Excellent commentaire d'un jeu qui se propose d'utiliser la théorie des jeux pour expliquer l'évolution de la confiance au sein d'une société humaine. C'est très intéressant.
Soit un jeu qui coûte 1 pièce pour chaque joueur et qui en rapporte 3 à l'autre joueur si le premier joueur insère une pièce (et vice versa). Si l'on est certain que l'autre joueur va tricher, on ne va pas mettre la pièce, sinon on perd une pièce et le tricheur en gagne 3. Si l'on est certain que l'autre joueur va coopérer (être une bonne poire), alors on va coopérer, y'a pas de raison (on gagne +2 pièces chacun)… ou pas (et ainsi on gagne +3 pièces) : l'honnêteté nous rend vulnérable : si l'on ne triche pas, l'autre joueur peut nous arnaquer. La méfiance semble être le choix le plus rationnel.
Dans une vraie société humaine, on aura d'autres comportements que ces stéréotypes : l'imitateur (il coopère puis reproduit la dernière action de l'autre joueur), le rageux (il coopère mais à la moindre arnaque, il arnaquera jusqu'au bout), le détective (il analyse, si l'autre joueur triche une seule fois, il copie, si l'autre joueur ne triche pas, il triche pour maximiser ses gains), etc. Si tous ces personnages jouent un seul tournoi les uns contre les autres pendant 10 parties à chaque fois, l'imitateur gagne, altruisme réciproque.
Que se passe-t-il s'il y'a plusieurs tournois entre tricheurs, coopérateurs et imitateurs, que l'on élimine les 5 joueurs qui ont gagné le moins de pièces et que l'on clone les 5 joueurs qui ont le plus amassé de pièces. Au début, les tricheurs gagnent… mais plus leur proportion augmente, moins leurs gains sont importants (on ne peut blouser un tricheur). Les imitateurs prennent donc le dessus. Les tricheurs ont donc ruiné leur business en sur-exploitant les coopérateurs.
Grandes morales :