[…] Je vous résume le mouvement […] politique qu'il faut produire : du bas vers le haut. Qu'on les laisse à leur ordinaire, et ils s'en prennent, forcément, à « l'assisté » d'à côté, à la famille d'immigrés du dessus, aux réfugiés qu'ont voit à la télé. Nous devons, nous, faire relever le nez, faire regarder au-dessus. Nous devons, et c'est pas simple, donner à voir deux invisibles : les invisibles d'en bas, souvent invisibles des médias, invisibles des décideurs […]. Et les invisibles d'en haut, les hyper-riches, y mettre des noms, des visages, du concret. […] [ Fin de contrat sans prévenir chez Amazon, rationnement chez Orpéa, dans les hôpitaux, à l'éducation nationale, sur les bas salaires, mais le CAC40 n'est pas rationné, lui, bénéfices et dividendes record en 2021 ] Les seigneurs d'antan avaient leur château au bord du village, et le peuple, d'instinct, d'un coup d'œil, savait, sentait, qui lui volait la prospérité. Parfois, ça brûlait. Dans notre village mondial, les deux se sont séparés, distendus ; à nous de les rapprocher, de les lier. À nous de les montrer, les châteaux des seigneurs du numérique, des seigneurs du luxe, des seigneurs du médicament, des seigneurs de l'armement, des seigneurs du sol et du sous-sol. […]
Dans le numéro 102 du journal Fakir.