord : faites toujours de votre mieux - votre « mieux » change d'instant en instant, quelles que soient les circonstances, faîtes simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger, de vous culpabiliser et d'avoir des regrets
- L'auteur parle bien de « votre mieux », pas de « toujours mieux ». Il ne s'agit pas d'essayer de faire plus que ce dont on est capable, mais de s'assumer tel quel. Notre mieux fluctue. Exemple : si l'on est malade (toux carabinée), notre mieux est de rester au lit. Ce n'est pas glorieux, mais si c'est le maximum que nous pouvons faire, alors c'est OK ;
- Il faut agir par envie, non par appât d'une récompense, sinon on court droit à la frustration ;
- Il faut apprendre de ses erreurs, qui sont inévitables, ne pas se blâmer en boucle pour ça ;
- Il ne faut pas vivre dans le passé, se souvenir en permanence de ce qui nous fait mal, de nos échecs, des paroles blessantes que l'on a reçues, etc. ;
- Il faut appliquer les accords Toltèques progressivement : un jour entier, puis une semaine entière, puis un mois, puis… Il y aura forcément des échecs, des moments de rechute. Il faut accepter de tomber et de recommencer ;
L'auteur énonce aussi des idioties :
- « Quel animal peut parler ? ». Heu… Quasiment tous ? Même les arbres échangent de l'information… ;
- Hitler aurait foutu la grouille tout seul rien qu'avec sa parole. Heu… L'auteur éclipse quand même tout le volet misère économique qui a entraîné une misère sociale donc une violence sociale… ;
Dans cet autre livre, Don Miguel Ruiz expose les 4 accords Toltèques sous un jour nouveau, y ajoute un cinquième accord à passer avec soi-même, et présente la Voie Toltèque (maîtrise progressive de soi). Je trouve cet ouvrage plus précis, mieux rédigé, plus agréable à lire et plus pédagogique que l'ouvrage de référence présenté ci-dessus. Même si l'auteur ne source toujours pas les notions de sociologie et de psychologie bien connues qu'il utilise, il explique beaucoup plus les notions qu'il manipule, assez pour qu'elles ne semblent plus tomber de nulle part.
Bref, je recommande la lecture de ce livre, plutôt que du livre Les quatre accords Toltèques.
Mes notes ci-dessous.
- Autrui défini qui nous sommes par effet miroir, ce que l'on doit être, ce que l'on doit faire ou non, l'apparence à avoir ou non. Sauf que ce miroir est déformant, il correspond à la seule volonté de celui qui énonce. Tiens, on retrouve des concepts chers à Sartre :) ;
- Il y a une contradiction de fond : nous recherchons la perfection pour plaire à autrui, mais, comme elle est inatteignable, cela diminue notre estime de soi (qui est la différence entre ce que nous croyons être et ce que nous voulons être), ce qui nous rend tristes ;
- Nous recherchons la beauté, la liberté, le bonheur, etc. comme une échappatoire afin de revenir à un état de liberté personnelle, comme le bébé qui explore le monde, qui évite la douleur, qui profite de sa vie et qui ignore qui il est et à quoi il ressemble, état que nous avons perdu lors de notre domestication ;
- Nos interprétations sont des accords en cela que nous les reconnaissons vraies, sans quoi elles ne peuvent pas nous affecter. Exemples d'interprétation : le sens d'un mot, d'une œuvre d'art, d'un arbre. Un arbre n'est pas beau, grand, petit, moche, il est l’ensemble des propriétés que nous rangeons sous le terme plus simple d’« arbre » (c'est la réalité), c'est nous qui le voyons petit et moche en fonction de nos croyances, des concepts que nous avons manipulés dans le passé (c'est une interprétation). Nous percevons la réalité, mais nous comprenons et exprimons un point de vue de la réalité, une interprétation. C'est que l'auteur nomme le rêve permanent ;
- Nous préférons accuser les autres de la souffrance que nous cause notre propre rêve permanent au lieu d'en assumer la responsabilité puisque c'est notre rêve. Personne peut nous sauver. Le seul sauveur de notre monde, c'est nous même ;
- Il n'y a pas un rêve permanent unique, mais un rêve permanent par personne. Chacun de nous vit dans un monde dédié, un rêve distinct, un film, une histoire propre. Chacun se soucie avant tout de lui-même. C'est pour ça qu'il ne faut pas se soucier de l'image que nous donnons de nous-même dans notre rêve : les autres s'en fichent, ils jouent dans leur film et re-interprêtent leur perception de nous-même pour l'intégrer à leur rêve, à leur film ;
- Les conflits entre personnes viennent d'ici : on veut que les personnages secondaires de notre film (nous sommes le personnage principal) jouent dans notre film de la manière dont nous le voulons. Sauf qu'ils s'en fichent, ils jouent déjà dans un autre film dans lequel ils ont le rôle principal : leur film ;
- Il faut ignorer le rejet, le refus, la médisance, les reproches, les opinions. Il ne faut pas y répondre. Il ne faut pas croire la déformation du réel que sont notre rêve et le rêve de la planète (l'ensemble des croyances communément admises). Si tu revenais au 14e siècle, les gens de l'époque auraient peur de tes croyances et de ton savoir ! Nous sommes toujours ignorants. Les croyances futures ne seront pas celles d'aujourd'hui. Il faut différencier le réel de l'interprétation, comprendre l'intention qui sous-tend les symboles (les mots, par exemple), c'est ce que l'auteur nomme la conscience ;
- Ni mon rêve, ni le tien, ni le rêve de la planète sont vrais, mais nous le supposons, ce qui nous rend perméables. Ma souffrance, c'est moi. C'est moi qui la génère par mes interprétations ;
- Autre supposition idiote : « il est méchant, mais il obtient tout ce qu'il veut », donc je vais me comporter de la sorte ». Faire ça, c'est se laisser consumer par l'envie et la colère, c'est notre ombre noire qui parle, qui exprime un malaise causé par la manière (extrême ?) dont nous pratiquons nos croyances ;
- 5e accord : soyez sceptique, mais apprenez à écouter. Toujours se demander si quelque chose est réel ou s'il s'agit d'une interprétation. Il n'y a pas lieu d'émettre une opinion sur l'idée d'autrui qui est uniquement l'expression de son rêve personnel. Elle se respecte. Ne pas se croire soi-même. « Ce que je comprends est ce que l'autre semble exprimer » est une interprétation. « Je suis moche, gros, etc. » est un mensonge (car, pour l'auteur tout le monde est parfait dans l'absolu), une parole envers soi-même qui n'est pas impeccable. Toujours se demander si un message décrit la réalité ou est une interprétation. Apprendre à écouter signifie lire le rêve d'autrui, son intention et le respecter ;
- On peut apprécier sa vie comme l'on apprécie un roman ou un film : on sait que ce n'est pas vrai, mais on en profite car ça nous fait plaisir ;
- Voie Toltèque : passage de l'attention première (attention captée par le rêve de la planète, perte de sa liberté personnelle) à l'attention seconde (déclarer la guerre aux mensonges et aux croyances limitatives), puis à l'attention tierce (absence totale de jugement, de soi et des autres, vision des choses telles qu'elles sont) ;
- Il n'y a pas besoin de symboles (comme des mots) pour justifier l'existence. L'existence est, tout simplement ;
- Il faut arrêter de chercher du sens dans absolument tout… Et surtout, ne pas se mentir : tu sais ou tu ne sais pas quelque chose, mais dans les deux cas, tu dois accepter cet état de fait et ne pas essayer de compenser ;
- Ce livre contient aussi quelques idioties, comme le fait que l'ADN serait composée de lumière, que tout serait lumière dans l'univers… ;
Un livre pratique qui résume les accords Toltèques, les applique à la vie quotidienne, procure des conseils et fournis des exercices d'application. Ce livre est très bien structuré : une partie par accord, plusieurs chapitres pour exposer les notions sous-jacentes mais complémentaires. J'apprécie la taille de la police de caractères et la mise en emphase des notions importantes : cela donne envie de ré-ouvrir le bouquin afin d'y relire les notions oubliées. Je déplore l'absence d'une correction voire d'exemples pour la plupart des exercices…
Je recommande la lecture de ce livre si t'as besoin d'une grille de lecture pratique des accords Toltèques.
Mes notes ci-dessous.
1er accord :
- Une parole impeccable nécessite de prendre en compte que tout le monde n'accorde pas le même sens aux mots. Il faut donc reformuler, s'assurer que l'on a bien compris ce que l'autre dit, etc. La conversation prend alors une tournure pompeuse, mais c'est nécessaire ;
- De même, il est nécessaire de prêter attention au ton employé, qui change tout le sens d'une phrase ;
- Même chose avec l'intention : que voulons-nous créer, quel sentiment voulons-nous inspirer ? Une envie de faire quelque chose ? Une volonté de freiner un projet ou de déstabiliser une personne ? Participer à créer un monde meilleur ou propager la merde ambiante ? ;
-
Non seulement vous souffrez d'être ce que vous croyez être, mais, peu à peu, à force de ne pas vous apprécier, vous vous sentez tellement mal à l'aise que vous avez des difficultés à supporter votre environnement. Lentement, mais sûrement, vous finissez par en vouloir aux autres, à tous les autres : les gens, votre travail, votre vie, le gouvernement ! Bref, dans ce système rien ne va jamais, surtout vous, et vous souffrez en outre d'un isolement que vous avez vous-même créé.
- En plus d'en vouloir aux autres, tu développeras une forme de cynisme noir : « je ne vaux rien et les autres pas davantage ! » ;
- Une communication impeccable suppose une sincérité absolue, l'absence de tromperie, de manipulation, et la prise en compte de la sensibilité d'autrui ;
- On ne peut pas donner à autrui ce que l'on se refuse à soi (amour, bienveillance, parole impeccable, etc.). Médire permet de s'échapper de nos jugements, de notre mal-être à notre sujet ;
- Est-ce qu'une croyance que l'on a sur soi-même est formulée positivement ? Est-ce qu'elle permet d'avancer ? On peut utiliser les synonymes atténués : borné⋅e -> persévérant⋅e ;
- Ne pas être sur ses gardes en permanence en présumant que l'autre va nous blesser / mal faire quelque chose ;
- Si l'on passe du temps à médire sur soi, on finit par ne plus avoir envie de voir autrui puisque l'on n'aime pas ce que l'on a à offrir. On fera alors tout ce qu'il faut pour se faire détester ;
- Il n'est pas possible d'éviter les jugements, mais il est possible de filtrer les jugements négatifs ;
- Toujours exprimer les jugements et les interprétations à la première personne du singulier. « Tu es incompréhensible ! » devient « Je ne saisis pas ce que tu veux dire ». C'est une application directe du principe selon lequel chaque personne est dans son rêve permanent et exprime ce qui s'y passe. Évidemment, il faut s'adapter au contexte : un ami de longue date comprendra très bien l'intention qui sous-tend un « tu es incompréhensible ». Le ton joue beaucoup ;
- Avant de formuler une critique, toujours se demander si cela est utile pour la personne, pour moi, pour notre relation. Inutile d'embêter une personne que l'on ne reverra plus, car il sera impossible de la convaincre en une fois.
- Évidemment, on évite de couper la parole, de menacer, d'insulter… Mouais… Couper la parole permet de reprendre un peu le contrôle d'une conversation monopolisée par un moulin à paroles, ce n'est pas forcément négatif, je trouve ;
- Essayer d'adopter un autre point de vue sur une personne que l'on apprécie pas trop : elle ne rate pas tout, elle a forcément des traits de caractères appréciables. Exemple : une personne démotivée à son travail peut être un parent idéal ;
- Ne pas chercher à avoir raison. Tu as exprimé ton point de vue, fin. Si la personne veut à nouveau échanger sur ce sujet, elle sait où te trouver. Si elle n'est pas ouverte sur le sujet, ça ne sert à rien de partir dans une conversation qui énervera tout le monde : la personne ne changera pas d'avis ;
- À quoi sert l'information que je colporte ? Est-ce vrai ? Est-ce utile que telle personne en soit informée ? Est-ce bienveillant (donne une bonne image d'une personne, procure du plaisir, etc.) ? ;
2e accord :
- Qui nous connaît réellement à part nous même ? Personne ;
- La réalité est complexe, plusieurs interprétations combinées peuvent être nécessaires pour la percevoir : métaphore des aveugles et de l'éléphant ;
- « T'es gros ! ». Par rapport à qui ? Pourquoi n'est-ce pas toi qui est trop maigre ?! ;
- Il faut apprendre à ne pas être accro aux compliments et à la validation d'autrui, car cela crée une dépendance qui nous force à jouer un rôle dans le but de plaire et d'être complimentés ;
- Tenter de comprendre le point de vue d'autrui : il a raison par rapport à quoi / à qui ? Selon quels critères ? Il est possible de remettre en question ces critères, même s'ils sont admis par la masse ;
- Une excuse doit avoir une causalité directe et absolue avec la situation qu'elle doit excuser, sinon elle est un prétexte ;
- Il ne faut pas prendre personnellement un reproche lié à une erreur. D'abord parce que c'est une erreur, ça arrive, ensuite parce que cette erreur en est une dans la tête d'autrui, tu peux ne pas être d'accord ;
- Une dispute est toujours une lutte de pouvoir : nous interprétons ce qu'autrui dit, nous y accordons de l'importance, ce qui donne du pouvoir à autrui, celui d'altérer notre vision du monde, puis nous cherchons à prendre le dessus, à récupérer le pouvoir perdu… ;
- Lâcher prise, ce n'est pas ignorer la parole d'autrui ou se contenter de répondre « c'est ton point de vue / interprétation », car c'est un manque de sincérité qui est contraire à une parole impeccable. On peut répondre « je vais t'expliquer ma vision des choses »… seulement si ça en vaut la peine (inutile de faire cela avec un inconnu qu'on ne reverra plus ou dans un contexte de stress qui ne permettra pas un dialogue serein, bref, c'est de la stratégie habituelle) ;
3e accord :
- On ne peut rien faire face à l'auto-conviction. Exemple : un amoureux suppose qu'il sera trompé lorsque sa copine lui annonce qu'elle va passer la fin de semaine chez un ami. Il n'y a rien à faire contre cette supposition basée sur une peur ;
- Il faut apprendre à sortir du scénario catastrophique que nous avons tendance à concevoir en permanence en décrivant factuellement la situation, ce que nous ressentons, ce que peut supposer l'autre, etc. On peut aussi inverser les rôles : conseiller plusieurs brides de solution à un ami imaginaire qui rencontrerait la situation que tu vis ;
- Nous avons tendance à faire des suppositions sur tout, y compris les faits divers : un camionneur a eu un accident -> c'est un chauffard ; une société commerciale licencie -> le patron est une pourriture, etc. ;
- Chaque soir, se focaliser sur le bien, le positif, le plaisir pris au cours de la journée ;
- Ne pas hésiter à poser des questions pour lever les incertitudes en faisant attention aux mots, à l'intention et à l'intonation. Il faut accepter la réponse quoi qu'il arrive. Un mensonge concerne la personne qui l'émet, pas celle qui le reçoit (mais elle peut agir en fonction) ;
- Toujours se demander : quelle peur ai-je eue ? Quelle supposition ai-je faite ? Laquelle de mes valeurs a été atteinte ? ;
- « J'aime / J'aime pas / boarf » ne sont pas des opinions structurées et argumentées, mais elles se respectent faute de mieux ;
- Dans un couple, pour parvenir à accepter les différences, il faut qu'elles ne remettent pas en cause tes valeurs ou que cela ne génère pas chez toi un sentiment négatif. Sinon, il faut laisser tomber, ça ne sert à rien de persister ;
- Une relation toxique est une relation qui ne t'apporte pas de choses positives, qui énonce ses problèmes, qui demande des choses en permanence sans rien te donner en retour, qui émet régulièrement des remarques blessantes, qui formulent des vérités uniques sans que tu puisses exprimer ton point de vue, etc. ;
4e accord :
- Faire ce qui est à faire en fonction des moyens disponibles (qui sont limités en cas d'une maladie, d'une fatigue, etc.) ;
- Définir des objectifs atteignables, pas de vains idéaux ;
- Accepter des émotions négatives donc des idées négatives avant de revenir à la normale. C'est un processus sain ;
Ce livre ne m'a pas convaincu : il comporte très peu d'explications et d'applications pratiques des accords Toltèques. La majorité des exercices n'a pas de solution ni de pistes pour comprendre quel spectre de réponses va dans le bon sens… Je ne vois pas comment cela peut aider à progresser…
Mes notes ci-dessous.
1er accord :
- La parole impeccable est forcément une parole consciente, donc il faut éviter la parole automatique. Cela nécessite de prendre le temps avant de parler ;
- À quoi sert la critique permanente ? « T'as fait une faute d'orthographe », « Ton gâteau est trop cuit », « Tu es toujours en retard ». Est-ce que cela profite à la personne ? Est-ce que ça lui apporte quelque chose ? Souvent, elle le sait bien, le problème n'est donc pas là : elle ne veut peut-être pas changer, elle ne considère peut-être ne pas être en tort, elle ne sait peut-être pas comment changer ;
- Chercher des côtés positifs à une personne qui t'énerve permet d'éviter l'effet bouc-émissaire. Si tu n'y arrives pas à propos d'une personne qui t'a blessé, c'est que tu n'as pas encore pardonné et que tu souffres toujours, car tu es liée à cette personne par une émotion négative ;
- Le silence n'est pas forcément une parole impeccable : laisser faire une injustice, ne pas prendre position, mentir par omission sont tout autant des sources de souffrances ;
2e accord :
- Toujours prendre du recul spatio-temporel sur une situation en se demandant comment réagirait telle personne dans xxx temps ;
- Tu es concerné par les affaires des autres et par les affaires de la réalité (faim dans le monde, par exemple), mais tu n'y peux rien ;
- Dire « tu devrais… », « il faudrait que… », c'est s'occuper d'autre chose que de nos affaires ;
3e accord :
- Ne pas rester à la surface d'une affirmation qui sera sûrement une interprétation. Exemple : « xxx m'a fait mal ». Physiquement ou moralement ? Pour accident, en croyant aider, ou délibérément ? « Je suis gros ». Pourquoi ? Par rapport à quoi / qui ? ;
- Il y a 4 types de projections sur autrui : les traits de caractère non assumés (reprocher la sensibilité à autrui quand on est soi-même sensible), les traits de caractère que l'on a réprimé (exemples : sexe, art, etc.), les schémas que l'on reproduit (rejeter pour ne pas se sentir rejeté), et les peurs (échec, jugement, perte, manque, rejet, abandon) ;
- Une situation que l'on craint se produit généralement (prophétie autoréalisatrice). Il faut donc aborder une situation ou une personne avec un regard neuf ;
- Il faut donner aux autres ce que l'on attend d'eux : amour, attention, écoute, temps, etc. ;
- Les défauts et les qualités se lisent dans les deux sens : excès de prudence = couardise, doute = vigilance, perfectionnisme = rigueur, entêtement = persévérance, etc. ;
4e accord :
- Présupposer que chacun fait toujours de son mieux en fonction des choix disponibles. Exemple extrême : boire de l'alcool ou fumer (en grande quantité), ce n'est pas forcément pour se faire mal, mais aussi pour se faire du bien, à défaut d'autres moyens ;
5e accord :
- Ce 5e accord contrebalance le 2e qui pourrait aller jusqu'à nous couper des autres (oui, c'est aussi ce que je me suis dit à la lecture du 2e accord Toltèque… content de voir que je ne suis pas le seul à l'avoir interprété ainsi) ;
- Toujours chercher à en savoir plus :
- « C'est mal de faire ça » = d'après qui ?
- « C'est bien de se lever tôt » = comment le savez-vous ?
- « C'est comme ça » = est-ce votre avis ? N'est-il pas possible de faire autrement ?
- « Il pleut, c'est une mauvaise journée », « elle ne sourit pas, elle n'est contente » = En quoi ceci (le fait qu'il pleuve ou qu'ellle ne sourie pas) signifie/prouve-t-il cela (que la jounée sera mauvaise ou qu‘elle n‘est pas contente) ?
- « Il m'a fait des reproches, il me déteste » = n'avez-vous pas déjà adressé des reproches sans détester quelqu'un ? Était-ce votre personne ou une émanation de votre personne (comme le travail) qui était visée ?
- « Il me rend triste » = en quoi ?
- « Cela m'ennuie » = comment, spécifiquement ?
- « Si j'échoue à ce test, alors ma vie est foutue » = qu'est-ce qui vous fait dire cela ? Y'a-t-il une causalité directe ?
- « Je sais ce qu'il a voulu dire » = Ha bon ? Comment le savez-vous ?
- « Il fait cela parce que… » = qu'est-ce qui vous fait dire cela ? Vous a-t-il dit quelque chose ?
- « Si elle m‘aimait, elle ne me dirait pas ça » = qu'est-ce qui vous fait dire/croire cela ? Peut-être qu'elle a eu peur, justement par amour.
Divers :
- Transformer les objectifs de la forme « avoir / faire » en objectifs « être ». Exemple : arrêter de fumer (faire) = santé, estime de soi, indépendance = prendre soi de soi (être) ;
- Ne pas transporter le passé avec soi et le ressasser, mais savoir le relire sous un jour nouveau pour en tirer des enseignements.